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donner au Pape le droit de confirmer les évêques, il le reconnut seulement. Le Pape n'acquit pas alors un droit nouveau, il rentra dans l'exercice d'un droit ancien. Quant à ce qu'il accorda au Roi les nominations, il s'agiroit de savoir si le mode des élections étoit encore possible, s'il n'étoit pas aboli par le fait, si les désordres et les abus qui s'y commettoient ne devoient pas en provoquer la suppression, si les Princes n'y avoient pas déjà la plus grande influence, et s'il ne valoit pas mieux autoriser ce qui se seroit fait par des moyens moins réguliers. Etoit-il donc si étrange que le chef de l'Eglise et le chef de l'Etat se concertassent pour faire cesser un ordre de choses qui tomboit de lui-même, et cet accord ne valoit-il pas bien les querelles, les dissentions, les violences qui revenoient périodiquement à chaque élection?

Après avoir représenté le Concordat de Léon X comme entaché d'un vice radical et indélébile, M. T. ne devoit pas mieux traiter le Concordat de 1801, auquel il trouve encore bien d'autres défauts. Nous ne discuterons point le jugement qu'il en porte; mais nous ne pouvons nous empêcher de remarquer ce que dit l'auteur, que la fácheuse position où s'étoit trouvé alors le Pape, pouvoit l'autoriser, en vertu de sa sollicitude générale sur toutes les églises, d'adopter une mesure extraordinaire à l'égard de celles de France. Ainsi M. T. convient que les circonstances autorisoient Pie VII à déployer un pouvoir extraordinaire. Assurément ce ne sont pas des préventions favorables au saint Siége qui ont arraché de lui cet aveu, et il faut que la chose soit vraie pour qu'un censeur si âpre le croie et le dise. Ce qui

suit est plus étonnant : On étoit convenu, dit M. T., de regarder la loi qui faisoit le titre des nouveaux pasteurs comme un simple réglement provisoire, et la partie du clergé du second ordre la plus éclairée, là plus attachée à nos anciennes maximes, n'a jamais regardé les évêques concordataires que comme de simples administrateurs, chargés, en vertu d'un titre apparent, de gouverner les nouveaux diocèses, et dont l'administration devoit cesser par le retour des titulaires canoniques. Il est possible que ce soit là l'opinion de M. T. Mais ce n'est assurément pas celle de la partie la plus éclairée du clergé. Ce systême au fond n'est pas soutenable. Les évêques n'ont pas été institués, en 1802, comme de simples administrateurs, mais comme des évêques titulaires. Ils sont donc évêques titulaires, ou ils ne sont rien du tout. Le Pape n'avoit pas plus le droit de les faire administrateurs que titulaires, et de leur donner une mission provisoire qu'une mission définitive. Ils ont donc la juridiction ordinaire, on ils n'en ont aucune; et si leur titre n'est pas réel, il n'est pas même apparent. D'ailleurs, qu'étoient, dans ce systême, les évêques envoyés sur des siéges dont les titulaires étoient morts? Les réduira-t-on aussi à n'être que de simples administrateurs, quand cependant leur siége étoit bien réellement vacant? Et si on accorde que ceux-là étoient légitimes titulaires, il y auroit donc eu alors ici des évêques titulaires, là de simples administrateurs, ailleurs même des évêques qui étoient à la fois et titulaires pour tel lieu et administrateurs pour tel antre; et l'église de France n'auroit été qu'un composé bizarre de pasteurs sous différens noms et de missions diverses. Enfin, si on admet cè principe, le nouveau Concordat lui-niême ne seroit

on,

que provisoire, et les nouveaux évêques qui vont être institués ne seroient encore que de simples adminis trateurs; car il existe encore trois évêques qui, ditn'ont pas renoncé à leurs titres, ou n'y ont renoncé que conditionnellement. Leurs successeurs n'auront-ils donc aussi qu'un titre apparent, et sommesnous destinés à être encore vingt ou trente ans sous un régime provisoire, parce qu'un ou deux évêques • auront refusé de se prêter aux nouveaux arrangemens? L'ancien canoniste, qui n'a pas prévu ces difficultés, donneroit lieu de croire qu'il est encore un peu jeune, dans l'étude de la théologie.

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M. T., qui est un rude jouteur, ne se contente pas d'avoir sapé par le fondement les deux Concordats précédens; il n'est pas plus favorable au nouveau. Celui-ci, dit-il, ne se présente pas sous de meilleurs auspices. Il est clair en effet dans son systême, que si Léon X n'avoit pas eu le droit d'accorder la nomination à François 1er., Pie VII n'a pas été plus fondé હૈ à la donner au Roi actuel, et que Louis XVIII, d'un autre côté, ne pouvoit pas plus que son prédécesseur reconnoître dans le Pape le droit d'institution. C'estDe plus,

là le vice radical de la nouvelleon. C'est

elle a été rédigée par deux agens diplomatiques, dont l'un est un laïque, et dont l'autre, quoique cardinal, n'a aucun rang dans la hiérarchie, puisqu'il n'est pas méme revétu du sacerdoce. M. T. voit là, et dans la manière dont la convention a été examinée en France et va y être mise à exécution, un nouveau vice ra dical, et une matière à des réclamations légitimes. Il examine ensuite en détail chacun des quatorze articles de la convention. Le premier lui présente évidemment deux vices qui suffiroient pour le faire rejeter; l'un en

ce qu'il dépouille l'église de France de ses droits sur l'élection et l'institution de ses pasteurs, car M. T. a toujours sa pragmatique en tête; l'autre en ce qu'il ne règle point dans quel intervalle de temps le Pape devra donner l'institution. Une autre clause alarme M. T. Il est dit dans le Concordat de Léon X que le Roi devra nommer un sujet dans les six mois de la vacance; que si le sujet n'est pas agréé pour raison d'incapacité, le Roi aura trois mois pour en présenter un autre, faute de quoi il y sera pourvu par le Pape. Les Papes n'ont jamais usé de cette faculté; M. T. le reconnoît, mais sa prévoyance ne lui permet pas néanmoins d'être tranquille. Qui nous répondra, dit-il, que la cour de Rome ne se réserve pas d'en faire usage lorsqu'elle en trouvera une occasion favorable? Ainsi rien ne peut calmer l'esprit soupçonneux de M. T.; et quand le passé devroit le rassurer, il se figure toujours des sujets de crainte dans l'avenir. En fils tendre et respectueux, il ne croit pas pouvoir porter trop loin la défiance et les précautions contre le Père commun des fidèles. On est toujours porté à bien augurer de ceux qu'on aime.

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Les autres chicanes de M. T. roulent sur quelques dispositions des autres articles et sur des passages des bulles; mais il devient là si minutieux, si pointilleux que nous n'avons pas le courage de l'y suivre. La nouvelle circonscription n'a pas non plus l'heur de lui plaire, et peut-être en effet est-elle attaquable sous quelques rapports. Mais les calculs géographiques de M. T. sont un peu ridicules, et la suppression qu'il vent opérer dans les métropoles n'est guère réfléchie.

De tout ceci il est aisé de conclure combien M. T. est opposé à la nouvelle convention. Cela tient sans

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doute à la tournure particulière de son esprit un peu contrariant, et aussi à l'influence du parti auquel il s'est attaché, et où, depuis plus de cent ans, on s'est fait une douce habitude de blâmer, de censurer, de gronder et de se plaindre, le tout par charité.

Nous nous arrêterons moins sur les autres écrits, précisément parce qu'ils sont rédigés dans de meilleures vues. Celui de M. l'abbé Aude est fait particulièrement, à ce qu'il paroît, pour les membres des chambres qui doivent concourir à la formation de la nouvelle loi. L'auteur leur retrace rapidement les besoins de la religion, et les exhorte à fortifier son influence, et à environner ses ministres de toute la considération qui leur est due. Le zèle et les intentions de M. l'abbé Aude doivent faire estimer son travail.

La troisième brochure, les Réflexions soumises à la minorité, tend au même but, mais par d'autres considérations. L'auteur envisage principalement son objet sous les rapports politiques, et fait sentir la nécessité d'un accord avec le saint Siége. Je soupçonne que l'auteur est laïque; mais c'est un laïque instruit et qui paroît attaché à la religiou. Ses réflexions sur le passé, ses vues sur l'avenir, sont en général assez justes, et présentées d'une manière piquante; il y a plus de raison et de sagesse dans l'homme du monde que dans le canoniste.

L'auteur de la dernière brochure, l'Examen, prévient qu'il est séculier, et qu'il écrit pour les sécu→ liers. Il n'est pas de l'avis commun parmi nous sur les appels comme d'abus, sur les quatre articles et sur plusieurs autres points, et en général son écrit offre un mélange assez singulier de choses judicieuses et d'autres assez hasardées. L'auteur parcourt beaucoup

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