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ses mystères, et ses dogmes, et son histoire; et les écrits que d'Holbach et ses amis ont laissés là-dessus indiquent assez ce qu'ils en pouvoient dire. Je regrette que M. Barruel n'ait pas joint ces documens à ceux qu'il a recueillis. Il dit que M. Leroy avoua qu'il avoit été secrétaire du comité qui se tenoit chez le baron d'Holbach. Quel est ce Leroy? Est-ce Charles Leroy, auteur des Lettres sur l'intelligence des animaux ? M. Barruel l'appelle académicien tout court; il y en avoit alors deux de ce nom, un à l'Académie des inscriptions et belles-lettres, et un à l'Académie des sciences. Duquel des deux est-il ici question?

A la suite de la conspiration des philosophes contre les rois, l'auteur parle des francs-maçons et des secrets des loges. Il regarde ces sociétés mystérieuses comme ayant préludé à la révolution, et ayant offert des matériaux à l'incendie qui a tout embrasé. Il est bien éloigné sans doute de prétendre que tous les francs-maçons fussent coupables, à cet égard, et ses reproches ne tombent que sur les derniers grades et sur les initiés qui en avoient le secret. Mais quoique dans cette partie M. Barruel révèle des faits assez curieux, j'oserai lui dire encore qu'il lui arrive trop souvent de ne pas rendre assez convaincans pour le lecteur les renseignemens qu'il trouve. Il a appris telle chose d'un adepte, dit-il; il a entendu raconter telle anecdote à un grand seigneur. Cette manière vague de désigner ses autorités n'opère pas une pleine conviction dans l'esprit du lecteur, qui aime juger par lui-même du degré de confiance que mérite le témoin dont on invoque le rapport.

Après avoir jusqu'ici principalement considéré la France, M. l'abbé Barruel passe en Allemagne, et y

suit l'origine, les vues et les progrès d'une conjuration plus terrible encore en faveur de l'impiété et de J'anarchie. C'est en Bavière que le plan en fut conçu par Adam Weishaupt, professeur en droit à l'université d'Ingolstadt. I jeta, en 1776, le fondement d'une secte dont le code auroit pour but la destruction de la religion et de tout ordre social. Ici M. Barruel cite des écrits originaux, les lettres de Weishaupt, ét les dépositions juridiques de quatre de ses disciples. Ces pièces étonnent par tout ce qu'elles apprennent des ruses, des artifices, des piéges et des vues de Weishaupt. Il eut des disciples héritiers de son zèle, qui propagèrent sa société naissante dans les autres parties de l'Allemagne. En peu de temps il comptoit des partisans dans toutes les villes, quand la cour de Bavière, instruite de ces menées, s'occupa de les faire cesser. On arrêta ses principaux complices, en 1786, et on connut les secrets de cette association ténébreuse. Weishaupt perdit sa place et fut obligé de fuir. L'électeur de Bavière fit publier les renseignemens qu'il avoit acquis, et c'est là que M. Barruel a puisé ce qu'il en dit. A l'illuminisme de Weishaupt, il fait succéder l'Union germanique de Bahrdt, théologien luthérien, fameux par la hardiesse de ses doctrines; puis il établit des rapports entre les illuminés d'Allemagne et les francs-maçons de France. Il prétend que les premiers députèrent aux seconds, en 1787, deux de leurs plus célèbres initiés, Bode et le baron de Busch. Ceux-ci parurent dans les loges de Paris; mais on ne voit pas des résultats bien positifs de leur mission. Ici M. l'abbé Barruel présente le tableau des différentes loges de la capitale, nomme plusieurs de leurs membres, et considère

leur influence sur les désastres de la révolution. Nous n'examinerons point si les faits sur lesquels il fonde cette influence sont tous également démonstratifs, et si le fil par lequel il veut établir la liaison entre les loges de francs-maçons et les clubs des jacobins, ne lui échappe pas quelquefois. Nous croyons, comme lui, qu'il y a eu des rapports entre les uns et les autres; mais en même temps nous pensons qu'il n'est pas aisé de prouver ces rapports, par l'attention qu'on a eue à s'entourer de mystères.

En énonçant des doutes sur quelques parties de cet ouvrage, qui ont paru donuer lieu aux observations de la critique, nous sommes bien éloigués de contester ce qui fait le fond des Mémoires de M. l'abbé Barruel. Quelques détails moins prouvés n'infirment pas la force de l'ensemble. Il reste démontré qu'il y eut, avant la révolution, une conjuration contre la religion et contre la monarchie, et que dans des réunions mystérieuses on prépara la chute de l'une et de l'autre. Voilà ce qui résulte des Mémoires de M. Barruel. Il seroit inutile de faire l'éloge d'un ouvrage déjà si fort connu, et dont les éditions multipliées attestent le succès. Nous nous contenterons de dire que cet Abrégé, qui a réduit en 2 volumes in-12 les 5 volumes in-8°. des premières éditions, est bien rédigé, et qu'on a conservé les détails les plus intéressans. Il paroît que M. l'abbé Barruel lui-même a approuvé cet Abrégé, et qu'il a donné à cette édition des soins qui la rendront plus précieuse aux yeux de ceux qui estiment les talens et les travaux d'un écrivain voué, depuis long-temps, à servir la religion contre les erreurs, eu morale et en politique, des novateurs des derniers temps.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

ROME. Le cardinal Antoine Lante, de l'ordre des Prêtres, et du titre des saints Quirice et Juliette, est mort, le 23 octobre, âgé de 80 ans. Il n'avoit que quatrevingt-sept jours de cardinalat.

PARIS. Le mardi 18 novembre, il y aura une assem→ blée de charité, dans l'église Saint-Vincent de Paul, pour l'établissement des orphelines, formé, il y a quelques années, dans cette paroisse. S. A. R. MADAME y assistera. Le discours sera prononcé par M. de Boulogne, archevêque de Vienne, qui donnera dans cette circons tance son beau Panégyrique de saint Vincent de Paul. Il y a long-temps que la capitale n'a entendu ce Discours, un de ceux où l'orateur a le plus déployé les ri chesses de son talent, et qui est un monument élevé, moins encore en l'honneur du bienfaiteur de l'humanité, qu'en l'honneur de la religion et de la charité qui lui inspirèrent tant de vertus et de bonnes oeuvres. Le Discours commencera à deux heures.

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-Mer d'Isoard, auditeur de Rote national, a eu l'honneur d'être présenté, le 11, à S. M., qui l'a reçu daus son cabinet. Ce prélat, qui se rend à Rome pour les fonctions de sa charge, a pris congé de S. M., dont il a été accueilli avec une très-grande bonté.

COMPIÈGNE. La mission s'est terminée ici de la mapière la plus heureuse. La croix a été plantée, le 27, avec beaucoup d'appareil. Elle a été portée par des divisions de gardes nationaux, de chasseurs de la garde royale, d'habitans et de mariniers qui se disputoient cet honneur avec une pieuse rivalité. Elle étoit précédée des jeunes filles vêtues de blanc, des dames en noir, des Soeurs de la Charité, et des élèves et professeurs du collége royal. Après elle marchoit le clergé de la ville et des environs, puis les autorités et l'état-major du régi

・ment de la garnison. Les rues étoient ornées comme le jour de la Fête-Dieu. Le chef de la mission prononça un discours touchant sur le pardon des injures auquel la vue de la croix nous porte si éloquemment, et sur Talliance des sentimens de la charité chrétienne avec ceux d'un attachement inviolable au Ror et à sa famille. La croix qui a été érigée est remarquable par ses dimensions et par la place où elle a été élevée. Cette cé rémonie a fait impression sur plusieurs de ceux même qui avoient résisté jusque-là aux touches de la grâce; et jusque dans les derniers momens de la mission, des changemens frappans out signalé les miséricordes de Dieu, et ont consolé les pieux et zélés ministres qui en ont été les dignes instrumens.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. MM. les nouveaux secrétaires de la chambre des pairs ont été présentés au Roi par M. le chancelier.

-M., duc d'Angoulême, est arrivé, le 30 octobre, à Saint-Malo Le lendemain, après avoir assisté à la messe S. A. R. a passé en revue la garnison et la garde nationale et est repartie pour Rennes, laissant une somme de 1500 fr. pour les pauvres de Saint-Malo et de Saint-Servan.

S. M. ayant reconnu qu'en limitant à trois le nombre des conseillers de préfecture, cette économie pourroit se con, cilier avec le besoin du service, a ordonné qu'il ne fût pas pourvu au remplacement de ces conseillers, jusqu'à ce qu'il n'y en ait plus que trois par département..

Par ordonnance du Roi, les fonctions confiées aux chefs d'escadron de gendarmerie, sont réunies à celles des colonels, chefs des légions.

Le canal commencé dans le département de la Somme portera le nom de Canal du duc d'Angoulême.

M. le comte de Dijeon, de la chambre des députés, fait ériger, à ses frais, à Nerac, une statue de Henri IV.

-M, le maréchal duc de Raguse est de retour à Paris de la mission qu'il a remplie à Lyon.

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