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» Elle a droit d'établir des pasteurs et des minis>> tres pour continuer l'œuvre de Dieu jusqu'à la » fin des siècles, et pour exercer toute cette juri» diction; et elle peut les destituer, s'il est né>> cessaire. Elle a droit de corriger tous ses enfans, >> leur imposant des pénitences salutaires, soit » pour les péchés secrets qu'ils confessent, soit » pour les péchés publics dont ils sont convain>> cus. Enfin, l'Eglise a droit de retrancher de »son corps les membres corrompus, c'est-à-dire, » les pécheurs incorrigibles qui pourroient cor» rompre les autres. Voilà les droits essentiels à l'Eglise, dont elle a joui sous les Empereurs païens, et qui ne peuvent lui être ôtés par au>> cune puissance humaine ; quoique l'on puisse » quelquefois, par voie de fait et par »jeure, en empêcher l'exercice ».

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C'est après avoir cité ce passage de Fleury que M. Gilbert de Voisins, dans un réquisitoire du 20 février 1731, ajoutoit ces paroles : « Ce

digne interprête de la doctrine et des maximes » de la France semble avoir rassemblé, dans » cet endroit, tout ce qu'on trouve avec plus » d'étendue, soit dans nos auteurs les plus éclai» rés, soit dans les canons, et les autres monu» mens de la plus vénérable antiquité ».

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Dans le dernier siècle, si malheureusement remarquable par la licence des opinions, les entreprises des magistrats sur l'autorité spirituelle furent portées au dernier excès. Plus d'une fois le e gouvernement essaya de les arrêter; ce fut en vain cet esprit d'usurpation ne faisoit que préluder à un esprit plus funeste encore, celui d'une impiété corruptrice et séditieuse ; le tor◄ rent des mauvaises doctrines entraînoit tout et l'Etat, comme l'Eglise, finit par être englouti dans l'abîme. Nous reviendrons sur cette matière au chapitre des appels comme d'abus.

De la Papauté.

<< Toute la juridiction, dit Fleury (1), réside >> proprement dans les évêques. Jésus-Christ la » donna à ses apôtres; ils la communiquèrent à leurs disciples par l'imposition des mains: » ceux-là à d'autres, par une tradition continuéc » jusqu'à nous, et qui durera jusqu'à la fin des » siècles, puisque Jésus-Christ a promis d'être »toujours avec ses disciples instruisans et bap

(1) Inst. au Droit ecclés. III. partie, chap. 11, des Conciles..

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>>tisans, Et comme il donna particulièrement à » saint Pierre la conduite de son troupeau, et » lui ordonna de confirmer ses frères, nous » croyons que le Pape a juridiction, de droit di» vin, sur tous les évéques et par toute l'Eglise, » pour empêcher qu'il ne se glisse aucune erreur » dans la foi, et faire observer les canons ».

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La primauté du saint Siége est donc une institution divine; ce n'est pas l'Eglise qui l'a établie, et il n'est pas plus en son pouvoir de la détruire, que de détruire l'épiscopat et le sacerdoce. Cette primauté n'est pas un simple titre d'honneur, qui établiroit le Pape comme le premier entre ses égaux; c'est un titre de juridiction et de gouvernement, qui établit le souve rain Pontife chef de toute l'Eglise, des pasteurs comme des peuples, et le rend supérieur à chaque église particulière,¦ ¦ mo

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Je ne viens pas d'énoncer une opinion, mais un article de foi catholique, consigné jusque dans les livres élémentaires de la doctrine chrétienne. Quel est le catéchisme dans lequel l'enfance n'apprenne que l'Eglise a le Pape pour chef visible sur la terre. Dans cette Exposition, si admirable par l'exactitude de la doctrine, et dans laquelle il a élagué avec tant de soin tout

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ce qui n'étoit qu'opinion, Bossuet ne fait que répéter le langage de tous les siècles, quand il dit (1): « Le Fils de Dieu ayant voulu que son » Eglise fût une, et solidement bâtie sur l'unité, » a établi et institué la primauté de saint Pierre >> pour l'entretenir et la cimenter. C'est pourquoi >> nous reconnoissons cette même primauté de >> saint Pierre dans les successeurs du Prince des >> apôtres, auxquels on doit pour cette raison la >> soumission et l'obéissance que les saints con» ciles et les saints Pères ont toujours enseignée » à tous les fidèles ».

Ce n'est pas ici le lieu d'examiner jusqu'à quel point les fausses décrétales ont pu contribuer à étendre l'autorité du souverain Pontife au-delà de ses limites naturelles; mais ce seroit compter étrangement sur la crédulité des lecteurs, que d'en faire la source de la suprématie spirituelle des papes. Ces pièces apocryphes n'ont commencé d'avoir quelque autorité que vers le neuvième siècle : or, quelle foule de monumens ne présente pas l'histoire des six premiers siècles en faveur de la prééminence du saint Siége! Qu'il nous suffise de dire ici dans les propres

(1) Exposit. de la Doct. de l'Eglise cathol. n°. 21,

termes de Bossuet (1): « C'est cette chaire ro» maine, tant célébrée par les Pères, où ils ont » exalté, comme à l'envi, la principauté de la » chaire apostolique, la source de l'unité, et dans » la place de Pierre l'éminent degré de la chaire >> sacerdotale; l'Eglise mère, qui tient en sa main » la conduite de toutes les autres églises; le chef » de l'épiscopat d'où part le rayon du gouverne»ment; la chaire principale, la chaire unique en » laquelle seule tous gardent l'unité. Vous enten>> dez dans ces mots saint Optat, saint Augustin, saint Cyprien, saint Irénée, saint Pros>> per, saint Avite, saint Théodoret, le concile » de Chalcédoine et les autres; l'Afrique, les » Gaules, l'Asie, l'Orient et l'Occident unis en>>> semble ».

L'église de France a toujours repoussé avec horreur les tentatives de ceux qui auroient voulu confondre ses libertés avec la pleine indépendance à l'égard du saint Siége; aussi, comme nous le verrons, a-t-elle consigné l'expression de sa foi sur la primauté du Pape, jusque dans la déclaration la plus solennelle qu'elle ait jamais faite de ses maximes et de ses libertés.

(1) Sermon sur l'Unité de l'Eglise, Ire. partie.

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