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>>vages de la barbarie, pour sauver les débris » des sciences, des lois, des mœurs, ne peu» vent être révoqués en doute; les contempo» rains en rendent témoignage. Ce que les papes » ont fait dans le huitième et le neuvième, pour >> humaniser, par la religion, les peuples du » Nord, est si connu, que les Protestans n'ont »pu y répandre un vernis odieux, qu'en empoi» sonnant les motifs, les intentions, les moyens » qui ont été employés. Il ne falloit pas oublier >> non plus ce que les papes ont fait au neuvième, » pour arrêter les ravages des Mahométans. C'est >> donc dans la lie des siècles postérieurs qu'il a » fallu fouiller pour trouver des personnages et » des faits que l'on peut noircir à discrétion..... » Dans quel temps y a-t-il eu de mauvais papes? » Ç'a été lorsque l'Italie étoit déchirée par de » petits tyrans, qui disposoient du siége de Rome » à leur gré, y plaçoient leurs enfans ou leurs >>> créatures, et en chassoient les possesseurs lé» gitimes (1) ».

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Depuis Léon X, c'est-à-dire, dans l'espace de trois siècles, Rome a compté trente-quatre papes. Or, parmi eux, en est-il un seul dont les

(1) Bergier, Dict. de Théol. art. Pape.

mœurs

moeurs ne soient à l'abri de tout reprochie; et combien sont remarquables par le talent, le savoir, l'élévation des sentimens, ou une éminente piété? Je ne prétends pas épouser les opinions ultramontaines qui leur sont particulières; mais aux yeux de tout homme impartial, Panl III, Pie V, Sixte-Quint, Clément VIII, Benoît XIV, Pie VI, ne sont pas des esprits vulgaires.

L'historien protestant de la Vie et du Pontificat de Léon X, a bien pu n'être pas exempt de tout préjugé; mais il avoit trop d'instruction et de probité pour ne connoître, à l'égard des pontifes romains, que le ton de l'injure et du dénigrement. Voici l'hommage qu'il leur rend (1): << Il est peu, de papes qui soient montés sur le » trône pontifical sans être doués de plus de lu» mières et de talens que le commun des hom» mes. En conséquence, les pontifes de Rome » ont souvent donné de grands exemples, et se » sont montrés, au plus haut degré, protecteurs » des sciences, des lettres et des arts; s'étant, » comme ecclésiastiques, livrés à des études qui » étoient interdites aux laïques, ou qu'ils mépri» soient. Aussi on doit en général les regarder

(1) Tome I. p. 11.

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» comme supérieurs au siècle où ils ont vécu, >> et le philosophe peut célébrer l'éloquence et >> le courage de Léon Ier, qui préserva Rome » des fureurs du barbare Attila, et peut admirer >> la candeur, les bienfaits, la sollicitude pasto>>rale de Grégoire Ier, il peut s'étonner de la » diversité des connoissances de Sylvestre II; >> enfin, il peut louer l'habileté, la pénétration » et le savoir d'Innocent III, de Grégoire IX, » d'Innocent IV et de Pie II, ainsi que la muni»ficence et l'amour des lettres qui signalèrent » Nicolas V».

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On s'étonne que, dans les siècles du moyen âge, les papes, au lieu d'une douceur toute paternelle, aient employé si fréquemment les armes spirituelles des censures et de l'excommunication. Ici, ne cherchons pas à justifier ce qu'il peut y avoir eu d'excessif; mais aussi n'allons pas juger de ce qui a été parce qui est ; et n'oublions pas que la diversité des temps, des circonstances et des caractères, doit en mettre dans la conduite de ceux qui sont appelés à gouverner les hommes. Par une suite de l'inondation des Barbares et de leurs dévastations, l'Europe perdit ses mœurs et ses lois; elle tomba dans l'ignofut en proie à l'anarchie et à tous les maux

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rance,

d'une féodalité sanglante; elle n'eut pour mai tres que des guerriers farouches, qui mettoient la justice dans la force avec de tels hommes, que pouvoient les prières et les avis paternels? H falloit les intimider et les contenir par les me→ naces et les censures. Un esprit droit et sage pèse dans une juste balance les avantages et les inconvéniens, et sans appeler bien ce qui est ma!; il se console des abus du pouvoir par le spectacle des biens qu'il produit. Leibnitz, dont le génie étoit d'autant plus calme qu'il étoit plus élevé, a eu la bonne foi de dire :-(1) : « Il faut >> convenir que la vigilance des papes, pour l'ob»servation des canons et le maintien de la disci» pline ecclésiastique, a produit de temps cu » temps de très-bons effets, et qu'en agissant » temps et à contre-temps auprès des rois, soit » par la voie des remontrances que l'autorité de » leur charge les mettoit en droit de faire, soit >> par la crainte des censures ecclésiastiques, ils, » arrêtoient beaucoup de désordres ».

On affecte quelquefois de paroître scandalisé de ce que le vicaire de Jésus-Christ est un prince

(1) Dissert. de act. publ. üsu; t. IV, oper. Voy. Pensées de Leibnitz sur la religion et la morale ; t. II, p. 391.

temporel, et des hommes qui ont prêché la réforme, du moins pour les autres, auroient voulu, ce semble, que le Pape fût pauvre comme saint Pierre, et réduit, comme lui, à vivre des aunônes des fidèles. Avant de faire sentir les avantages de la principauté temporelle du saint Siége, rappelons par quels progrès et quels moyens elle s'est établie. « Depuis la destruction de l'empire » d'Occident, au cinquième siècle, ceux d'O»rient n'eurent en-deçà de la mer qu'une auto» rité très-précaire, et ne s'occupèrent de l'Italie » que pour en tirer de l'argent. Les Lombards

qui, l'an 568, s'étoient rendus maîtres d'une partie de l'Italie, et possédoient l'exarchat, » de Ravenne, ne cessoient de menacer Rome. » Vainement le Pape et les Romains demandé>> rent du secours à la cour de Constantinople; >> ils n'obtinrent rien, et furent réduits à se dé» fendre eux-mêmes. Déjà sous les Césars, lés >> papes, comme les autres évêques, avoient eu » le titre de Défenseurs des villes ; c'étoit une » espèce de magistrature et plus le siége de l'Empire étoit éloigné, plus elle étoit impor>> tante. Depuis les services qu'avoient rendus aux >> Romains le pape Innocent Ier., en écartant Ala>>rie; et saint Léon, en adoucissant Attila, et en

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