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tificale doive être réglé par les canons révérés dans l'Eglise universelle, c'est une proposition qu'il suffit ce semble d'énoncer pour en faire sentir la vérité. Ici nous ne pouvons différer des ultramontains que par le plus ou moins de latitude dans l'usage de l'autorité qué nous reconnoissons dans le saint Siége. Quel théologien, si outré qu'on le suppose, oseroit faire nettement du Pape un despote sans frein et sans régle? et quelles règles plus vénérables que les canons faits par l'esprit de Dieu et consacrés par le respect général! S'il est à désirer que le pouvoir ne soit pas enchaîné par des entraves qui l'empêcheroient de faire le bien de tous, on sent aussi qu'il lui faut des règles pour se diriger; que sans elles il seroit désordonné, et périroit par ses excès mêmes. Hors de la règle, il ne peut y avoir, pour l'Eglise comme pour l'Etat, que confusion où qué tyrannie. Aussi les plus saints papes ontils fait gloire de se conduire d'après les sages ordonnances de l'Eglise; les théologiens françois sont remplis de leurs témoignages à ce sujet. Qu'il me suffise de rappeler ces courtes paroles du pape Martin Ier, à un évêque de l'Asie mineure: Nous sommes les défenseurs et les gardiens des eaét hont les violateurs. Remarquons que les

nons,

églises particulières se gouvernent non-seulement par des lois écrites, mais encore par des coutumes; et que lorsque ces dernières sont établies du consentement au moins tacite du saint Siége et des autres églises, elles sont respectables, et doivent être respectées comme des lois expresses: voilà ce que suppose le troisième article de la Déclaration. Que si les conciles œcuméniques eux-mêmes, ainsi que nous l'avons déjà vu, sont pleins de ménagemens pour les coutumes nonabusives des diverses églises, quelle condescendance ne doivent-elles pas, à plus forte raison, attendre du souverain Pontife?

Il ne s'agit pas de juger la constitution de l'Eglise d'après de vaines théories, mais d'après la volonté même de son divin fondateur. Or, d'après l'institution de Jésus-Christ, l'autorité suprême dans la société spirituelle ne réside ni dans les fidèles, ni dans les princes chrétiens, ni dans les simples prêtres, mais dans l'épiscopat, dont le Pape est le chef, comme il l'est de toute l'Eglise.

Les ultramontains portant plus loin que nous la puissance du chef, en font un monarque absolu. Quant à nous, nous ne regardons pas le Pape comme l'unique législateur dans la société

pas

:

chrétienne nous n'en faisons pas le principe unique de toute juridiction; nous pensons que les évêques participent avec lui à la puissance suprême dans les choses de la religion, et sont appelés, quoique avec une autorité moindre, à juger, à gouverner comme lui. Ainsi le saint Siége est pour nous le centre où tout aboutit, et non la source d'où tout émane. A nos yeux l'Eglise n'est donc ni une monarchie pure, ni une démocratie; c'est une monarchie tempérée par l'aristocratie, et qui a cela de populaire, qu'une de ses règles capitales, c'est que les emplois doivent être donnés au mérite; si bien que dans leur distribution, la naissance et le crédit ne peuvent être comptés pour quelque chose, qu'autant qu'ils seroient un moyen de plus d'opérer le bien.

Art. IV. Dans la déclaration déjà citée de la Faculté de théologie de Paris, il est dit (art. VI): «Que ce n'est pas la doctrine ni un dogme de la » Faculté, que le Pape, sans l'intervention du con>> sentement de l'Eglise, soit infaillible ». Non esse doctrinam vel dogma Facultatis, quod summus Pontifex, nullo accedente Ecclesiæ consensu, sit infallibilis. Cette proposition suppose qu'à l'époque de la déclaration, en 1663, la Faculté laissoit la

liberté de défendre le pour et le contre sur cette question.

Si nous ne devons pas adopter l'opinion des théologiens étrangers, n'allons pas aussi la dénąturer, et en l'exagérant, la rendre excessivement ridicule. Jamais il n'est venu dans la pensée d'un ultramontain quelconque, de soutenir que le Pape fût infaillible dans sa conduite, dans ses discours, dans toutes ses réponses, dans ses rescrits et bulles sans exception : seulement ils prétendent que lorsque du haut de la chaire apostolique, il porte un jugement doctrinal, adressé aux églises, en menaçant de séparer de sa communion ceux qui seroient rebelles; alors assisté par l'esprit de vérité, il n'enseignera pas l'erreur: voilà ce qu'ils appellent, pour le Pape, parler ex cathedra. Suivant eux, la décision du Pape seroit, dans ce cas unique, règle infaillible de foi; ainsi réduite, comme elle doit l'être, leur opinion, si elle manque de fermes appuis, n'est pas du moins aussi choquante qu'on le suppose communément, J'avoue que je ne vois pas quel intérêt ils out à la soutenir, et quel bien il en résulteroit pour l'Eglise? Car enfin, quand même le Pape, dans le cas énoncé, seroit infaillible, et dans la réalité ne se seroit pas trompé, comment les fidèles

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pourront-ils savoir que son jugement a tous les caractères d'un jugement porté ex cathedra; et dès-lors comment son autorité, son infaillibilité pourra-t-elle être constatée autrement que par l'adhésion subséquente et publique des évêques? L'irrévocable décision n'est que dans le consentement de l'Eglise universelle, à laquelle seule nous attachons notre foi dans le symbole. « Et » en effet, c'est toujours où en reviennent les ul>>> tramontains eux-mêmes, lorsqu'ils sont forcés » dans leurs derniers retranchemens. L'infailli»bilité du Pape finit par n'être plus que celle de >> l'Eglise universelle (1)». J'emprunte ici les paroles d'un historien de nos jours, qui vient d'associer à jamais son nom à celui de Fénélon et de Bossuet, par la manière dont il a su peindre ces deux grands ornemens de notre église. Sans doute, par-là même que le Pape, ainsi que le dit l'art. IV de la déclaration du clergé, a la principale part dans les questions de la foi, et que ses décrets regardent toutes les églises, et chaque église en particulier, les décisions doctrinales qui en émanent sont par elles-mêmes une très-grave autorité, et méritent un respect tout particulier :

(1) Hist. de Bossuet, liv. VI, tom. II, pag. 197.

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