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bassadeur, n'aime pas qu'on lui suggère des idées, je n'ai pas osé lui insinuer ce qu'on devait faire: je me suis contenté de dire la messe dans ma chapelle privée, et je ne suis pas sorti de tout le jour. Quant à moi, monseigneur, dont vous avez la bonté de vous occuper, mon affaire n'est pas une affaire, et elle finira quand le roi voudra; depuis le mois d'août, M. l'ambassadeur n'en a plus parlé, mais cela ne m'ôte nullement ma considération. M. le cardinal Pacca, prosecrétaire d'Etat, donnant un dîner d'Etat, c'est-à-dire diplomatique, m'invita avec le prince de Saxe-Gotha, les ambassadeurs, le lord Hol land et le duc de Bedford; j'étais le seul évêque et le seul auditeur de rote. Rome ne fait nulle difficulté de dire que cela finira bientôt; au reste, j'ai une conduite noble, mesurée et discrète, et M. l'ambassadeur, s'il dit la vérité sur mon compte, dira que je jouis d'une considération méritée, et toute la légation en dira de même. Je tiens toujours le rang et l'état que doit avoir l'auditeur de rote français, en égard à mes revenus bornés.

L'empereur d'Allemagne vient de nommer le sien, monseigneur Odescalchi; il a eu son billet de la secrétairerie d'Etat pour être reçu. Voilà pourtant un jeune homme qui passe avant moi; il est vrai qu'on m'a dit qu'en ma qualité d'évêque j'aurais la préséance sur les autres, et surtout aux chapelles papales, où je serai assis sur un tabouret à côté du pape avec la mitre en tête, au lieu que les autres sont assis sur les gradins du trône. Monseigneur de Grégori vient de dire à l'évêque de Pergame qu'Isoard avait donné sa démission; on me l'a dit de plusieurs côtés, mais je ne vois pas arriver le billet de la secrétairerie d'Etat.

On dit qu'un archevêque a fait un ouvrage détestable et plein de faussetés. Je crois qu'il est intitulé Fragmens; je prierai votre excellence de me l'envoyer, s'il n'est pas volumineux. M. Ferrand mon ami me l'enverrait certainement. Ce monsieur

a fait beaucoup de mal dans l'Interrègne, Il confirmait Buonaparte dans toutes ses idées, et lui faisait croire tout facile et permis. Au reste, pour moi qui ai toujours été obligé de vivre à Paris ou dans les environs, je connais tout mon monde; et si votre excellence avait besoin de renseignemens sur tels ou tels individus, elle peut me les demander. Pendant mon administration apostolique en Normandie, j'avais pris des renseignemens exacts sur tous les prêtres de différens diocèses, et d'une manière fort impartiale, même sur les prêtres intrus; c'est ainsi que j'avais envoyé des notices très-vraies et très-exactes à Pie VI, sur tous les evêques intrus constitutionnels, qu'il m'avait demandées.

9.

Seconde lettre du même au même.

Monseigneur,

Rome, 15 mars 1815.

Vous savez à présent, à Paris, la fuite de Buonaparte; et nous apprenons qu'il était en Provence, à Digne, le 4 de ce

mois.

8

Cette fuite nous a fait connaître encore plus les hommes avec qui nous vivons. D'abord, nous avons vu qu'il y a beaucoup de jacobins à Rome, qui se réjouissaient de cette fuite, et faisaient courir les bruits les plus absurdes; ensuite les Anglais, en paraissant nous plaindre ironiquement, mais ensuite en exaltant les moyens de Buonaparte, le grand nombre des mécontens en France; enfin, ils le regardaient déjà comme maître de la France; d'autres disaient: Pourquoi n'avoir pas eu toujours quelque vaisseau en observation? Et quand on leur répondait: Mais vous en aviez, vous autres, vous aviez même un commissaire dans l'ile! Mais, vous disaient-ils, nous n'étions point chargés de l'arrêter. Et pourquoi y étiez - vous donc? dis-je avec vivacité au fils du fameux lord North, qui passe pour avoir beaucoup d'esprit. Je conçois que, si vous aviez vu Buonaparte seul de sa personne se promener sur mer,

vous auriez pu l'ignorer; mais, quand vous voyez une flottille de sept, bâtimens avec quinze cents hommes armés, et de la cavalerie, le premier devoir des bâtimens qui la rencontraient, c'est de l'interroger: Qui êtes-vous? où allez-vous? Dites, monsieur, que vous êtes coupable; heureusement, le temps de la philantropie de vos souverains alliés est passé, c'est à nous à en faire justice; avouez, monsieur, que vous êtes jaloux de voir la prospérité de la France renaître. Il ne répondit pas un mot; et je changeai de dis

cours.

D'un autre côté, la cour de Rome voyait déjà le gouver nement changé en France. Buonaparte, dans ses proclama→ tions, appelle encore à la liberté les peuples; sa mère, encore à Porto - Ferrajo avec madame Bertrand, a dit à des Anglais qui sont allés la voir, que son fils ne combattrait plus pour conquérir; et, s'adressant aux Anglais, elle leur a dit: et il offrira une paix honorable à l'Angleterre. Ces Anglais sont

détestables; presque tous ceux qui sont venus en Italie ont été voir Buonaparte dans l'île d'Elbe, et même ils y vont, quand il n'y est plus, visiter la mère. Ici, on laisse entrer quarantesix caisses que la mèré a envoyées, sans les visiter.

Le cardinal Fesch a dit avant-hier, chez la marquise Massimo, soeur de la duchesse d'Esclignac, que Buonaparte avait déjà une armée de cinquante mille hommes; que Masséna était pour lui, et que trente départemens avaient envoyé des députations à l'île d'Elbe, pour l'inviter à venir en France, et était tout radieux. Dans toutes les occasions, cet homme se montre contre les Bourbons; il est indigne d'ètre archevêque de Lyon, et je crois bien que votre excellence trouvera un moyen de l'éconduire. C'est un ennemi du roi; il faut entendre ses domestiques. Il refusa en janvier, à l'ambassadeur, de venir à la messe qui se dit à Saint-Jean-de-Latran, le jour de SainteLucie, en mémoire de Henri IV. Quoique l'ambassadeur l'ait trop bien traité, qu'il l'ait invité à dîner deux fois, à peine a-t-il rendu la visite une fois. Quant à moi, je ne lui ai

jamais fait visite, et même, chez l'ambassadeur, je l'ai ignoré.

Lucien qui, jusqu'à ce moment, avait paru indifférent pour son frère, prend fait et cause pour lui. Avanthier, chez la princesse de Galles, qui arrivait de Naples, il a tenu les propos les plus indécens; il a donné l'itinéraire de Buonaparte; que, le 6, il serait à Grenoble; le 8, à Lyon, et le 15, à Paris; et qu'il doit avoir en ce moment quatre-vingt mille hommes.

Cette princesse de Galles est comme une folle; elle repart aujourd'hui sans avoir vu Rome, et va s'embarquer à Ancòne. Hier et avant-hier, elle a eu constamment à sa droite et à sa gauche le cardinal Fesch et Lucien toute la soirée, et n'a vu que les Anglais et quelques mi istres étrangers; aucun Français n'y a été. Au reste, le pape s'est raccom modé avec Murat; c'est-à-dire, qu'il a plié et fait un pas en arrière. Il y a un mois qu'il avait fait fermer la poste de Naples, et même avait fait enlever les lettres de force, pour les faire porter à la poste papale. Dès lors, toute communication fut interrompue; mais nous avons vu avanthier, avec étonnement, rouvrir cette poste de Naples. Votre excellence voit qu'il n'y a que la France qui n'obtient rien. C'est que nous ne parlons pas ici avec la fermeté et la dignité qu'il convient à une grande puissance.

Lucien Buonaparte, le cardinal Fesch, Louis et madame. Letitia, voilà les protecteurs zélés de cet Isoard, que cette cour poltronne voudrait conserver pour auditeur de rote de la France, qui est en correspondance suivie avec eux, qu'ils sollicitent d'arriver à Rome. Son valet de chambre, qui l'attend, le dit à tout le monde. Les envoyés plénipotentiaires d'Autriche, d'Espagne, obtiennent tout ce qu'ils demandent, parce qu'ils ont toujours la menace en bouche.

Qui a fait plier le pape avec Murat? C'est qu'il a ordonné à son consul de demander ses passe-ports, et qu'il a dit, dans une lettre qu'il a écrite au pape, qu'il demandait passage pour quelques troupes, qu'on a refusé pourtant, en indiquant une autre route.

Il ne serait pas hors de propos que Sa Majesté fût instruite de tout cela.

Cette lettre aurait dû vous arriver, monseigneur, plutôt; mais, à la légation, on n'a pas cu la bonté de me faire avertir que M. Beaufremont passait et demeurait huit heures à Rome; car il a diné chez l'ambassadeur, où je n'étais pas.

Mille tendres respects à votre excellence

l'Evêque d'Orthosia.

P. S. Le pape n'a pas répondu à la lettre des évêques, remise à Consalvi, parce que vous l'aviez signée comme titulaires de vos siéges:, du reste, on l'a trouvée très bien.

V.

Fernere Aktenstücke zur Geschichte des Konkordates

von 1817.

10.

Lettre des Cardinaux, Archevêques et Evêques de France, S. S. le Pape Pie VII.

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Très Saint-Père, il nous est enfin donné de rompre un silence que les circonstances difficiles où nous nous trouvions exigeaient de nous, et dont la prudence, si fortement recommandée à ses disciples par le divin Maître, nous avait fait, jusqu'à ce jour, un devoir. Enfin, il nous est permis de déposer, dans votre sein paternel, les angoisses de notre âme, les amertumes de notre coeur, et les pénibles sollicitudes dont nous sommes agités; c'est la seule consolation qui nous reste dans notre abattement.

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Elle a été de courte durée, très Saint-Père, la joie que nous avait fait éprouver la convention passée entre votre Sainteté et le Roi très chrétien, et que nous avions conçue des grands et heureux desseins qui avaient déjà en partie reçu lear exécution, et dont l'entier accomplissement promettoit pour l'avenir des avantages plus précieux encore; les anciens noeuds

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