Sayfadaki görseller
PDF
ePub

importante des propriétés, du droit de se faire entendre.

Résumons-nous. J'ai posé les principes d'une représentation égale. Je les ai appliqués comme une mesuré à nos états actuels, et cette mesure ne leur convient sous aucun rapport. Je me suis demandé à moi-même, comme pour me tenir en garde contre mes conséquences, si les états ne pourraient pas du moins délibérer d'une manière provisoire; et je me suis convaincu qu'ils ne le pourraient pas. Quel est donc le parti qu'il nous reste à prendre? un seul, messieurs, et je le regarde comme le gage du salut et de la concorde; un seul, et certes j'ai le droit d'en faire l'éloge: car je ne le puise pas ne le puise pas dans mes propres idées, mais dans la volonté publique, qui doit être ma loi, comme celle de tous ceux qui m'écoutent.

[ocr errors]

Je veux parler de LA CONVOCATION GÉNÉRALE DES TROIS ORDRES DE LA PROVENCE, que provoquera votre magnanimité. Oui, messieurs, que la nation provençale doive ce bienfait à l'élité de ses gentilshommes ! qu'un jour de méfiance et de discorde se change en un jour de reconnaissance et d'allégresse! et qui de nous ne sent pas le besoin d'établir autrement nos rapports avec le reste de la nation?

La plus haute considération, l'estime la mieux sentie, le respect le plus inviolable, devraient être attachés à notre ordre, et surtout à l'importance et à l'étendue de nos fonctions: cependant tout est

morne à notre aspect, et nous ne recevons aucun témoignage de la bienveillance publique. Par quelle fatalité l'autorité législative a-t-elle perdu dans cette enceinte la confiance universelle qui fait sa force? et pouvons-nous croire, au milieu des réclamations, des murmures, et bientôt peut-être des malédictions, qu'il nous appartienne de peser les destinées de la Provence?

Délibérons nous-mêmes, ou de convoquer ou de demander une assemblée des trois ordres, et bientôt des acclamations se feront entendre. Bientôt tous les droits seront conciliés; notre députation aux états-généraux du royaume sera le fruit d'une véritable représentation; l'édifice de notre constitution, ce grand ouvrage national, s'élèvera couronné de tous les attributs de la puissance politique; le génie bienfaisant de la paix s'unira par les doux liens de la liberté et de l'égalité : tous les citoyens, tous les intérêts, tous les cœurs, et les noms de ceux qui auront fait recouvrer à la nation ́ses droits, ne resteront pas sans gloire!

RÉPONSE aux protestations faites au nom des prélats et des possédans-fiefs de l'assemblée des états de Provence, contre le discours précédent; et CONTRE-PROTESTATION (1). A Aix, le 3 février 1789.

MONSEIGNEUR, à l'attaque aussi imprévue que violente dont les deux premiers ordres m'ont accueilli dans la dernière séance, je n'ai répondu que par le cri d'une juste indignation, que provoquait la conscience de mes intentions travesties, et par la demande d'une communication particulière de ces écrits remplis de faits notoirement calomnieux.

(1) Cette réponse, et la contre-protestation qui la suit, devaient être prononcées le 3 février dans l'assemblée des états; mais la séance ayant été prorogée à un terme indéfini, ce terme n'étant point arrivé, et Mirabeau voyant qu'il ne pouvait obtenir communication des écrits protestatoires de la noblesse et du clergé, il prit le parti de les déposer chez un notaire, et de les publier. On lit en tête la note que voici :

» On m'accuse, au nom des deux ordres privilégiés, de » pousser le peuple à la guerre, et de professer des principes >> attentatoires à l'autorité du roi..

» Mes pères, proscrits d'une ville agitée, furent, il y at » 520 ans, recueillis dans cette province; ils ont toujours » tâché de s'y rendre utiles, selon les occasions, leurs forces » et leur notabilité.

» Mon cinquième aïeul, premier consul de Marseille,

J'ai été fidèle à mon serment, de donner l'avis que je croirais le plus utile au service du roi, de l'état, et au bien du pays...... Voilà ma défense, si pourtant je ne dois pas dédaigner de me défendre, quand ceux qui me dénoncent n'osent pas m'accuser, ou plutôt quand j'ai des accusateurs et point 'de juges, quand mon crime est celui de la nation, et qu'il faut l'insulter pour me trouver coupable. Cependant je me suis obstiné à connaître plus particulièrement la dénonciation formée contre moi: cinq fois je vous ai requis de me la procurer ; cinq fois vous avez tenté des efforts inutiles pour

» sauya cette ville importante (1562), en étouffant et cal>> mant des dissensions.

[ocr errors]

» Mon quatrième aïeul, syndic de cette même noblesse, qui semble s'élever contre sa postérité, eut l'honneur de paroître à sa tête au siége de Montpellier, où étoit le roi, » et d'y porter le vœu des trois ordres.

» Mon trisaïeul, aidé de ses enfans, fit tête à l'insurrec» tion et apaisa les troubles derniers de Marseille.

» Mon bisaïeul, premier procureur du pays, en l'année 1678, mémorable par les calamités qui assaillirent la Pro» vence, apaisa les troubles, sauva la ville d'Aix de son propre pillage, contint les troupes envoyées pour la pu» nir, et finit par être approuvé de la cour même, souvent >/trop tard instruite de ce qui se passe au loin.

» Mon grand-père consuma sa vie à la guerre : retiré, » criblé de blessures, il ne put offrir des services civiques » à sa patrie; mais il n'en fut pas moins bon patriote, et » honoré de tous ses concitoyens.

[ocr errors]

» Mon père a vécu éloigné de la province; mais il n'a pas

MIRABEAU. TOME 1.

4

que justice ne me fût pas déniée. Tantôt les procureurs du pays s'étaient transportés aux archives pour y trouver des protestations que chacun savait bien n'y pas être. Tantôt on ne pouvait m'en donner une communication légale qu'après l'inscription. Tantôt on devait garder sur ces pièces importantes et réservées au seul procès verbal, le même * secret que sur mon dire, lequel, au moment où l'on tenait ce langage, circulait imprimé. J'ai représenté qu'à l'instant où les protestations ont été lues, l'injure a été consommée, ma réclamation faite, la demande des écrits protestatoires accordée; et qu'ainsi, rien ne pouvait légitimement arrêter la communication de ces écritures.

Vaines réclamations! Dans ce moment même, ces protestations, si publiques lorsqu'on a voulu

» seulement été un respectable citoyen du monde, il a été >> encore spécialement utile à son pays. Quand, en 1759, la » noblesse provençale lui fit l'honneur de le charger de sa » députation à la cour, relativement aux dissensions élevées » entre les différens corps de la province sur la répartition » du nouvel abonnement des vingtièmes, il se déclara l'ami » des hommes, et ne voulut que proposer un accommode» ment qui fut accepté, et qui termina les divisions. » Voilà quels furent mes pères.

» Ce n'est pas sur leur tombe que je serois venu démen>> tir leurs principes. J'ai voulu, je veux, je voudrai la paix. » Mais je ne crois ni qu'une paix durable ait d'autre base » que la justice, ni qu'une révolution puisse être empêchée, qui est déjà faite dans l'opinion publique, »

« ÖncekiDevam »