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A MADAME MARIE NICOTERA

Madame,

Il y a longtemps de cela: au commencement de ma carrière, dans une des lettres que vous me fites l'honneur de m'adresser, vous disiez: «... loin de vos parents, vous trouverez un grand soulagement dans l'étude et dans le travail ».

J'ai travaillé; je ne me suis pas ennuyé dans ma solitude, et j'ai composé ce petit ouvrage dont j'ose vous offrir la dédicace.

Ce n'est pas seulement un devoir que je remplis, c'est aussi un plaisir que je goûte, en vous manifestant de la sorte l'expression de mon sincère hommage.

Je vous prie donc, Madame, de vouloir bien agréer cet hommage avec la bonté qui vous caractérise, heureux si ce modeste tra

vail peut me conserver la bienveillance que vous m'avez toujours témoignée.

Je serai toute ma vie, avec le plus profond respect et la plus vive reconnaissance,

Janvier 1896

Votre tout dévoué serviteur

VINCENT DEL MASTRO

INTRODUCTION

Pour ce qui regarde la pensée et l'art en général, jamais aucune époque n'a été aussi critique que la nôtre. Les tendances les plus opposées apparaissent dans notre société. Elles s'y entrelacent, s'y superposent, puis disparaissent avec la plus grande rapidité: c'est la preuve de leur valeur éphémère. Cependant nous pouvons établir comme certain que de ces tendances, deux seulement ont toujours existé, et ont toujours accompagné la vie de la pensée humaine dans tous ses progrès; formant, pour ainsi dire, le caractère principal des diverses époques: je veux parler du pessimisme et de l'optimisme.

On pourrait affirmer que dans tous les temps l'humanité se montre toujours partagée en deux grandes classes: la classe de ceux qui trouvant que le nombre des

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plaisirs est plus grand que celui des maux sont favorables à l'état actuel, et la classe de ceux qui trouvant que le nombre des maux est bien plus grand que celui des plaisirs sont hostiles à cet état. Ces deux tendances, nous les rencontrons chez toutes les nations anciennes et modernes, avec un crescendo assez remarquable en ce qui regarde le pessimisme, qui trouve sa source dans la douleur, cette éternelle compagne de l'homme!

Le pessimisme a été érigé en système et a reçu une forme méthodique dans la première moitié de notre siècle, par le célèbre philosophe allemand, Arthur Schopenhauer, qu'on pourrait appeler le pontifex maximus du pessimisme contemporain.

Il a montré, dans un style souvent éloquent et pathétique, le caractère le plus saillant des maux qui tourmentent l'humanité. Ses conclusions sont bien désolantes: pour lui, le monde, effet d'une volonté aveugle, est plein de maux; il est le pire de tous les mondes possibles, et il est si méchant qu'il ne pourrait plus exister s'il l'était davantage.

La vie même ne mérite pas d'exister,

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