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Prusse. La cause en est que les revenus des Prussiens étant beaucoup moindres, une plus faible augmentation absolue produit une plus grande augmentation relative. Ainsi, les revenus imposés s'élèvent en 1893 dans le Royaume-Uni à 673 000 000 £, et en Prusse (en 1892) à 152 000 000 € (soit 22,5 % des revenus anglais); en treize ans, les revenus anglais augmentent de 273 000 000 et les revenus prussiens de 102 000 000 £, soit 37% de l'augmentation anglaise, et néanmoins les Prussiens s'enrichissent relativement plus que les Anglais, mais absolument beaucoup moins, et c'est bien là ce qui importe. Cet exemple prouve ce que nous avancions. Il prouve de plus qu'il faut manier avec une extrême prudence les augmentations relatives, et nous aurons l'occasion de le rappeler lors de la comparaison des marines marchandes anglaise et allemande.

Il y a lieu d'apporter une légère correction aux données précédentes, parce que, si la Prusse a la même superficie que le Royaume-Uni, sa population est moindre. En 1905, la différence était de 14 %, on pourrait donc diminuer les chiffres anglais de 14 %.

Cela ne modifierait d'ailleurs pas la seule conclusion importante, qui est celle-ci : que les classes aisées sont beaucoup plus riches dans le Royaume-Uni qu'en Allemagne.

Nous disons en Allemagne, et non en Prusse, parce que la Prusse représente très bien l'ensemble de l'Allemagne, car si elle comprend les parties les plus pauvres de l'empire, elle renferme aussi les plus riches province Rhénane, Westphalie et Silésie.

A côté des revenus soumis à l'Income Tax, on peut étudier le rendement même des impôts, pour examiner la situation économique d'un pays. Malheureusement, en Angleterre, de si nombreux changements ont été apportés à l'assiette de plusieurs impôts, que nous sommes obligés de négliger le produit des accises, du

timbre, du Land et Income Tax et des douanes, et de nous contenter de l'impôt sur les successions.

Cet impôt existe pour toute succession supérieure à 100. Il a produit en 1894, 10 892 000 € (270 000 000 francs), et en 1908, 18 370 000 £ (460 000 000 fr.), soit une augmentation de 70%. Il est à remarquer que cet impôt a été réduit entre 1894 et 1908 dans une mesure assez importante, évaluée à 800 000 £ par an ; d'autre part, la population a augmenté, ce qui permet d'accepter le taux d'accroissement de 70%, comme sensiblement exact.

L'impôt sur les successions corrobore ce que l'Income Tax nous a appris; il est même plus instructif, car il s'applique à un beaucoup plus grand nombre de personnes. En effet, l'Income Tax suppose 160 £ de revenu, tandis que l'impôt sur les successions suppose seulement une fortune de 100.

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Nous voyons donc clairement que toutes les classes sociales aisées jouissent d'un bien-être croissant.

Bien entendu, le prolétariat anglais prospère également nous l'avons prouvé précédemment mais l'impôt sur les successions ne nous apprend rien à ce sujet.

Cette richesse du Royaune-Uni n'a d'ailleurs rien d'extraordinaire, lorsqu'on examine l'activité des affaires.

Cette activité se manifeste de diverses manières, par exemple, par la création de sociétés anonymes.

Ainsi, en 1894, le capital versé des sociétés anonymes anglaises (chemins de fer exclus), c'est-à-dire constituées en Angleterre, s'élevait à 26 milliards de francs; en 1908, il était monté à 53 milliards, donc plus que doublé en moins de 15 ans.

Par contre, en Allemagne, ce capital ne s'élevait en 1908 qu'à 18 milliards. Ceci nous fait comprendre

pourquoi il y a moins d'argent dans les Banques d'Epargne anglaises que dans les banques allemandes. Prospérité des affaires également, l'accroissement du mouvement du Clearing House de Londres passant de 117 milliards en 1886 à 318 milliards de francs en 1906. Jusqu'à un certain point aussi, le nombre de lettres et de cartes postales, ainsi que celui des télégrammes, est un indice de l'activité des affaires. En effet, la grande majorité des lettres et télégrammes se rapporte aux affaires. Quant aux cartes postales, nous croyons que les cartes postales illustrées entrent pour une large part dans leur accroissement. Malheureusement, les statistiques allemandes ne distinguent pas les lettres des cartes postales.

Les recettes des postes et télégraphes ont passé de 1894 à 1907 dans le Royaume-Uni, de 13 340 000 £ à 22 300 000 £, soit une augmentation de 67 %.

Le nombre de lettres a passé de 54 par tête et par an à 65, et celui des cartes postales de 54 à 87.

Le nombre de télégrammes a passé de 73 000 000 à 90 000 000 et la longueur des fils de 340 000 km. à 1510 000 km.

Par contre, en Allemagne, en 1907, l'on a envoyé 45 000 000 (50% du chiffre anglais) de télégrammes, le réseau avait une longueur de 598 000 km. (40 % du chiffre anglais) et le nombre de lettres et de cartes postales reçues par habitant s'élevait à 86 (57 % du chiffre anglais).

Nous n'accumulerons pas davantage les exemples et les preuves de prospérité.

Nous croyons avoir démontré suffisamment :

1° Que la nation anglaise dans son ensemble est prospère.

2° Que cette prospérité s'accroît.

3° Que la prospérité de la classe ouvrière s'accroît aussi bien que celle de la classe aisée.

4o Que l'Allemagne dans son ensemble est prospère. 5° Que sa prospérité s'accroit dans toutes les classes. 6° Que la nation anglaise est plus prospère que la nation allemande; qu'elle prospère, absolument parlant, plus rapidement et, relativement parlant, moins rapidement, et que par conséquent, la différence de prospérité des deux nations va en augmentant (Income Tax).

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Nous allons examiner maintenant les divers éléments qui contribuent à cette prospérité. Agriculture. L'agriculture est la mère nourricière des peuples, l'industrie primordiale. Même dans les pays les plus industrialisés, elle dépasse de loin toute autre industrie. Nous devons donc l'examiner tout spécialement.

Remarquons tout d'abord que, puisque le RoyaumeUni n'atteint que les 3/5 de la superficie de l'Allemagne, son agriculture comme production sera forcément inférieure. De plus, la densité de la population étant plus grande qu'en Allemagne, il est probable que sa production agricole sera non seulement absolument mais aussi relativement inférieure à celle de l'Allemagne.

Voici ce que les statistiques nous apprennent à cet égard en 1907 (STAT. ABSTR., p. 295, STAT. JAHRBUCH, 1907, p. 55), 318 540 km2 étaient cultivés en Allemagne, soit 59% du pays, et dans le Royaume-Uni 190 000 km2 ou 60% du pays.

Toutefois, si l'on ajoute de part et d'autre les forêts exploitées, on arrive en Allemagne à 73 % de terres exploitées par l'agriculture, tandis qu'en Angleterre le pourcentage ne s'élève qu'à 64%. C'est dire qu'il y a beaucoup plus de forêts dans le premier pays que dans le second. Un point important est la répartition des terres cultivées en champs proprement dits et en prairies.

En Allemagne les champs occupent 45 % du pays;

le

dans le Royaume-Uni 25 % seulement, tandis que pourcentage des prairies et pâturages s'élève à 14% dans le premier pays et à 35% dans le second.

Il est intéressant de savoir si la surface cultivée augmente ou diminue. Contrairement à l'opinion générale, elle diminue plus en Allemagne que dans les lles Britanniques, où en 12 ans (1895-1907) les terres cultivées ont diminué de 1,85 %, tandis que dans le premier pays la diminution s'est élevée pendant les mêmes années à 2,40 %.

Cette diminution est d'ailleurs si faible, qu'il ne faut pas en chercher d'autre explication que l'empiètement des habitations et de l'industrie due à l'accroissement de la population. On constate également une diminution de la population rurale, surtout une diminution proportionnelle. Le tableau suivant renseigne la proportion de la population urbaine, aux divers recensements, ce qui permet de connaître par simple soustraction la population rurale.

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