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futures étoiles ou de futurs amas d'étoiles? On était d'abord invinciblement porté à le penser; on en est bien moins sùr aujourd'hui. >>

On a dit souvent que le spectacle de la voûte céleste nous met sous les yeux des objets qu'il suffit de comparer, de ranger dans un certain ordre, pour reconstruire le passé des astres la Cosmogonie deviendrait ainsi une science d'observation. «Gardonsnous des vaines illusions; de trop grandes espérances seraient au moins prématurées. Et ce qui le prouve, c'est la diversité des opinions des astronomes sur l'évolution des étoiles, et en particulier sur l'origine des étoiles nouvelles. La première pensée, la plus naturelle, a été que les nébuleuses sont extrêmement chaudes et représentent la première phase de l'évolution, et pour ainsi dire l'enfance des astres, et qu'on rencontre ensuite les étoiles blanches, puis les étoiles jaunes et enfin les étoiles rouges de plus en plus vieilles et en même temps de plus en plus froides. Pour Sir N. Lockyer l'histoire du monde stellaire a été plus compliquée : les nébuleuses sont au contraire très froides (et sur ce point je crois que tout le monde est aujourd'hui d'accord et qu'on regarde la lumière dont elles brillent comme d'origine électrique); elles ne sont en réalité qu'un essaim de météorites: par leurs chocs incessants, ces météorites s'échauffent, se vaporisent et forment finalement une masse gazeuse extrêmement chaude, en un mot une étoile ; les chocs ont alors cessé et le calme renaît; par l'effet du rayonnement, l'étoile se refroidit peu à peu et finit. par s'éteindre et s'encroûter; elle repasse dans l'ordre inverse par les stades de température qu'elle a parcourus dans son ascension, de sorte que le cycle complet sera: nébuleuse, étoile rouge, étoile jaune, étoile blanche, étoile jaune, étoile rouge, étoile éteinte. » Sir N. Lockyer croit pouvoir distinguer les étoiles de la série ascendante des étoiles correspondantes de la série descendante, par leurs spectres.

C'est une manière de concevoir l'histoire des étoiles, et il en est d'autres.

Si l'on en croit le témoignage de Pline, c'est l'apparition d'un astre nouveau qui détermina Hipparque à dresser son catalogue d'étoiles; vingt-deux siècles nous séparent de cette apparition mystérieuse, elle s'est renouvelée bien des fois et nous savons aujourd'hui que la rareté de ce phénomène n'est pas aussi grande qu'on a pu le croire d'abord depuis que la photographie est appliquée à l'étude des astres, il ne se passe pas d'année qu'on ne signale quelque Nova. Leur apparition est brusque et a les

allures d'un cataclysme. Mais que peut être ce cataclysme capable d'embraser presqu'instantanément une masse comparable à celle du Soleil, ou d'accroître ses radiations dans une proportion énorme? Est-ce une éruption qui serait en grand analogue à celles qui produisent les protubérances solaires ?... Sont-ce deux corps solides qui s'échauffent subitement dès que leur rencontre a détruit leur force vive? Est-ce un corps solide énorme, ou une étoile peu brillante, ou encore un essaim de météorites qui pénètre dans une nébuleuse et qui doit son incandescence au frottement? Ou bien encore, comme le veut Arrhénius, les soleils encroûtés ne conservent-ils pas dans leurs flancs une provision d'énergie énorme, sous forme de radioactivité, par exemple? Cette provision qui demeure inutilisée et comme latente, tant qu'elle reste emprisonnée dans la croûte, ne peut-elle être libérée subitement, si un choc vient briser cette croûte?... Il est certain que les Novae se montrent souvent entourées de nébulosités; mais ces nébulosités sont-elles la cause ou l'effet du phénomène ? Est-ce parce que l'étoile les a rencontrées qu'elle est subitement. devenue brillante; ou est-ce quelque déchet qu'elle rejette de son sein et comme la fumée de l'explosion? De tout cela nous ne savons rien. »

Le mystère s'accroit quand, au lieu de considérer chaque étoile en particulier, on en envisage l'ensemble et qu'on réfléchit sur leurs mutuels rapports. Les étoiles ont-elles pris naissance en même temps, ou s'allument-elles successivement pendant que d'autres s'éteignent? Si elles ont même date de naissance, les unes ont-elles vieilli plus vite que les autres, et est-ce pour cette raison qu'elles sont aujourd'hui différentes ?... A côté des étoiles brillantes, n'y a-t-il pas, en beaucoup plus grand nombre, des étoiles éteintes dont la masse inutile encombre les cieux? Comment pouvons-nous le savoir? »

Lord Kelvin eut la première idée d'une conception ingénieuse qui conduit à assimiler la Voie Lactée, formée d'étoiles fort nombreuses, s'attirant mutuellement et se mouvant indifféremment. dans tous les sens, à un gaz dont les molécules s'attirent et sont animées de vitesses dans les directions les plus diverses chaque étoile jouerait ainsi le rôle d'une molécule gazeuse. « Cette assimilation semble légitime et l'on peut songer à étendre à l'Univers stellaire les résultats de la théorie cinétique des gaz. » Si donc la Voie Lactée a atteint l'état stable vers lequel elle tend nécessairement, les mouvements propres des étoiles doivent être

répartis conformément à la loi qui préside à l'évolution des molécules gazeuses dans la théorie cinétique. « Le sont-ils ? l'observation seule peut répondre; or il parait bien qu'elle répond non. »

En effet, d'après les recherches de Kapteyn et d'autres astronomes (1), tout se passe comme si on se trouvait en présence de deux essaims d'étoiles de trois peut-être -se pénétrant mutuellement sans se mélanger; il semble que deux voies lactées qui avaient atteint leur état d'équilibre final se sont un jour rencontrées et n'ont pas encore exercé l'une sur l'autre une action assez prolongée pour que les différences qui les distinguent se soient entièrement nivelées. Elles sont semblables à deux bulles gazeuses qui se seraient rencontrées, mais n'auraient pas encore eu le temps de se mélanger. >>

Si néanmoins les conclusions de lord Kelvin subsistent dans leurs traits généraux, il reste que l'Univers est fini et que le télescope en a presque atteint les limites extrèmes; en outre le nombre des étoiles éteintes n'est pas énorme; tous les flambeaux de notre ciel se sont allumés à peu près en même temps. et l'âge de la Voie Lactée ne dépasse pas un petit nombre de vies d'étoiles. »

Mais voici la contre-partie : elle nous est présentée par M. Arrhénius. Pour lui les astres ne sont pas, comme on le pense d'ordinaire, des individus à peu près étrangers les uns aux autres, séparés par des vides immenses et n'échangeant guère que leurs attractions et leur lumière : ils échangent bien d'autres choses, de l'électricité, de la matière et jusqu'à des germes vivants ». Comment cela?

On sait que les corps que frappe la lumière sont commer poussés par elle; c'est cette poussée, cette pression de radiation, qui devient l'agent principal de ces échanges interstellaires.

Considérons une particule matérielle au voisinage du Soleil. Elle subira à la fois une attraction proportionnelle à sa masse, et une répulsion, due à la pression de radiation, proportionnelle à sa surface. Plus la densité de cette particule est faible et plus ses dimensions sont petites, plus la pression de radiation prend d'importance relativement à la gravité. Elle pourra même arriver à l'emporter, et la particule sera comme chassée loin du

(1) Voir, dans cette REVUE, 3e série, t. XVII, janvier 1910, p. 127: Courants d'Étoiles par le P. J. Gaillard, S. J.

foyer lumineux. On peut expliquer de cette manière les aspects que présentent les queues des comètes, toujours dirigées à l'opposé du Soleil; et M. Arrhénius pense que la couronne solaire est due à des phénomènes du même genre.

Ces particules formées par condensation au sein de l'atmosphère solaire ionisée par les rayons ultraviolets, très abondants dans la lumière du Soleil, emportent avec elles l'électricité négative dont elles se chargent, et il reste à la surface du Soleil une charge d'électricité positive. Toutefois, cette charge positive du Soleil ne peut dépasser une certaine limite au delà de laquelle elle deviendrait assez puissante pour retenir les particules chargées négativement, malgré la pression de radiation. M. Arrhénius estime cette charge limite à 250 milliards de Coulombs.

Une fois lancées à travers l'espace, les particules chargées négativement pourront atteindre les planètes, notre Terre entre autres elles se déchargeront en arrivant dans les hautes régions de notre atmosphère, en émettant des rayons cathodiques, origine de l'aurore boréale.

Mais notre Soleil n'est pas seul à chasser des particules chargées d'électricité; toutes les étoiles brillantes en font autant. Des légions de ces particules sillonnent donc l'espace, faisant sans encombre on le suppose des trajets beaucoup plus longs que celles que le Soleil nous envoie. Voici qu'elles atteignent les nébuleuses, que M. Arrhénius suppose à des températures extrêmement basses (50° absolu environ); elles bombardent leurs parties superficielles qu'elles rendent lumineuses, et c'est ainsi que ces corps mystérieux sont tirés de l'obscurité à laquelle les condamnait leur basse température.

Pendant ce temps, les soleils brillants, points de départ de cette invasion cosmique, perdent constamment de la chaleur par rayonnement; leur température baisse, mais très lentement: ils contiennent, en effet, dans leur intérieur, sous forme de matières radioactives ou de composés endothermiques, une provision de calorique extrêmement considérable qui couvre pendant un temps très long les frais de leur radiation. Un moment arrive cependant où la température de la surface de ces soleils est assez abaissée pour que leur périphérie commence à s'empâter. Une croûte mince finit par se former qui protège l'intérieur de l'astre, resté fluide, contre le refroidissement rendu ainsi de plus en plus lent.

A quoi comparer ces soleils encroûtés sinon à des bombes remplies d'explosifs? car, si leur surface est froide, leur inté

rieur a conservé une température énorme, et les mêmes combinaisons endothermiques s'y trouvent enfermées, prêtes à dégager, à la première occasion, leur énergie latente. Que deux pareilles bombes viennent à se rencontrer, elles éclateront sous le choc et nous serons avertis de la catastrophe par l'apparition d'une étoile nouvelle.

Ici, la légitime curiosité de H. Poincaré l'invite à rechercher << la probabilité pour qu'une étoile déterminée en rencontre une autre. Étant données les distances qui séparent en moyenne les étoiles et les dimensions de celles-ci, il y a des chances pour qu'un choc se produise au bout d'un temps de l'ordre de 101 années ». C'est peu. Aux hypothèses précédentes, il faut en ajouter une nouvelle. « Supposons que, dans l'espace, il existe non seulement les étoiles brillantes que nous voyons, mais aussi un très grand nombre d'étoiles obscures : les chocs deviendront beaucoup plus fréquents. Si l'on veut expliquer par de telles rencontres le nombre relativement grand d'étoiles nouvelles que nous observons (soit à peu près une par année), on est amené à supposer qu'il y a environ 10 000 fois plus d'étoiles obscures que d'étoiles brillantes; supposition assez peu vraisemblable, car si, dans un cube ayant pour arête la distance du Soleil à a du Centaure, il existait 10 000 étoiles de masse comparable à celle du Soleil, elles produiraient sur les mouvements des planètes des perturbations qui ne passeraient sans doute pas inaperçues. >>

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Quoi qu'il en soit, voici deux soleils encroùtés qui se heurtent supposons-le- en donnant naissance à une Nova. Le choc, en général, ne sera pas central. Il en résultera un mouvement de rotation rapide de l'ensemble, c'est-à-dire de l'étoile nouvelle. En outre, la collision aura fait jaillir des deux corps qui se sont rencontrés deux puissants jets de matière provenant des régions centrales. Grâce à la rotation rapide des foyers d'émanation, ces deux jets présenteront l'aspect d'un moulinet de feu d'artifice, et voici que la masse tournante se transforme, sous l'action de la force centrifuge, en un disque aplati, présentant des formes spiroïdales la nova est devenue une nébuleuse spirale.

Mais déjà les corpuscules qui sillonnent l'espace bombardent cette nébuleuse, y pénètrent, croissent aux dépens de sa substance et peuplent son intérieur de météorites. Elles échapperaient sans doute à nos télescopes si de petits soleils vagabonds, capturés à leur tour par la nébuleuse, ne se nourrissaient de ces

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