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faisait payer la tonne à l'intérieur du pays 12 £ 10 et 7 à l'étranger.

Ces excès néfastes pour l'industrie sont rendus impossibles par le libre échange.

Le protectionnisme appliqué à l'agriculture produit le même effet de renchérissement des denrées en 1908 les droits payés sur les blés s'élevaient en Allemagne à 25% de leur valeur, soit 250 000 000 fr. C'est payer cher l'honneur ou l'avantage s'il existe de

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produire plus de blé que le Royaume-Uni.

Notre étude sur la situation économique du RoyaumeUni comparée à celle de l'Allemagne serait incomplète, si nous n'ajoutions quelques mots sur les colonies britanniques.

Celles-ci jouent en effet un rôle important dans la vie économique de la mère patrie, et un jour viendra sans doute, où la comparaison devra se faire entre l'Empire Allemand et l'Empire Britannique.

Au point de vue commercial, nous avons vu quelle part importante revenait à la mère patrie dans le commerce de ses colonies.

Les colonies, pays nouveaux où l'industrie doit encore se développer, sont excessivement protectionnistes. Toutes, elles accordent un tarif préférentiel aux articles de la mère patrie, et en échange elles sont assurées de trouver dans le Royaume-Uni un marché qui dans la mesure du possible se fournit exclusivement chez elles.

C'est ainsi que de plus en plus la mère patrie s'approvisionne de blé dans ses colonies: pendant les 20 dernières années leur part dans les importations de blé dans le Royaume-Uni a monté de 15 à 35%. De même, la presque totalité des laines importées provient du Cap et de l'Australie qui sont favorisées ainsi au détriment de l'Argentine.

Le tableau suivant résume le commerce de l'Empire Britannique en 1910.

Importations
Exportations
Total

1 183 000 000 £

1 078 000 000 >

2 261 000 000 »

soit 56 525 000 000 fr.

Le commerce des colonies avec la mère patrie s'élevait la même année à

185 000 000 € d'exportations du Royaume-Uni 202 000 000 » d'importations dans le Royaume-Uni T. 387 000 000 »

soit 9 680 000 000 fr.

Évidemment il y a double emploi dans les importations et exportations des colonies et de la mère patrie; toutefois, pour évaluer le commerce extérieur il ne faut pas les déduire, pour le bon motif que si l'univers ne formait qu'une vaste république, il n'y aurait nominalement plus de commerce extérieur, et néanmoins la suppression des frontières ne ferait qu'augmenter l'activité commerciale du globe. Ce n'est donc pas parce que la dissémination de l'Empire Britannique permet de se rendre compte d'une partie de son commerce intérieur celui existant entre ses diverses unités qu'il faut ne pas en tenir compte.

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L'importance des colonies est surtout énorme comme réserve d'avenir : réserve de territoire, de population, de marché, etc.

Par son étendue et sa population, l'Empire Britannique dépasse tous les autres. Par sa diversité de climats, il possède toutes les matières premières et tous les produits végétaux; il a des pays excessivement populeux (Inde), d'autres essentiellement agricoles

(Canada, Australie), d'autres principalement miniers (Transvaal); enfin la mère patrie est le pays industriel et commercial par excellence, qui met en œuvre les produits de ses colonies, absorbe les produits de leur agriculture, les fournit d'objets manufacturés, en même temps que ces mêmes colonies servent de débouché à l'esprit d'entreprise des jeunes Anglais, et empêchent la nation de s'endormir dans le bien-être et la routine.

C'est l'existence des colonies anglaises, croyonsnous, qui assurera au Royaume-Uni la suprématie définitive sur l'Allemagne.

Nous pouvons résumer la situation économique actuelle des deux pays de la façon suivante :

Le Royaume-Uni est plus riche et plus prospère que l'Allemagne, parce que son commerce et son industrie sont plus puissants et plus anciens, et parce que, si son agriculture est moindre que celle de sa rivale, elle n'est pas comme celle-ci une cause de malaise économique pour le pays.

Enfin, les Colonies Britanniques donnent droit à la mère patrie d'espérer que son avenir, au point de vue économique, sera digne du présent et du passé.

H. MANSION.

LA PERCEPTION DU MONDE EXTÉRIEUR

Il y a deux ans, je proposais ici même, au sujet de la connaissance sensible des qualités secondaires, une forme de réalisme mitigé à laquelle je donnais le nom d'interprétationnisme immédiationniste (1).

En bref, le système, qui ne différait pas notablement de celui qu'avait déjà soutenu le P. Gründer, tenait en ces trois propositions :

1o Les qualités secondes formelles sont des réalités. subjectives, des phénomènes psychiques.

2o La connaissance sensible des objets extérieurs peut cependant être considérée comme immédiate, parce qu'elle n'a pas, à proprement parler, les qualités secondes formelles pour objet, mais bien les corps extérieurs avec leurs propriétés réelles.

3o La connaissance intellectuelle qui nous permet d'affirmer avec certitude l'existence du monde extérieur peut se passer de toute inférence; elle est immédiate, intuitive.

Une étude plus approfondie de la question, occasionnée en partie par les objections que l'on a bien voulu me faire, m'a amené à critiquer mon premier travail. Je soumets aujourd'hui aux lecteurs de la REVUE le résultat de cette revision. Je répondrai du même coup

(1) La connaissance sensible des qualités secondaires, REVUE DES QUEST. SCIENT., avril 1911.

à quelques-unes des difficultés principales auxquelles se heurte la théorie interprétationniste.

De divers côtés on a encore exprimé ou insinué la crainte que cette théorie ne mit en péril l'objectivité de toute certitude portant sur le monde réel. Je voudrais, une fois de plus, montrer que la critériologie est forcée bon gré mal gré de s'accommoder du fait, gênant peutêtre mais certain, de la subjectivité des qualités secondes, et qu'il n'y a donc plus qu'à chercher un moyen de faire cadrer ce fait avec l'ensemble des autres vérités évidentes (1).

Ce moyen doit exister. Je ne me flatte pas de l'avoir trouvé de manière à supprimer toute difficulté. Bien loin de là ! J'avoue même volontiers n'être que médiocrement satisfait par toutes les théories épistémologiques, imaginées pour donner une justification rationnelle de l'ensemble de nos certitudes. Celle qui a mes préférences est fort éloignée de me sembler achevée.

Si j'entreprends de revenir sur ces questions si vivement débattues, ce n'est donc pas pour prolonger de stériles discussions, mais pour essayer de délimiter plus nettement les points controversés (2) et aussi pour

(1) Le R. P. Geny écrit qu'il admettra que les qualités formelles n'ont qu'une existence intentionnelle « quand on lui prouvera rigoureusement que ces formes a priori introduites dans la connaissance n'y vont pas logiquement tout envahir ». Critique de la connaissance et Psychologie, REVUE DE PHILOSOPHIE, juin 1912, p. 571.

Il me semble que l'exigence du distingué professeur est un peu excessive. Pour admettre un fait, il n'est pas requis d'avoir, au préalable, trouvé un moyen de le mettre en accord avec d'autres faits certains. Il suffit que ce fait soit prouvé directement. On est souvent obligé de se contenter d'un système simplement probable, quand il s'agit d'expliquer comment deux vérités apodietiquement démontrées, chacune de son côté, ne sont pas en contradiction. (2) Je pourrais presque dire le point controversé. Car tout le sujet de la discussion peut se formuler ainsi brièvement : Les certitudes sur le monde réel sont-elles légitimement possibles, quand on admet que les couleurs formelles, par exemple, sont identiquement des sensations? Toute la critique de la connaissance prend une allure différente suivant la réponse que l'on fait à cette question. Inutile d'insister sur les inconvénients graves d'une erreur à ce premier point de départ. On en a pleinement conscience de part et d'autre. III SÉRIE. T. XXIII.

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