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Le résumé de tout ce qui précède est que dans tout notre système solaire, la Terre exceptée, il n'est que deux planètes, sur lesquelles les conditions indispensables à la vie physiologique ne paraissent pas absolument impossibles: Vénus, dont nous ne savons rien, un épais manteau de nuages d'ailleurs brillants empêchant nos regards d'atteindre son sol; et Mars, astre mourant où la vie avec plus ou moins de développement a pu exister dans l'antiquité cosmique, mais qui ne laisse plus soupçonner aujourd'hui que les derniers råles d'une existence qui s'éteint.

Quand aux géants du cortège solaire, Jupiter et Saturne, nous avons vu qu'ils sont des soleils à peine éteints, n'ayant donc pu et ne pouvant entretenir la vie, et qui ne le pourront même jamais, l'extinction future du Soleil devant coïncider avec la solidification par refroidissement de leur superficie.

Mais il y a, cosmiquement parlant, peu de temps que tous deux étaient de petits soleils, retenant dans leur sphère d'attraction, éclairant et chauffant l'un huit, l'autre dix satellites, alors leurs planètes. Encore l'un des satellites de Jupiter est-il plus volumineux que Mercure et presque autant que Mars. Il n'y a rien d'impossible, rien de contraire à la raison et aux possibilités scientifiques à ce que, dans une antiquité cosmique d'ailleurs indéterminée, quelques-unes des petites planètes de ces petits soleils aient été le siège de la vie et même d'une vie supérieure allant jusqu'au don de l'intelligence et de la raison. Sans doute ce ne peut être qu'une simple conjecture; elle est de nature toutefois à consoler les esprits affligés à la pensée que, seule de tous les compagnons du Soleil, notre Terre est sûrement habitée.

III

LES MONDES SIDÉRAUX

Mais il n'y a pas, dans l'univers, que le Soleil et les astres qui gravitent autour de lui. Ce que nous appelons le Soleil n'est, en réalité, nous le savons, qu'une modeste unité parmi les millions et millions d'autres soleils que nous appelons étoiles en raison de leur immensurable éloignement. Or si chacun d'eux règne comme le notre sur huit ou dix planètes, ainsi qu'il est arrivé jadis aux soleils qui furent Jupiter et Saturne, le champ de la vie possible est encore immense, on serait tenté de dire infini.

En réduisant, ce qui serait contestable, à une seule planète autour de chaque étoile, le siège de la vie possible, ce champ serait encore pour ainsi dire sans limites, puisque le nombre total des étoiles est évalué à plusieurs centaines de millions. On ne saurait admettre que, sur un nombre si prodigieux de soleils, le nôtre seul ait le privilège d'entretenir la vie autour de lui. Assurément.

Mais ici encore, il faut, avant de fonder des conjectures sur des convenances et des analogies, s'éclairer à la lumière des faits. Or il résulte des plus récentes découvertes, agrandies d'une façon inespérée par les procédés de l'observation spectroscopique et de la photographie, que les systèmes stellaires sont le plus souvent très différents de celui dont notre planète fait partie; si bien que le fait d'une étoile, c'est-à-dire d'un soleil, retenant dans sa sphère d'action quelques petits astres, obscurs par euxmèmes, et circulant dans des orbites à foyers très rapprochés, autrement dit presque circulaires, ce fait représenterait bien plutôt l'exception que la règle.

Un très grand nombre d'étoiles qui, à l'œil nu ou même à l'aide de puissants télescopes, paraissaient simples, ont été reconnues doubles, grâce à l'observation spectroscopique qui a permis de reconnaître leurs mouvements propres. Dans ces systèmes binaires, les deux membres du couple tournent, suivant la loi newtonnienne, autour de leur commun centre de gravité ; mais, circonstance remarquable, toujours l'étoile satellite décrit, autour de l'étoile principale, non pas une orbite quasi circulaire, mais au contraire une ellipse très allongée, analogue à celles que décrivent nos comètes. Et ces descriptions d'orbites s'effectuent non pas en une année comme celle de notre Terre, mais suivant des révolutions séculaires, et mème plusieurs fois séculaires.

Il paraît de plus en plus probable que la très majeure partie des étoiles qu'on avait jusqu'ici considérées comme simples sont doubles en réalité, ce qui semble bien exclure la possibilité de cortèges d'astres éteints circulant autour de ces couples. En supposant l'étoile satellite éteinte par la suite des temps, la grande excentricité de son orbite, l'extrême longueur de sa révolution sont autant d'obstacles à l'entretien de la vie sur sa surface refroidie et solidifiée.

Il faut donc le reconnaître, plus la science astronomique progresse, plus grande est la connaissance acquise de ce qui se passe

dans l'immensité des cieux, plus s'amoindrissent les chances d'y voir s'épanouir et s'étendre la vie physiologique.

Est-ce à dire qu'il faille se refuser d'une manière absolue à admettre dans l'univers d'autres globes habitables que le nôtre ? Assurément non. Si, comme le dit feu Hervé Faye, dans son beau livre sur l'Origine du monde, « il serait puéril de prétendre qu'il ne peut y avoir qu'un globe habité dans l'univers, il serait tout aussi insoutenable de prétendre que tous ces mondes sont habités ou doivent l'être >>.

Seulement la science est impuissante à nous rien faire connaître à cet égard. Pour continuer à en raisonner, il faut sortir de son domaine propre pour entrer dans celui de la philosophie, et de cette partie de la philosophie que Leibnitz a nommée théodicée et qui n'est autre que la théologie naturelle. C'est ainsi que le grand astronome que fut le P. Secchi a pu s'écrier :

« Pour nous, il nous semblerait absurde de regarder les vastes régions célestes comme des déserts inhabités; elles doivent être peuplées d'êtres intelligents et raisonnables, capables de connaître, d'honorer et d'aimer leur Créateur; et peut-être que ces habitants des astres sont plus fidèles que nous aux devoirs que leur impose la reconnaissance envers Celui qui les a tirés du néant... >>

L'illustre astronome romain généralisait sans doute un peu trop sa belle pensée. Mais si immenses sont les plaines sidérales, si innombrables sont les soleils qui les peuplent, qu'il en reste encore bien assez pour justifier les nobles aspirations que le savant astronome a suggérées au cœur du pieux religieux. Dieu se joue dans l'immensité des espaces comme dans celle des temps, ou plutôt l'immensité des temps n'est rien pour son éternité, comme la poussière des soleils qui remplit les espaces n'est qu'un jeu pour sa Toute-Puissance.

Ce que nous voyons de la plupart de ces mondes éthérés, grâce à ce courrier lumineux qui voyage à trois cent mille kilomètres par seconde, correspond à un passé déjà bien lointain ; le présent d'ailleurs nous échappe et l'avenir nous est inconnu.

C. DE KIRWAN.

BIBLIOGRAPHIE

I

COURS D'ANALYSE INFINITÉSIMALE, par CH.-J. DE LA VALLÉE POUSSIN, tome II, 2 édition, 1912. Louvain, UystpruystDieudonné; Paris, Gauthier-Villars.

Voici la seconde édition, très remaniée, du Cours de M. de la Vallée Poussin et j'éprouve d'autant plus de plaisir à en faire l'éloge que les leçons que je publie sont faites à un point de vue tout différent, on pourrait dire complémentaire. Tandis que je me préoccupe surtout d'avancer assez vite et assez loin, M. de la Vallée a pour but essentiel de poser les principes, avec une parfaite correction et en faisant, dans chaque question, le minimum d'hypothèses sur les fonctions qui entrent en jeu.

Écrit de cette façon et par un esprit très rigoureux et pénétrant, un livre a la beauté des choses fortes et classiques et je suis sûr que plus d'un professeur d'analyse, sur le point d'aller faire sa leçon, pris de scrupule sur le sens exact et la portée d'un théorème, relira le chapitre correspondant du livre de M. de la Vallée Poussin.

Dans ce tome second, on trouve la théorie des intégrales multiples, les séries trigonométriques, la théorie élémentaire des équations différentielles, des équations linéaires aux dérivées partielles, du calcul des variations.

Ces dernières parties ont été peu remaniées. Au contraire, la théorie des intégrales multiples a pris une grande ampleur et, après les notions de Riemann, nous voyons celles de M. Lebesgue, avec des résultats nouveaux sur la réduction. Nous touchons ici aux sommets de la science actuelle.

Sur les séries de Fourier, nous sommes aussi documentés d'une manière très précise. On sait que l'auteur vient, à ce sujet, de démontrer un théorème fondamental, dans les

COMPTES-RENDUS de l'Académie des sciences. Dans son livre, il étudie les travaux les plus récents de MM. Féjer et Lebesgue. Sur les séries de polynomes, M. de la Vallée nous donne sa méthode ingénieuse, voisine de celle de M. Landau.

Pour les équations différentielles, dans le domaine réel, M. de la Vallée a encore perfectionné sa théorie, qui n'est ni celle de Cauchy et Lipschitz, ni celle de M. Picard. Il étudie à fond la continuité et la dérivabilité par rapport aux paramètres, arbitraires ou non, et l'unicité de la solution.

On regrettera que, dans la théorie des enveloppes, l'auteur n'ait pas reproduit son intéressant théorème sur le contact de l'enveloppe et de l'enveloppée.

On souhaitera surtout que M. de la Vallée Poussin se décide à écrire un troisième volume sur les équations aux dérivées partielles et la théorie des fonctions d'une variable complexe. Ce livre aurait sûrement le même grand succès que les deux volumes actuels, également précieux pour les maitres et pour les étudiants.

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PROBLÈMES D'ANALYSE MATHÉMATIQUE, par E. FABRY. — Paris, A. Hermann et fils, 1913.

Le livre d'exercices de M. Fabry contient la solution de 279 problèmes parfaitement bien choisis.

Le niveau est exactement celui de l'examen de Calcul différentiel et intégral, conduisant à la licence, dans les Universités françaises.

Les matières sont quadratures simples, multiples, complexes; équations différentielles; équations aux dérivées partielles et aux différentielles totales; applications géométriques.

Les livres de ce genre sont difficiles à écrire. Il faut de la patience, du tact, de la science. Celui de M. Fabry est écrit par un savant très distingué, qui s'est visiblement donné beaucoup de peine. Il est parfaitement réussi et rendra aux étudiants de très grands services.

R. D'ADHEMAR.

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