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se rattachent aux observations métallographiques (Osmond, etc.).

Les solutions dites colloidales, depuis les expériences classiques de Graham, ont, malgré leur complexité, suscité beaucoup de recherches (1). On doit y distinguer au moins deux cas : celles qui renferment en suspension des métaux extrêmement divisés (M. Bredig) : celles qui renferment soit à l'état de suspension, soit dans un état plus ou moins voisin de la solution, des molécules chimiques correspondant à des assemblages d'atomes très complexes et par conséquent à un poids très élevé leur pression osmotique est infiniment plus faible que pour les solutions proprement dites : leur observation avec l'« ultra-microscope » a accru leur

intérêt.

La tension superficielle des liquides, que l'on peut déduire de leur ascension dans les tubes capillaires ou encore de la vitesse d'écoulement, a été l'objet de diverses recherches, notamment de MM. Ramsay et Shields, de M. Philippe Guye et de ses élèves, etc. L'un des résultats les plus intéressants est de faire connaître si dans un liquide les molécules sont isolées les unes des autres ou associées. C'est ainsi que l'eau à basse température semble avoir une molécule multiple, la molécule simple étant celle de l'état gazeux: M. J. Duclaux est arrivé depuis à la même conclusion par d'autres expériences.

Déjà MM. Raoul et Recoura (1890), par l'étude des tensions de vapeur des solutions faites dans l'acide acétique, avaient montré qu'elles contiennent plusieurs molécules associées, de même que l'acide acétique en vapeur prise à des températures relativement basses

(1) Voir dans la REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES, l'article de M. Maréchal, octobre 1910.

(Cahours). Récemment, M. Colson a développé des considérations semblables.

Pour les catalyseurs (1), les expériences les plus remarquables sont celles de MM. Sabatier et Senderens en particulier, par l'action du nickel réduit sur les mélanges d'hydrogène et de vapeurs de benzine, ils ont pu préparer un grand nombre de corps appartenant à la série hydrobenzénique. La fixation d'hydrogène doit résulter d'hydrures de nickel qui se forment et se détruisent successivement.

Un autre type de « ferments minéraux » est donné par les sels de manganèse qui sont de si curieux porteurs d'oxygène dans diverses réactions (M. G. Bertrand, etc.).

On doit aussi mentionner les actions catalytiques qui se rapportent à l'influence de l'eau (M. Dixon, M. Baker, Moissan, M. Colson, etc.). Beaucoup de réactions n'ont pas lieu entre des gaz parfaitement secs.

L'industrie a tiré parti des réactions catalytiques des laboratoires et même des théories qui s'y rattachent. Le chlore se fabrique en décomposant l'acide chlorhydrique gazeux par l'oxygène de l'air en présence de l'oxyde de cuivre. L'acide sulfurique se fabrique en faisant réagir l'acide sulfureux sur l'oxygène de l'air en présence du platine.

La mesure des chaleurs spécifiques à de très basses températures est une donnée récente très importante, due à M. Dewar et à M. Nernst avec les savants de son école. La loi de variation des chaleurs spécifiques jusqu'à la température de l'hydrogène liquéfié est ainsi connue pour un grand nombre de corps solides en approchant du zéro absolu, les chaleurs spécifiques diminuent, et souvent si notablement que la chaleur

(1) Voir dans la REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES, les articles de M. Maréchal, Janvier 1911 et de M. Senderens, octobre 1912.

spécifique est pratiquement égale à zéro bien avant la température de l'hydrogène liquide. C'est la base expérimentale du théorème de M. Nernst signalé plus haut parmi les théories de chimie physique.

Pour la photochimie (1), beaucoup d'expériences, comme celles de M. Ciamician et de M. Paterno, intéressent la chimie proprement dite plus que la chimie physique. Mentionnons spécialement les recherches quantitatives :

Action de la lumière sur les mélanges d'acide oxalique et de chlorure ferrique et comparaison avec l'action de la chaleur dans l'obscurité (M. G. Lemoine, 1893-1895). Comparaisons semblables pour le styrolène (M. G. Lemoine) et pour l'anthracène (MM. Luther et Weigert). Action de la lumière sur les mélanges de chlore et d'oxyde de carbone (M. Meyer Wildermann), expériences remarquables par la perfection des appareils et la pureté des gaz.

:

La conclusion est que lorsqu'on élimine par des calculs convenables les effets de l'absorption de manière à raisonner sur une couche infiniment mince, les actions chimiques de la lumière et de la chaleur suivent les mêmes lois suivant une idée émise par Berthelot, l'énergie manifestée sous forme lumineuse ne fait qu'abaisser la température à laquelle se produit une réaction ou plus exactement qu'accélérer une réaction qui sans elle mettrait le plus souvent un temps presque infini à se produire.

Un progrès récent, considérable, est l'emploi courant des radiations ultra-violettes très énergiques, correspondant à une extrême fréquence dans les vibrations lumineuses. On a utilisé la lampe à arc de mercure dans le vide pour différentes transformations chimiques,

(1) Voir les articles de J.-R. Mourelo dans la REVUE SCIENTIFIQUE, 17 et 24 août 1912.

même dans l'industrie. MM. Daniel Berthelot et Gaudechon ont fait ainsi des recherches d'ensemble très importantes.

TENDANCES ACTUELLES PROGRES A RÉALISER

Malgré tant de développements, plusieurs problèmes d'un intérêt passionnant sollicitent les efforts des chercheurs.

Le plus important est la question de l'unité de la matière, posée par les résultats déjà acquis. Le radium se transforme en émanation, puis finalement en hélium. Il semble qu'en présence de l'eau et de certaines solutions métalliques il peut même se transformer en d'autres corps simples (MM. Ramsay et Cameron). Ces transformations correspondent à un formidable dégagement d'énergie, déjà mesuré, et incomparablement plus grand que dans tous les changements matériels connus jusqu'ici. Il faut attendre patiemment la solution de ce grave problème, car les transformations sont extrêmement lentes, et on n'a découvert encore aucun moyen artificiel de les accélérer. Ces recherches restent le privilège d'un très petit nombre de laboratoires à cause de la rareté et du prix extraordinairement élevé des corps radioactifs, en particulier des sels de radium.

La chimie et la physique des très basses températures ont déjà été très étudiées. Pour la chimie pure, on sait, entre autres choses, que le fluor solide, qui fond vers 233°, réagit encore avec incandescence sur l'hydrogène vers -- 250°, mais ne réagit plus sur l'eau (MM. Moissan et Dewar). Il y a beaucoup à faire dans cette voie : les résultats de l'expérience serviront en quelque sorte de support à diverses théories qui ont encore besoin de se perfectionner.

La chimie des très hautes températures attire, en ce

moment même, différents chercheurs. Les fours électriques donnent couramment 3000° et 3500°. Il y aurait intérêt à connaître les réactions et les propriétés des principaux corps à des températures intermédiaires entre 3000 et 1000°, soit 2000° environ. On peut espérer, pour la dissociation notamment, des résultats intéressants tels sont, entre autres, ceux qu'a obtenus M. Matignon (azote et différents métaux). Des changements surprenants se produisent à ces hautes températures ainsi, vers 2500°, la chaleur spécifique de plusieurs gaz, prise à volume constant, est à peu près trois fois plus grande que vers 0° (MM. Mallard et Le Chatelier, Berthelot).

Ici encore, surtout pour des expériences de mesure, les exigences matérielles sont telles qu'on ne peut aborder ces recherches que dans des laboratoires ayant une installation spéciale et richement dotés.

La photochimie touche de près à la chimie des très hautes températures, car l'énergie qu'elle y utilise de préférence (radiations ultraviolettes) correspond à d'excessives fréquences des vibrations de l'éther, comme pour les hautes températures. Les découvertes déjà faites dans cet ordre de recherches montrent tout leur intérêt. Ce sont surtout les rayons ultraviolets qui peuvent donner d'utiles enseignements. Avec les vibrations lumineuses très énergiques, l'acide chlorhydrique se dissocie, de même qu'avec la chaleur pour les températures très élevées. M. Nernst a fait justement remarquer qu'un grand progrès serait réalisé si l'on arrivait à établir, au sujet de la transformation de l'énergie rayonnante en énergie chimique, une théorie aussi complète que celle qui existe déjà pour les relations de la chaleur avec les énergies chimique et électrique.

IIIe SÉRIE. T. XXIII.

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