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L'étude des solutions est reprise en ce moment et mérite de l'être (1). On s'est guidé sur la considération de la pression osmotique et de la dissociation électrolytique exprimée par la théorie des ions. Or, il semble, d'après les objections récentes de M. Fouard et de M. Colson, que les faits sur lesquels on s'est appuyé ont besoin de vérification. La difficulté en résultant pour la théorie de van 't Hoff n'est peut-être pas insurmontable, car cette théorie ne se rapporte qu'à des solutions extrêmement étendues, à une sorte de matière idéalisée. Mais il y a là certainement des questions à élucider. Il en est de même, et plus encore, pour la théorie des ions qui, sous la forme généralement admise, n'est vraiment pas assez claire pour notre esprit français et qui, au moins pour la chimie, suscite beaucoup d'objections (M. Kahlenberg et M. Chesneau).

Les colloïdes intéressent depuis quelques années beaucoup de chimistes et de physiciens. Il est désirable qu'on arrive à plus de précision pour les données déjà acquises, ainsi que l'a fait remarquer M. Wyrouboff. Les relations des colloïdes avec les transformations chimiques dans les organismes vivants rendent ces études très attrayantes.

Les actions catalytiques sont tout à fait à l'ordre du jour, et elles méritent d'y rester. Les expériences se poursuivent surtout pour la chimie pure, en vue de la découverte de corps nouveaux, ou d'une préparation plus facile de corps déjà connus. Pour la chimie physique, il y aurait intérêt à préciser rigoureusement le

(1) Voir les articles de M. Walker, REVUE SCIENTIFIQUE du 3 août 1912; de M. Jones, BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ D'ENCOURAGEMENT, octobre 1912; de Spring, BULLETIN DE L'ACADÉMIE ROYALE DE BELGIQUE, 1910.

mécanisme de ces catalyses. En général, elles se produisent, soit parce que les gaz réagissants se trouvent fortement condensés par le catalyseur (catalyse physique), soit parce qu'il se forme des produits transitoires instables (catalyse chimique). Ce sont ces corps intermédiaires, éphémères, qu'il faudrait toujours bien définir.

Les physiologistes sont de plus en plus frappés de l'importance des catalyseurs pour les variations chimiques qui se passent dans les êtres vivants, notamment pour les fermentations. Ils en exagèrent peut-être le rôle. Il serait très désirable que des expériences suivies fournissent des données positives sur des réactions catalytiques semblables à celles qu'on observe dans l'organisme à de basses températures.

A ces actions catalytiques se lie l'influence des parois des vases pour beaucoup de réactions gazeuses, et aussi celle de l'humidité. Les études faites dans cette voie devraient être développées en recherchant encore de plus près la cause intime des phénomènes observés.

La conclusion de cette revue rapide est que la chimie physique a déjà beaucoup fait, mais qu'elle a beaucoup à faire. Son importance vient de ce qu'elle s'occupe surtout des diverses transformations de l'énergie dans leurs relations avec les transformations chimiques. Or, les découvertes de ces dernières années indiquent que l'homme trouvera prochainement des réservoirs d'énergie jusqu'ici insoupçonnés : la dégradation des atomes des corps simples, où l'on voit les atomes eux-mêmes se séparer en sous-atomes, ne se fait qu'avec un colossal dégagement d'énergie qu'on peut espérer arriver à diriger; d'un autre côté, l'étude des radiations ultraviolettes promet, là aussi, des sources d'énergie parallèles à celles que l'on puise déjà dans les températures extraordinairement élevées produites par l'électricité.

L'avenir de la chimie physique est donc vraiment encourageant pour les hommes qui ont été pour elle parmi les ouvriers de la première heure, et, confiants dans cet avenir, ils peuvent répéter la parole de Bacon: Multi transibunt et augebitur scientia.

GEORGES LEMOINE,

Membre de l'Institut.

SITUATION ÉCONOMIQUE DU ROYAUME-UNI

COMPARÉE A CELLE DE L'ALLEMAGNE

La lutte économique entre l'Angleterre et l'Allemagne attire l'attention des économistes depuis plusieurs années déjà, à cause de l'importance capitale qu'aurait la victoire de l'un des deux pays, au point de vue de l'équilibre mondial.

Actuellement la situation de l'Angleterre ressemble beaucoup à celle de l'Espagne sous Philippe II, et celle de l'Allemagne pourrait se comparer à la France, à la même époque.

Comme l'Espagne, l'Angleterre possède un territoire énorme, hors de proportion avec celui de la mère-patrie, disséminé dans les cinq parties du monde, et comprenant les races les plus diverses; comme l'Espagne, une partie notable des richesses et du commerce de la mère-patrie provient des colonies.

En face de l'Angleterre se dresse l'Allemagne, comme jadis la France en face de l'Espagne : comme la France au XVIe siècle, l'Allemagne n'a que des colonies peu importantes; comme elle, elle tire ses richesses de son sol et de son travail.

L'Allemagne va-t-elle vaincre l'Angleterre, comme la France a vaincu l'Espagne?

Problème politique, dira-t-on? Oui, mais problème économique également : Si l'Angleterre, comme l'Espagne, n'a qu'une richesse de surface, provenant des gains passagers dus aux colonies; si, comme l'Espagne,

elle travaille de moins en moins et jouit de plus en plus, elle subira le même sort.

Ce que nous allons donc examiner, avec autant de précision que possible, c'est l'état économique de l'Angleterre, en le comparant à celui de l'Allemagne : nous aurons donc constamment à nous occuper des données absolues pour comparer et des données pour connaître le degré de prospérité des

relatives

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deux pays.

Remarquons tout d'abord que l'Allemagne est beaucoup plus grande que le Royaume-Uni.

Voici le tableau des superficies:

Allemagne

Royaume-Uni

Angleterre seule

540 000 km2

315 000 km2

154 000 km2

C'est là un énorme avantage au point de vue absolu, mais non au point de vue relatif, comme le prouvent les statistiques de la population (1910) :

Allemagne
Royaume-Uni

p.

km2

km2

64 800 000 hab., ou 120 hab.
45 400 000 hab., ou 145 hab. p.

Le Royaume-Uni est donc relativement beaucoup plus peuplé que l'Allemagne, et absolument beaucoup

moins.

Ceci a une importance capitale pour l'appréciation de tout ce qui suit : quand nous disons, par exemple : l'Allemagne produit plus de fonte que le Royaume-Uni, il ne faut pas oublier qu'il y a environ 20 000 000 d'Allemands de plus que d'Anglais, et qu'il ne s'ensuit pas que la métallurgie anglaise soit en décadence, mais bien que la métallurgie allemande est plus importante que l'anglaise.

Autre fait capital : la population de l'Allemagne croît

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