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notablement plus vite que celle du Royaume-Uni; en effet, en 1880 la situation était la suivante :

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Les causes de l'augmentation plus rapide de l'Allemagne peuvent être ramenées à deux principales : 1o L'émigration anglaise est plus forte que l'émigration allemande.

terre.

La natalité allemande dépasse celle de l'Angle

Pendant les trente années considérées (1881 à 1910), 7140 000 sujets britanniques ont émigré.

Nous n'avons pas les données exactes sur les immigrants, mais le calcul suivant nous donnera une indication approximative: de 1894 à 1908, pour un total de 2258 000 émigrants, il y a eu 1756 000 immigrants. En admettant la même proportion pour les trente années qui nous occupent, nous arrivons à un total de 1 600 000 émigrants qui ne sont pas revenus. En Allemagne, au contraire, de 1881 à 1910, il eu seulement 2 150 000 émigrants. Les statistiques des immigrants nationaux n'existant pas, nous sommes réduits aux conjectures. Toutefois, il semble logique d'admettre que l'émigration a fait perdre beaucoup plus d'habitants aux Trois Iles qu'à l'Allemagne, en comparant le chiffre de 7 140 000 à 2 150 000.

y a

Faut-il considérer l'émigration comme un signe de prospérité ou de décadence? Cela dépend des cas: quand l'Irlande a perdu en un demi-siècle la moitié de

ses habitants, c'est bien la misère qui les a chassés de leur patrie. Quand l'Angleterre

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par opposition à l'Irlande envoie chaque année de 50 à 70 000 de ses fils dans ses colonies, ce n'est pas un signe de décadence pour l'Angleterre ce n'est pas la misère qui les pousse, mais l'espoir d'améliorer leur sort. En effet, ce sont des émigrants volontaires, partant munis d'un petit avoir, connaissant un métier, allant fournir la main-d'oeuvre indispensable aux entreprises agricoles, minières et industrielles, auxquelles leurs compatriotes plus riches ont fourni les capitaux.

Il semble donc que, d'une part, l'émigration du Royaume Uni comprenant de moins en moins d'Irlandais et de plus en plus d'Anglais et, d'autre part, cette émigration se dirigeant de plus en plus vers les colonies de la Métropole, colonies où les conditions d'admission sont très sévères, il semble donc, disons-nous, que cette émigration soit plutôt un signe et une cause de prospérité.

Pour l'Allemagne, au contraire, le nombre des émigrants va en diminuant : comme ceux-ci appartiennent plutôt à la catégorie des émigrants forcés, leur diminution est également un signe de la prospérité croissante du pays.

Examinons maintenant la question de la natalité. Les tableaux suivants donnent de précieux renseignements (STATISTICAL ABSTRACT, 1909, p. 362; STATISTISCHE JAHRBUCH, 1909, p. 37).

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La colonne des excédents des naissances sur les décès est surtout instructive on voit que pour les mêmes années (1894-1907-1908), l'excédent est plus considérable en Allemagne que dans le Royaume-Uni.

Cette légère différence s'appliquant à un plus grand nombre d'habitants, s'accroît d'autant plus rapidement, ou en d'autres termes la population de l'Allemagne croît comme une progression géométrique (à peu de chose près) dont le premier terme (la population initiale) et la raison (l'excédent des naissances) sont tous deux plus grands qu'en Angleterre.

11 en résulte donc que la population absolue de l'Allemagne dépasse celle du Royaume-Uni, et que son accroissement est plus rapide (la raison de la progression étant inférieure).

Il ne suffit pas toutefois d'avoir constaté le phénomène de l'excédent plus important de la natalité en Allemagne ; il faut l'analyser.

Tout d'abord il ressort clairement du tableau ci-dessus, que l'on se marie plus en Allemagne que dans les Iles Britanniques en outre, par mariage, il y a plus d'enfants. Quels sont les motifs de ce phénomène ? L'Allemagne est-elle plus riche et plus morale que sa voisine? Nous ne le pensons pas d'autres facteurs, plus puissants, interviennent en l'occurrence et notamment les suivants :

C'est un fait généralement admis, prouvé d'ailleurs par les statistiques, que les populations rurales ont plus

d'enfants que les populations urbaines. L'Allemagne étant plus agricole que le Royaume-Uni, la natalité sera plus élevée ; toutefois, sa natalité ira en baissant à mesure que le pays deviendra plus industriel. C'est bien ce qui arrive la proportion de la population rurale diminue, celle la population urbaine augmente; la natalité est actuellement descendue à 30 environ par mille, soit la même que celle de l'Angleterre en 1894! La natalité anglaise et écossaise diminue également, pour le même motif.

La seule différence entre l'Angleterre et l'Allemagne, au point de vue de la natalité, est que la première est depuis plus longtemps industrialisée que la seconde et la devance de quelques années dans cette voie.

Ce n'est donc pas un signe de misère que la diminution de la natalité, mais un signe d'industrialisation, du moins pour les deux pays en question.

Il en est tout autrement pour un pays agricole, tel que l'Irlande par exemple. A l'opposé de ce qui se passe en Angleterre et en Ecosse, nous voyons la natalité et le nombre des mariages augmenter, parce que la prospérité générale augmente par le développement de l'agriculture et non de l'industrie. Nous voyons également confirmé le fait que les agriculteurs ont plus d'enfants que les ouvriers puisqu'en 1908, par mariage il y a 4,5 naissances, tandis qu'en Angleterre il y en a 3,5 et en Allemagne 4,1.

Ce qui précède n'explique pas encore le nombre de mariages plus grand en Allemagne que dans les Iles Britanniques.

N'est-ce pas là un signe de prospérité plus grande de l'Allemagne ? A première vue, on pourrait le croire: ne voyons-nous pas en effet qu'en Angleterre on se marie plus qu'en Ecosse et en Écosse plus qu'en Irlande, et que c'est l'Angleterre également qui est la plus prospère et l'Irlande le moins?

Mais jetons un coup d'oeil sur la colonne de la mortalité elle nous donne des renseignements autrement précis sur le bien-être des habitants d'un pays que le nombre des mariages: en effet, le mariage dépend en grande partie de la volonté de chacun et des mœurs du pays; tandis que la volonté n'a aucune prise sur la mort. La mortalité dépend du climat, de l'hygiène, de l'alimentation et de l'habitation.

Il va de soi que le climat et l'hygiène ne peuvent intervenir pour les pays considérés: mais les statistiques prouvent que les Anglais mangent mieux et plus que les Allemands et nous croyons qu'ils sont mieux logés. C'est d'ailleurs la seule explication de l'énorme différence de mortalité dans les deux pays. De plus, en examinant les chiffres relatifs à l'Angleterre, l'Écosse et l'Irlande, nous voyons une fois encore, que plus le pays est riche, moins on y meurt.

Nous concluons donc que les habitants des Iles Britanniques considérés dans leur ensemble jouissent de plus de bien-être que les Allemands et que, si ceux-ci se marient un peu plus que leurs voisins, il n'en faut pas chercher la cause dans la situation économique du pays, mais plutôt dans les mœurs. Le caractère du peuple allemand étant différent de l'anglo-saxon moins entreprenant, moins voyageur, plus casanier, plus potau-feu - suffit, nous semble-t-il, à expliquer cette différence.

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Après avoir étudié la question de la population, examinons d'une façon directe les signes du bien-être et de la prospérité des deux pays.

Pour la masse de la population, le bien-être consiste à se nourrir, se vêtir, se loger et se chauffer.

Les bases de l'alimentation sont la viande, le pain, les pommes de terre. L'abondance du pain surtout est regardée comme la pierre de touche du bien-être, et son prix est l'indication de son abondance. Voici en

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