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La valeur locative moyenne des maisons payant impôt est restée de 50 (2500 fr.): il n'y a donc pas eu renchérissement de loyer.

Celle des maisons non imposées a passé de 8,77 à 10 ou de 220 fr. à 250 fr.: pour la masse de la population il y a donc eu renchérissement des loyers. Mais, chose remarquable, le nombre d'habitants par maison a diminué c'est là un signe manifeste de prospérité. Car si les loyers augmentent, sans que les ressources de la classe populaire augmentent également, il s'ensuivra nécessairement qu'un plus grand nombre de personnes habiteront la même maison. Et si les loyers restent fixes et que le nombre d'habitants par maison diminue, c'est aussi un signe de prospérité. A fortiori donc, si, les loyers augmentant, le nombre d'habitants par maison diminue, peut-on conclure doublement à une augmentation d'aisance.

En 1893, la Grande-Bretagne avait 34000 000 d'habitants logés dans 6000 000 de maisons, soit 5,7 têtes par maison. En 1907, la population était montée à 39 700 000 habitants, le nombre des maisons à 7,5 millions, soit 5,3 têtes par maison.

Pour que le lecteur ne doute pas qu'il s'agit bien ici des habitations, nous donnons ci-dessous les chiffres relatifs à tous les bâtiments (all premises), habitations comprises.

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Ce qui précède prouve clairement que les Anglais sont bien logés, et de mieux en mieux. Il nous manque

III® SÉRJE, T. XXIII.

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malheureusement les données correspondantes pour l'Allemagne.

Ceci n'est d'ailleurs pas indispensable au but de ce travail, puisque nous examinons la situation de l'Angleterre et que nous ne la comparons à celle de l'Allemagne que lorsque l'occasion s'en présente.

Dans le cas actuel, il est certain que le chiffre de 5,3 habitants par maison est en lui-même suffisant pour apprécier, sans comparaison avec une autre contrée, l'état prospère du pays.

Reste à examiner la question de l'habillement : nous croyons inutile d'y insister beaucoup. Rappelons seulement au lecteur que la laine et le coton sont la base du vêtement et que l'industrie cotonnière et l'industrie lainière d'Angleterre sont les premières du monde, et comme production et comme valeur (nous n'envisageons pas pour le moment l'industrie de la soie, qui est une industrie de luxe).

Au surplus, il n'est pas bien intéressant de connaître le nombre d'aunes de cotonnades et de draps consommés annuellement par chaque habitant des Iles Britanniques, non plus que de connaître combien de paires de souliers et combien de casquettes ils usent chaque année. Tout le monde sait, en effet, que le bien-être, au point de vue du vêtement, est tellement répandu, qu'il y a fort peu de gens qui ne soient pas assez vêtus, tandis qu'il y en a énormément qui sont mal nourris et plus encore qui ne sont pas convenablement logés.

La quatrième nécessité de la vie est le chauffage.

Or, par rapport à sa population et son étendue, le Royaume-Uni est le pays qui consomme le plus de charbon. Évidemment une infime partie seulement de ce charbon sert au chauffage domestique: mais cela n'empêche que, sauf en certains endroits de l'Amé

rique, nulle part le charbon n'est aussi bon marché qu'en Angleterre. Cela s'explique non seulement par son abondance, mais encore par la dissémination des régions houillères et le bas prix du transport.

Voici les chiffres de la consommation par an et par tête (nous rappelons qu'il ne s'agit pas du charbon de chauffage seul, et que c'est à titre d'indication seulement que nous les donnons) :

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Il ressort de là que, même si l'industrie anglaise consomme beaucoup plus de charbon que sa concurrente, il restera toujours plus de charbon aux Anglais pour se chauffer qu'aux Allemands.

Nous voyons donc que la nation anglaise, considérée

dans son ensemble, est bien nourrie, logée, vêtue et chauffée, qu'elle fait encore des progrès dans cette voie, qu'elle est mieux nourrie et mieux chauffée que la nation allemande, et qu'elle est probablement mieux logée et vêtue également bien.

Mais nous pouvons pousser notre étude plus loin et examiner l'épargne anglaise et allemande.

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Il résulte de ce tableau que les Allemands sont plus

économes que les Anglais; il y en a un plus grand nombre qui épargnent, et ils épargnent davantage.

Mais n'est-ce pas là un signe d'une plus grande richesse de l'Allemagne ? Nous ne le croyons pas, et voici pourquoi.

Il y a évidemment d'autres moyens d'employer ou d'épargner son argent que de le mettre à la Banque d'Epargne. Si on constate, par exemple, qu'en Angleterre, telle classe sociale,, qui en Allemagne met ses économies à la Banque d'Epargne, l'utilise autrement, on ne pourra pas conclure du fait qu'il y a plus d'argent dans les Banques d'Epargne allemandes que dans les banques anglaises, que le premier pays est plus riche que l'autre. Et c'est bien le cas pour la classe ouvrière anglaise. En 1907, il y avait en Allemagne 2 446 000 ouvriers syndiqués et en Angleterre 2 406 000; les recettes des 95% des syndiqués allemands s'élevaient à 57 000 000 marks et celles de 60 % des syndiqués anglais à 50 000 000 marks. En supposant la même proportion existant pour le total des syndiqués, leurs recettes en Allemagne s'élèveraient à 60 000 000 m. et à 83 000 000 marks dans le Royaume-Uni.

On peut conclure de ces chiffres que les ouvriers anglais sont, soit mieux payés, soit plus syndicalisés que les allemands, ou bien les deux choses à la fois, et c'est bien là le cas, pensons-nous.

Un autre exemple: les ouvriers anglais mettent leurs économies dans leurs coopératives. En 1893, il y avait dans les trois royaumes 1 265 000 membres de coopératives; celles-ci avaient un capital de 350 000 000 frs (soit 278 frs par associé) et vendirent pour un milliard 250 000 000 frs de marchandises. En 1908 le nombre des membres s'élève à 2 461 000, le capital à 800 millions de francs et les ventes à 2 730 000 000 frs.

Ces deux exemples prouvent suffisamment que ce

n'est pas faute de ressources que les Anglais n'ont pas plus d'argent à la Caisse d'Epargne, mais parce qu'ils l'emploient ailleurs.

La vraie cause de la différence des dépôts dans la Banque d'Epargne en Allemagne et en Angleterre, est bien que d'une part l'Anglais est moins économe que l'Allemand tous ceux qui ont habité les deux pays sont unanimes à cet égard et d'autre part parce que l'Anglais fait un autre genre de placement d'argent.

Le tableau des dépôts des Caisses d'Epargne nous prouve donc une chose : c'est que dans les deux pays, le bien-être croit, ainsi que l'esprit d'épargne.

Examinons un autre signe de prospérité : les industries du confort ont pris plus d'extension que les autres aussi bien en Allemagne que dans le RoyaumeUni.

Tableau des personnes occupées à 15 industries principales par 10 000 habitants en Angleterre (BRITISH TRADE BOOK, p. 14).

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