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Au point de vue vitaliste, bornons-nous à considérer le vitalisme aristotélicien, sous la forme plus précise qu'il a reçue dans le thomisme. C'est d'ailleurs, croyonsnous, la seule métaphysique vitaliste qui résiste victorieusement à la critique spéculative. Elle caractérise l'être vivant par la stricte unité substantielle et dynamique, c'est-à-dire par l'unification immédiate de la matière conformément à un type métempirique d'organisation structurale (uopoń), qui serait en même temps un principe interne de finalité active (èvτeλexeía).

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Lorqu'on prétend établir un rapport précis entre cette conception métaphysique et le détail de l'expérience, on ne laisse pas que d'éprouver quelque embarras. Au fond, on cherche alors les équivalents empiriques, quantifiés, de principes ontologiques et idéaux, ce qui est toujours une entreprise très hasardée et, par plus d'un côté, fallacieuse. Mais enfin, malgré tout, il peut y avoir ici un problème légitime nous en accepterons les données communes, sans les critiquer davantage pour le moment.

Supposons donc que l'on se demande, devant un des organismes animaux dont nous venons d'étudier le métabolisme, auxquelles de ses parties s'étend son unité substantielle, et lesquelles de ses opérations sont investies par son dynamisme immanent.

La réponse à cette question, pour autant qu'elle comporte une réponse, pourra s'inspirer de deux conceptions assez différentes.

D'abord, on pourrait considérer l'être vivant comme un composé matériel qui restreindrait de plus en plus le domaine d'influence directe de sa finalité interne, en substituant progressivement à celle-ci des mécanismes appropriés, dont le jeu combiné la suppléerait. Toute la croissance du corps, depuis la cellule-oeuf, consisterait dans l'édification et la coordination strictement

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finalistes de ces mécanismes mais ceux-ci, une fois constitués, joueraient automatiquement, comme ils pourraient le faire en dehors même de l'organisme vivant. Seules un très petit nombre d'activités organiques échapperaient à cette mécanisation, telles, en principe, certaines activités régulatrices générales, nerveuses ou chimiques, ou bien les activités morphogénétiques, soit générales, comme celles des cellules reproductrices, soit locales, comme le renouvellement cellulaire de certains tissus.

Aux termes de cette hypothèse, la vie se retirerait, se concentrerait, pour ainsi dire, dans certains éléments privilégiés de cette masse complexe que nous appelons le corps. La vie aurait édifié et, jusqu'à un certain point, maintiendrait debout les parois du laboratoire qu'est l'organisme : elle serait liée, en somme, aux équilibres biochimiques les plus stables et les plus indépendants des vicissitudes du dehors. Mais à l'empire direct de la vie il faudrait soustraire les équilibres muables et subordonnés : ceux-ci, rencontrant les conditions empiriques créées par les équilibres supérieurs, se comporteraient absolument comme ils pourraient le faire dans un laboratoire quelconque, sans plus rien manifester de spécifiquement vital dans leur action. C'est ainsi qu'on devrait, à coup sûr, écarter de la participation << vitale » proprement dite le cycle entier des aliments énergétiques, y compris les albumines : le point culminant de leur métabolisme ne serait, en aucun sens, une assimilation vitale. A éliminer aussi tout le mécanisme des enzymes et des régulations humorales. A éliminer tous les tactismes et tropismes, toutes les réactions motrices élémentaires et probablement tous les actes réflexes. Et ainsi de suite. C'est en vertu d'une idée théorique semblable, poussée un peu à l'excès, que l'on entend quelquefois se demander si le

siège de la vie, chez les animaux supérieurs, ne serait pas uniquement le tissu nerveux, et tel ou tel élément histologique par dessus le compte: ceci, avouons-le, frise la charge, et nous nous garderons d'y insister; mais ce n'est, en somme, que l'application imprudente d'un principe méthodologique qui n'a rien en soi de ridicule.

On pourrait résumer cette première conception en disant que, dans les organismes vivants, la finalité interne, propre à la vie, se double d'un ensemble de mécanismes à finalité purement externe.

Mais une conception tout autre est également possible, et même, en un sens, elle s'harmonise mieux que la précédente avec la critique principielle de la connaissance empirique. C'est que l'unité substantielle de l'être vivant s'étende, en lui, à toutes les opérations qui portent la marque de sa finalité propre, que celles-ci, vues du dehors, paraissent ou non réductibles à des combinaisons purement mécaniques, physiques ou chimiques. Ceci n'implique pas la suppression totale du mécanisme dans le vivant, mais bien l'assomption du mécanisme par un principe supérieur qui l'inclut à la fois et le déborde. En termes de philosophie thomiste, on dirait que le principe morphologique et dynamique de l'être vivant, sa forme substantielle, couvre, parmi les éléments de celui-ci, tous ceux dont la finalité partielle et locale s'efface devant la finalité du tout organique auquel ils appartiennent. Il n'y a donc plus lieu, à ce point de vue, d'opérer toutes les éliminations que nous indiquions tout à l'heure. Mais hâtons-nous de formuler à ce propos deux réservés : d'abord que la théorie métempirique qui vient d'être exposée, s'appuie exclusivement sur des considérations de méthodologie critique et ne peut donc prétendre à aucune confirmation non plus qu'à aucune application proprement

scientifique; et secondement, que la tentative même d'un ajustage aussi détaillé des positions métaphysiques aux données empiriques nous paraît impossible à pousser jusqu'au bout, pour toutes sortes de bonnes raisons, dont les plus décisives ne sont pas d'ordre expérimental.

J. MARECHAL.

COMMENT ON DÉCOUVRE UN BASSIN HOUILLER (1)

La fin du dix-neuvième siècle et le début du siècle actuel virent naître et grandir en Belgique de sérieuses inquiétudes, causées par l'existence d'une disproportion de plus en plus apparente entre l'accroissement incessant de la quantité de charbon nécessaire à l'entretien de notre activité industrielle, et l'augmentation de la production totale de nos charbonnages. Jusqu'à ce moment, la quantité extraite avait nettement surpassé la quantité consommée; mais celle-ci progressant avec une rapidité beaucoup plus grande, il devenait aisé de déterminer le moment prochain où nos besoins toujours augmentants nous rendraient tributaires de l'étranger (2).

La découverte, à l'aurore du xxe siècle, d'un important bassin houiller, enfoui sous les terrains tertiaires et secondaires de la Campine, dissipa dans une large mesure les appréhensions les plus graves, sans toutefois supprimer toute incertitude. On pouvait se demander si les centres principaux de notre industrie n'allaient pas devoir se déplacer progressivement et fatalement vers le Nord, en s'éloignant des bassins anciennement exploités, déjà dépouillés des variétés de charbon les

(1) Conférence faite à l'assemblée générale de la Société scientifique de Bruxelles, le 3 avril 1913.

(2) Cfr. Armand Renier, Les Industries extractives. Extrait des Études sur la Belgique. Conférences faites au Vle Cours international d'expansion commerciale, Anvers, 1912.

IIIe SÉRIE. T. XXIV.

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