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On sait que le synclinal de Namur, dont font partie les bassins industriels exploités dans le Hainaut, la province de Namur et la province de Liége, est affecté, sur presque toute la longueur de sa bordure méridionale, par d'importants accidents tectoniques.

Il doit sa structure actuelle aux poussées hercyniennes, qui, après la formation du terrain houiller, ont fait naître, dans la vaste nappe de couches dévoniennes et carbonifériennes étalée sur notre pays, une imposante série de plissements, constituant dans leur ensemble un massif montagneux de grande altitude, dont notre Haute Ardenne n'est qu'un vestige très effacé. Réduit aujourd'hui à ses racines, ce massif comprend deux grandes zones synclinales, les bassins de Namur et de Dinant, séparées l'une de l'autre par une bande anticlinale, appelée assez improprement Crête du Condroz; le bassin de Dinant est borné au Sud par la zone anticlinale de l'Ardenne, tandis que le massif Cambro-Silurien du Brabant limite au Nord le synclinal de Namur.

Des recherches, bien connues, de notre savant collègue M. le chanoine de Dorlodot, professeur à l'Université de Louvain, ont montré que depuis la transgression effectuée vers le Nord par la mer couvinienne, les bassins de Namur et de Dinant ont subi la même destinée et n'ont été séparés que lors de la poussée hercynienne, qui eut pour résultat de faire surgir, entre deux synclinaux, dans un ensemble de couches restées jusque là à peu près horizontales, la gigantesque crête anticlinale du Condroz.

C'est aussi la poussée hercynienne qui, en s'exagérant, donna au bord sud du synclinal de Namur sa structure compliquée, en provoquant la rupture du pli du Condroz, suivant une surface peu inclinée, sur laquelle l'anticlinal tout entier et même une notable partie du bassin de Dinant subirent un important dé

III SÉRIE. T. XXIV.

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placement vers le Nord. Ce déplacement, ou charriage, eut pour effet de superposer au bassin houiller, tout au moins sur une grande partie de sa largeur, un énorme massif de terrains plus anciens, d'origine méridionale.

Le transport d'une masse aussi considérable à une grande distance de son lieu d'origine ne put s'effectuer sans complications. Plusieurs failles, à l'ensemble desquelles on donne souvent le nom de « Grande Faille (1), prirent successivement naissance après le début du charriage, isolant des parties plus ou moins importantes du massif supérieur qui restèrent en route, resserrées entre deux surfaces de glissement, et constituèrent ce que les tectoniciens appellent des lambeaux de refoulement ou lambeaux de poussée. L'ensemble des masses refoulées, soumis dans la suite à une érosion prolongée, subit une démolition assez avancée pour remettre à nu, mais en partie seulement, le terrain houiller sous-jacent, sur lequel on retrouve aujourd'hui, par endroits, sous la forme de nappes généralement peu épaisses, terminées inférieurement par une surface courbe, un certain nombre de lambeaux de poussée, auxquels leur forme et leur situation superficielle ont fait donner le nom d'Ecailles. Les gisements nouvellement reconnus dans le Hainaut. représentent une partie du bassin de Namur, plus profondément enfouie, et restée ensevelie malgré l'intensité de l'érosion exercée sur la nappe de recouvre

ment.

Les couches redressées et renversées qui sont actuellement soumises à l'exploitation dans les bassins du Hainaut, n'appartiennent donc pas au véritable bord sud du synclinal de Namur; elles constituent le flanc

(1) Cfr. J. Gosselet, Mémoire sur les terrains primaires de la Belgique, les environs d'Avesnes et du Boulonnais.

nord d'un anticlinal, au midi duquel un nouveau synclinal se dessine. Les gisements recoupés par les sondages terminés à l'heure actuelle ne sont autre chose que le flanc nord, disposé en plateure, de ce synclinal, dont le flanc sud reste à découvrir et sera probablement rencontré par un certain nombre des forages encore inachevés.

On peut, d'une manière générale, considérer l'ensemble des massifs superposés au houiller, comme ayant la forme d'un coin allongé, dont l'épaisseur en un point donné, dépend évidemment de l'inclinaison de la faille qui constitue sa face inférieure.

Au voisinage de leur affleurement les surfaces de glissement peuvent présenter une pente assez forte, qui, en général, s'atténue rapidement en profondeur et peut devenir très faible. Lorsque ce cas se réalise, les deux faces du coin étant quasi parallèles, l'épaisseur de la nappe de charriage ne peut croître que lentement, et le massif chevauché se maintient à peu près à la même profondeur sur une étendue considérable. Si au contraire l'inclinaison est notable, l'épaisseur du biseau stérile augmente rapidement et la zone dans laquelle on peut espérer rencontrer des gisements exploitables se restreint à une bande étroite. Une faille dont la surface était à l'origine très voisine de l'horizontale peut d'ailleurs avoir été plissée dans la suite et présenter des ondulations d'allure synclinale ou anticlinale, dont l'existence a pour effet de faire varier dans une assez large mesure l'épaisseur des terrains improductifs intercalés entre le gisement et la surface du sol, nivelé par une érosion postérieure au plissement. La fortune de sondages de recherche forés en divers points de la surface d'une nappe reposant sur une faille plissée, peut donc être très inégale à ce point de vue.

Si l'on cherche à évaluer les chances de succès de

l'un quelconque des sondages actuellement en cours, on est amené à reconnaître l'intervention de deux facteurs principaux. L'un de ceux-ci est évidemment l'allure de la faille sous laquelle on s'attend à trouver le terrain houiller, l'autre étant l'extension méridionale des couches exploitables. S'il est présentement établi qu'une voûte anticlinale, suivie d'un second synclinal, vient augmenter vers le midi la largeur de la bande houillère déjà exploitée dans le Hainaut, il est théoriquement possible que le bassin nouvellement découvert ne représente pas encore l'extrémité sud de l'ensemble des plis contenant du houiller exploitable et qu'au lieu d'un bassin nouveau il y en ait en réalité deux... ou plusieurs.

La question, ainsi envisagée, aurait évidemment. fait un pas important si l'on était en mesure de déterminer avec une certaine approximation, la longueur du chemin parcouru par les lambeaux de poussée arrachés au véritable bord sud du bassin de Namur, ce qui reviendrait à évaluer l'importance du rejet total de la Grande Faille. On peut formuler de façon très concise, les conditions d'où dépend l'existence de gisements méridionaux exploitables, et qui sont une faible inclinaison de la surface de charriage, et une très grande valeur du rejet horizontal, impliquant nécessairement un grand développement transversal de l'ensemble des plis qui forment la partie occidentale du bassin de Namur.

la

l'on

On trouvera sans doute piquant de constater que réalisation de ces conditions avait été établie il y a près de vingt ans, et que la configuration tectonique que a appelée dans la suite la réduplication du synclinal de Namur, avait été décrite avec faits à l'appui, et figurée dans deux mémoires successifs dont l'un fut publié en 1895 dans les ANNALES DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE

BELGIQUE (1) et l'autre en 1898 dans les ANNALES DE LA SOCIÉTÉ SCIENTIFIQUE DE BRUXELLES (2). Ces brillants travaux, devenus aujourd'hui classiques à juste titre, ont porté principalement sur trois points : 1° l'étude de la partie orientale de la grande faille du Midi, des diverses branches qui la constituent, et des lambeaux de poussée que celles-ci séparent; 2o la recherche de la genèse de la crête du Condroz et de la grande faille; 3° l'établissement des relations génétiques de celle-ci et de la crête anticlinale du Condroz. Essayons d'en résumer les résultats essentiels, en commençant par ceux qui concernent la grande faille du Midi.

Un premier point acquis à la suite de ces recherches fut la non continuité de la grande faille. Il existe en effet au voisinage de la vallée de la Meuse, une région dans laquelle les couches renversées du bord sud du grand synclinal de Namur se succèdent régulièrement, du Houiller inférieur au Poudingue de Naninne. Cette région est celle où l'axe synclinal se relève, réduisant progressivement la profondeur du pli jusqu'à produire à Samson, une interruption de la bande houillère. De part et d'autre de la zone où les contacts sont normaux, la bordure sud du bassin de Namur prend une structure plus compliquée, due à l'apparition de deux failles en quelque sorte symétriques l'une de l'autre, la faille eifélienne, dans la région orientale, et la faille du midi dans la partie occidentale. Ces deux failles ont, au voisinage de leur origine, un rejet relativement faible, qui s'accentue rapidement vers l'Est pour la faille eifélienne, vers l'Ouest pour la faille du Midi, l'accrois

(1) Recherches sur le prolongement occidental du silurien de Sambre et Meuse et sur la terminaison orientale de la faille du Midi, par le chanoine H. de Dorlodot, ANNALES DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGique de Belgique, tome XX, mémoires 1895.

(2) Genèse de la crête du Condroz et de la grande faille (du même auteur), ANNALES DE LA SOCIÉTÉ SCIENTIFIQUE DE BRUXELLES, 1898.

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