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culture et des Finances de Belgique, un rapport très documenté, rédigé à notre demande par feu M. Bousquet, chimiste expert du tribunal de Nice, ancien directeur du laboratoire. municipal.

M. Bousquet préconisait l'abaissement des tarifs douaniers en vue d'introduire en Belgique les vins français à bon marché, conformément aux vœux émis par M. le ministre comte de Smet de Naeyer. A cet effet le rapporteur proposait d'appliquer des procédés sommaires d'analyse avec le concours des syndicats fédérés des deux pays. Cette idée a été reprise cette année par M. Bernard d'Attanoux, ancien bâtonnier de l'ordre des avocats de Nice, membre de la Société des agriculteurs de France, au Congrès des syndicats du Midi, auquel nous avons assisté et où nous avons eu la bonne fortune d'entendre les éloquents plaidoyers de M. le Comte de Clermont-Tonnerre et de Madame la Comtesse de Kerenflech, présidente de la section féminine de l'Action sociale de Paris (1).

M. de Clermont-Tonnerre a montré d'abord que ce sont surtout les agriculteurs qui ont profité de la nouvelle législation française et en ont fait comprendre toute la portée économique aux législateurs. Madame de Kerenflech a signalé ensuite les progrès de l'enseignement professionnel agricole des jeunes filles en Bretagne et dans divers autres départements, en rendant hommage à l'initiative du Gouvernement belge qui a su donner à cet enseignement un essor si remarquable en favorisant aussi la création des Cercles de fermières, à l'instar des États-Unis d'Amérique.

Dans une lettre que nous avons transmise à M. Helleputte, ministre de l'agriculture, M. Bernard Attanoux rend à notre gouvernement le même hommage en insistant sur les avantages qui résulteraient pour les deux pays d'une entente bien suivie entre les syndicats agricoles et horticoles; il ajoute qu'à son avis, nos ouvriers agricoles intelligents trouveraient un établissement avantageux sur plusieurs points de la Riviera. Cet avis confirme absolument les vues que nous avons émises dans notre dernier article de la REVUE: La fertilisation des rochers, des garigues et des marais en Provence et en Italie (juillet 1911).

A. PROOST.

(1) M. le Comte de Clermont-Tonnerre a donné depuis à Bruxelles, au mois de mai, à la Société d'Émulation, une remarquable conférence sur le même sujet dont la presse a rendu compte (PATRIOTE).

II

LES ÉCRITS CHINOIS DE VERBIEST

Cet article n'a aucune prétention à l'originalité. Dans l'épilogue de ma notice sur Ferdinand Verbiest, Directeur de l'Observatoire de Peking (1), je disais : «Il est impossible d'écrire déjà une vraie vie de Verbiest, il faudrait être un spécialiste dans des branches par trop diverses. Verbiest a beaucoup publié, mais presque toujours en chinois. La Bibliothèque Nationale de Paris possède ses principaux ouvrages. Jamais sinologue n'en a donné la traduction ni même l'analyse. C'est là le desideratum le plus urgent, mais non pas le seul ».

Cette analyse des ouvrages chinois du missionnaire belge vient de tenter un sinologue de talent, le P. Louis Van Hée, belge et flamand comme Verbiest, comme lui aussi, pendant de longues années, missionnaire de la Compagnie de Jésus en Chine (2). C'est un compte rendu un peu détaillé du travail du P. Van Hée qui fera, à proprement parler, l'objet de cet article; j'y ajouterai quelques réflexions, car les érudites recherches du P. Van Hée me permettent de préciser plusieurs points restés obscurs ou douteux dans ma notice (3).

(1) Revue des QUESTIONS SCIENTIFIQUES, t. /1, Bruxelles 1912; pp. 195273 et 375-464.

(2) Ferdinand Verbiest. Écrits chinois par Louis Van Hée, S. J. Extrait des MÉLANGES publiés par la Société d'Emulation de Bruges. No VII. Bruges 1913.

(3) Cet article était déjà sous presse quand j'ai reçu l'Histoire des Mathématiques en Chine et au Japon, par M. Mikami (The development of Mathematics in China and Japon, by Yoso Mikami, Leipzig, Teubner, 1912). L'auteur y consacre une page élogieuse à Verbiest (p. 116), mais ne semble pas l'avoir étudié dans ses écrits chinois originaux. Il n'y a donc pas à nous y arrêter ici.

Je signalerai aussi à l'attention du lecteur un ouvrage publié, en 1897, à Shanghai, rarissime, pour ne pas dire à peu près introuvable, dans les bibliothèques européennes : Chinese Researches, by Alexandre Wylie. L'exemplaire que j'ai sous les yeux appartient à M. Henri Cordier de l'Institut. qui a bien voulu le mettre obligeamment à ma disposition. M. Wylie a quelques pages fort intéressantes sur les instruments astronomiques de l'ancien Observatoire de Péking (3o partie, pp. 1-20 et 2 pl.) et sur l'action scientifique qu'y exercèrent les jésuites, etc. (id. pp. 190-193).

A propos de cette notice, une remarque doit être faite. Dans la transcription des noms propres chinois, à de rares exceptions près, j'ai conservé l'orthographe portugaise en usage dans les documents du XVII siècle que j'utilisais. Mon ignorance du chinois m'imposait cette règle. Le P. Van Hée, n'ayant pas la mème raison, adopte naturellement la transcription française. L'identification des noms ne présente, dans la plupart des cas, aucune difficulté.

Les ouvrages chinois de Verbiest faisant presque complètement défaut dans les dépôts belges, le P. Van Hée a puisé ses renseignements à l'abondante source du Fonds chinois de la Bibliothèque Nationale de Paris. Son mémoire est divisé en huit chapitres, que nous parcourrons successivement.

1. OUVRAGES SCIENTIFIQUES. 1. Description des Instruments et Appareils (1). C'est l'ouvrage que j'intitule, dans ma notice : La Théorie, L'Usage et La Composition des Instruments astronomiques et mécaniques. Verbiest semble avoir eu un faible pour la Description et lui attribuer une particulière importance. C'est ainsi qu'en 1678, il crut pouvoir la présenter au pape Innocent X1, comme un volume précieux, capable de stimuler le zèle de ce pontife pour la mission de Chine. Longtemps après la mort du jésuite flamand, ses confrères de Péking continuèrent à regarder la Description comme un des plus beaux titres de gloire de leur observatoire.

Quand fut écrite la Description? On lui a attribué des dates diverses. Verbiest lui-même nous fournit une raison plausible de ce désaccord. Commencé en 1668, publié partiellement dès cette date, l'ouvrage ne fut terminé qu'en 1674.

La Description comprend XVI fascicules; les XIV premiers consacrés au texte, les deux derniers contenant les planches. Le titre est double. Le petit, composé de trois caractères, signifie : Livre des instruments et appareils; ce que Verbiest traduit par : Liber organicus. Le grand, composé de sept caractères, signifie:

(1) La Bibliothèque Nationale de Paris possède l'ouvrage complet disséminé sous des cotes diverses. Le texte se trouve au N. F. C. (Nouveau Fonds Chinois) nos 2108, 3008 et 2927; les planches au N. F. C. no 4926.

Ces cotes ainsi que toutes les autres du N. F. C. sont empruntées au mémoire du P. Van Hée.

Le fascicule de planches est mal relié et les planches y sont en désordre. Le P. Van Hée indique comment elles doivent être disposées.

Les renseignements précisent ceux de la note 1 de la page 377 de ma notice.

IIIe SÉRIE. T. XXIV.

18

Description des instruments nouvellement construits à l'Observatoire imperial. La Bibliothèque Nationale possède l'ouvrage entier; l'Observatoire Royal d'Uccle en a les planches. Ce dernier recueil est précédé d'un titre autographe de Verbiest reproduit à Péking par le procédé xylographique: Astronomia Europaea sub Imperatore Tartaro Sinico Cam-Hy appellato ex umbra in lucem revocata a P. Ferdinando Verbiest Flandro Belga Brugensi e Societate Jesu Academiae Astronomicae in Regia Pekinensi praefecto Anno salutis MDCLXVIII. C'est sur l'exemplaire d'Uccle que nous avons fait photographier la vue générale de l'Observatoire de Péking et les diverses planches d'instruments données dans notre notice. Le P. Van Hée reproduit un fac-similé du titre. Il est surtout intéressant comme spécimen de l'écriture de Verbiest, j'allais dire de sa calligraphie, car les autographes de l'auteur sont loin d'être toujours d'une main aussi belle. Ils sont néanmoins fort caractéristiques et se reconnaissent au premier coup d'œil.

Le P. Van Hée rattache à la Description des instruments et appareils, le Compendium latinum proponens XII posteriores Figuras Libri Observationum, necnon priores VIII Figuras Libri Organici; mince brochure de format in-folio, dont la Bibliothèque Nationale de Paris (N. F. C. n° 4926, 4927 et 4928), la Bibliothèque Royale de Belgique (V. H. 31075) et la Bibliothèque de la Ville d'Anvers (n° 4978) possèdent des exemplaires. Comme le titre l'indique, le Compendium résume ou plutôt traduit en latin des extraits de deux ouvrages: la Description des instruments et appareils et le traité des Observations Astronomiques. Le P. Van Hée décrit ce dernier au chapitre III (no 5); nous y reviendrons. Le Compendium est un autographe de Verbiest imprimé à Péking par le procédé xylographique. Il été réédité, moins les planches, par Couplet, au chapitre XII (pp. 40-57) de l'Astronomia Europaea sub Imperatore Tartaro Sinico Cam-Hy appellato ex umbra in lucem revocata... a R. P. Verbiest Flandro-Belga e Societate Jesu... Dilingae, typis et sumptibus Joannis Caspari Blancard., Bibliopolae Academici per Joannem Federle. Anno M.DC.LXXXVII.

a

On remarquera l'analogie de ce titre avec celui qui est en tête du recueil de planches de l'Observatoire d'Uccle. Ce dernier a donné lieu à plusieurs confusions bibliographiques, qu'il serait aisé d'éviter désormais en indiquant une bonne fois leur cause. L'impression xylographique chinoise a de l'analogie avec notre procédé autographique. Dans les deux cas, le texte à imprimer

s'écrit sur papier; mais, au lieu d'obtenir par détrempe sur pierre l'épreuve renversée, destinée à l'impression, le papier chinois, très transparent, se colle du côté de l'écriture sur une planchette de bois bien plane, où il laisse les plus fins traits d'encre parfaitement visibles. Un artiste découpe ensuite dans le bois, avec beaucoup d'adresse, les caractères en relief. La planche ainsi préparée se conserve pour servir au fur et à mesure des besoins. Ceci dit, Verbiest n'a pas fait, de sa planche titre, un usage toujours le même. Si on le trouve en tête de certains recueils des planches de la Description des instruments et appareils, on le rencontre aussi ailleurs, dans le Compendium, par exemple; ce qui a mème fait désigner assez improprement le Compendium sous le titre d'Astronomia Europeau, édition de Péking 1668 (1).

Aux renseignements sur le Compendium fournis par le P. Van Hée, j'en puis ajouter un nouveau, fort imprévu. L'ouvrage tut écrit en 1676, pour être offert au tsar Alexis Michailovich. Cela résulte d'une lettre de Verbiest envoyée au tsar, lors du départ de Péking de la célèbre mission diplomatique russe confiée à Nicolas Spathar Milescu (2). Cette lettre, dont une traduction russe existe encore aux Archives principales du Ministère des Affaires étrangères à Moscou, a été publiée, en 1900, par M. Jules Arséniev (3). Verbiest y nomme explicitement Spathar. « C'est aux bons soins de Spathar, écrit-il au tsar, qu'il remet sa missive. » Ceci me permet de préciser deux points importants

(1) Soit dit une fois pour toutes, la bibliographie des œuvres de Verbiest donnée dans la Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, par les PP. De Backer et Sommervogel, t. VIII, Bruxelles, 1898, est des plus incorrectes. Les n's 6-8 notamment ont donné lieu à plus d'une difficulté. Ce qui précède permet de les corriger.

(2) Je connais, sur ce personnage singulier, une très intéressante étude biographique et bibliographique, écrite en français par Émile Picot, Nicolas Spathar Milescu, ambassadeur du tsar Aleris Michaïlovitch, MÉLANGES ORIENTAUX. Textes et traductions publiés par les professeurs de l'École des langues orientales vivantes, à l'occasion du sixième congrès international des orientalistes réuni à Leyde. Paris, Ernest Leroux, 1883.

(3) Nouvelles données sur le service en Russie de Nicolas Spathar Milescu, Moscou, 1900 (en russe). Doc. no 6, pp. 45-48.

M. Arséniev donne, pour la pièce, la cote : Livre de la cour de Chine, n° 3, 7183, 1675, février 18, ffo 453-458.

La date du 18 février 1675 est due probablement à une erreur de classement. Spathar arriva à Péking le 15/25 mai 1676 et en partit le 1/11 septembre de la mème année. La lettre de Verbiest doit donc être des premiers jours de septembre (nouveau style) 1676.

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