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phisme si éthéré ont eu lieu en grande partie en marge de l'Islam, qu'Avicenna, qu'Averroës et autres, tout comme les poètes mystiques de la Perse, n'ont pu devenir ce qu'ils étaient, qu'en abandonnant l'orthodoxie musulmane; et que le geste du Calife célèbre qui détruisit la bibliothèque d'Alexandrie est bien plus conforme à l'esprit du Coran que les érudites adaptations de la pensée grecque ou de la mystique indienne.

La stagnation intellectuelle, stagnation inhérente même au pur Islam, voilà qui explique comment, après avoir mené les différents peuples d'Europe, d'Afrique ou d'Asie, à un certain degré de culture, l'Islam semble incapable de monter plus haut. Le Coran, rien que le Coran: c'est là tout l'horizon intellectuel qui s'offre à la contemplation de ses adeptes. Or, se borner au Coran, à ses conceptions parfois élevées, parfois puériles et surannées, c'est délibérément renoncer au progrès, c'est se séparer du monde civilisé, c'est se figer dans cette demi-barbarie splendide, dans cette demicivilisation qui ne manque pas d'un certain éclat passager et pour laquelle le Coran semble avoir été spécialement inventé. Bref, nous pouvons dire du Musulman ce que Newman disait du Ture: Homme de progrès, il ne l'est pas. Ou mieux il l'est, mais d'une manière hâtive et incomplète telles ces plantes ou ces races tropicales au développement anormal et précoce qui étonne, mais une fois atteint, s'arrête inexorablement. Là est le mal. Partout où il se trouve, l'Islam met une barrière. infranchissable entre sa culture à lui et toute culture supérieure. Un coup d'oeil sur l'histoire des derniers temps depuis l'émancipation de la Grèce jusqu'à l'occupation européenne en Egypte, en Tunisie et ailleurs, le montrerait à l'évidence. Ce n'est qu'après avoir été délivrées du joug musulman que ces contrées ont pu commencer à s'élever au-dessus de la culture médiévale où elles languissaient depuis des siècles. De même encore,

aux Indes, le parti réformateur musulman, le nouvel Islam, a beau protester de sa fidélité à la religion de Mahomet. Il rejette ouvertement ses doctrines les plus essentielles; sa révélation, ses dogmes sont froidement. répudiés par les chefs du parti, par le grand leader sir Syed Ali Khan; et cela précisément pour être à même ils l'avouent ingénument - pour être à même d'entrer dans le courant de culture moderne. Bref, le nouvel Islam réformateur ne garde du pur Islam que le nom. Serait-ce là, reconnaître d'une manière plus ou moins inconsciente, que nonobstant la supériorité de l'Islam à d'autres formes de culture, la sienne est cependant encore trop incomplète, trop insuffisante pour le développement harmonieux de la race humaine? Akbar, le prince le plus éclairé et le plus illustre des dynasties musulmanes de l'Inde, l'aurait compris. De là, sa Nouvelle Religion que Goldziher appelle une négation de l'Islam, << un rationalisme éthique où les dogmes et les formes de l'Islam apparaissent comme dénués de valeur » (1).

P. DAHMEN, S. J.

(1) Ethischer Rationalismus in dem Dogmen und Formen des Islams als völlig wertlos erscheinen ». Vorlesungen über den Islam, Heidelberg, 1910.

LE STATUT ET LE DÉVELOPPEMENT

DE

LA CAISSE GÉNÉRALE DE RETRAITE

SOUS LA GARANTIE DE L'ÉTAT

Avant la loi du 8 mai 1850 instituant une Caisse

Générale de Retraite sous la garantie de l'État, il n'existait pour la formation de pensions de vieillesse que des organismes particularisés ne répondant que très imparfaitement à leur but: c'étaient les Caisses de Prévoyance des ouvriers mineurs et des pêcheurs et quelques caisses patronales. Ces dernières n'avaient produit que de médiocres résultats, et parfois la ruine des établissements au sein desquels elles avaient été créées, avait anéanti le fonds même des pensions. Période d'hésitations et de tâtonnements pendant laquelle les efforts individuels étaient livrés au hasard de combinaisons hétérogènes dont le succès dépendait, avant tout, de la régularité des versements des ouvriers, partant, de leur fidélité à l'industrie et au patron auxquels ils s'étaient d'abord attachés.

La loi du 8 mai 1850 fut le fruit des travaux d'une Commission présidée par Charles De Brouckere, et qui comptait dans son sein Quetelet et Visschers. La Commission projeta une institution fonctionnant au bénéfice des ouvriers, et permettant ainsi d'assurer un revenu viager à tous ceux dont la richesse est dans la faculté

de travailler, et dont les ressources sont temporaires. Le caractère et la portée de la loi du 8 mai 1850 sont marqués, essentiellement, dans ses deux premiers articles, que voici :

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ARTICLE 1. « Il est créé sous la garantie de l'État et sous la direction du Gouvernement une Caisse Générale de Retraite. »>

ART. 2. Toute personne âgée de dix-huit ans au moins, peut, par un versement unique, effectué chez un des receveurs des contributions directes, acquérir une rente viagère différée.

» L'acquisition doit précéder de dix ans au moins l'époque fixée pour l'entrée en jouissance de la rente. »

La Caisse Générale de Retraite était, donc, une Caisse Gouvernementale placée sous la garantie de l'État. La chose parut hardie; certains, même, la considérèrent comme dangereuse, disant qu'il ne convenait pas de mettre trop directement le Gouvernement en contact avec la classe ouvrière. Cette allégation égoïste provoqua de la part de Rogier cette réplique véhémente: «Le danger pour les Etats modernes, c'est précisément l'isolement où se tiendrait le Gouvernement vis-à-vis des classes inférieures, c'est ce rôle qui consisterait pour le Gouvernement à n'aller trouver les classes inférieures que pour leur demander des sacrifices, que pour leur demander, comme dans d'autres temps, des hommes et de l'argent, sans jamais leur apporter, en compensation, les bienfaits de l'administration publique ».

La loi rejetait la succession régulière et obligatoire des versements, tenue pour impossible à réaliser, et écartait de l'assurance les enfants et les adolescents. On avait pensé que la forte mortalité des premiers âges aurait rendu trop problématiques les résultats d'une prévoyance à but éloigné et que, d'autre part, avant de songer à prémunir leurs enfants contre une vieil

lesse misérable, les parents avaient à leur ouvrir une carrière, à les établir, à les marier.

L'affiliation à la Caisse de Retraite fut permise dès l'âge de dix-huit ans, âge légal de l'émancipation pour l'homme. Toutefois, il fut spécifié que, pour acquérir des rentes en son nom personnel, la femme mariée devait produire l'autorisation de son mari, ou celle du juge de paix en cas de refus, d'absence, d'éloignement du mari ou d'un empêchement quelconque de sa part de manifester légalement sa volonté.

La faculté d'affiliation et de versement ne fut pas restreinte à ceux qui désiraient en user pour euxmêmes, elle put s'exercer au bénéfice d'autrui et, de cette façon, le champ fut ouvert non seulement à la prévoyance familiale, mais encore à la prévoyance patronale et à l'action du patronage et d'une bienfaisance supérieure.

<<< La loi n'exclut pas la charité, déclarait FrèreOrban, le Gouvernement veut, au contraire, développer, favoriser, surexciter la charité. » Et Rogier disait : «La loi sera immensément utile, si la charité s'étend à un grand nombre de participants. Je parle ici de la charité particulière et jusqu'à un certain point de la charité publique, car il pourra arriver que dans certaines circonstances l'autorité publique complète, à titre de gratifications, les efforts des particuliers qui, à eux seuls, ne pourraient pas atteindre jusqu'au maximum requis pour obtenir la pension. Il y a mille combinaisons ouvertes à la charité par l'institution de la Caisse de Retraite. »

Que l'on transpose l'expression verbale, qu'au lieu de « charité » et de « gratifications », l'on dise« intervention », « subventions », « primes », « subsides », et l'on peut voir dans les paroles de Rogier la prescience de ce qui devait se réaliser plus tard.

Les auteurs de la loi du 8 mai 1850 avaient donné à

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