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II.

RÉPONSE

A QUELQUES OBSERVATIONS FAITES A L'AUTEUR.

Extrait du Mémoire adressé par M. l'abbé Guettée à Son Éminence le cardinal Brignole, préfet de la Congrégation de l'Index.

Un honorable critique m'a adressé par écrit sept observations, je les reproduirai textuellement, en y joignant mes explications.

PREMIÈRE OBSERVATION.

« T. I, p. xxxiv. Vous dites: Nous ne croyons pas l'Eglise une monarchie. Cette manière de voir a été condamnée même par la Sorbonne dans Marc-Antoine de Dominis. (V. Summ. Conc. de Bail, t. 1, p. 81 et suiv. Card. Gerdil., t. xi, p. 200.) »

RÉPONSE.

Le sens de ma proposition n'a rien qui ressemble à celui de Marc-Antoine de Dominis. Cet hérétique voulait, en combattant le mot Monarchie, enlever au pape sa primauté d'honneur et de juridiction, et soutenir, sur l'égalité de l'autorité dans le sacerdoce, une doctrine qui n'est autre que le presbytérianisme.

Mais, à l'endroit de mon ouvrage qui est indiqué dans l'observation, je dis seulement que l'Église n'est pas une

monarchie, dans le sens politique que l'on attache à ce mot; je réfute, dans ce passage, ceux qui, comme MM. de Maistre ou Guizot, ont voulu comparer l'Église aux gouvernements humains, ce qui me semble très dangereux, et je m'y applique à défendre la hiérarchie ecclésiastique telle qu'elle a toujours été admise dans l'Église.

Pour qui comprend la proposition condamnée de MarcAntoine de Dominis, il ne peut y avoir aucun doute qu'il n'existe aucun rapport entre cette proposition et la mienne. Il suffit de lire la page 241 du tome septième de mon ouvrage, pour se convaincre que je n'ai aucune tendance. au presbytérianisme.

DEUXIÈME OBSERVATION.

« T. vi, p. 375. Vous citez, en la soulignant, l'expression de chef ministériel appliquée au souverain Pontife; elle aurait plutôt besoin d'éclaircissement, après l'abus qu'en ont fait les Richéristes et les Jansénistes, abus qui a provoqué la censure de la proposition troisième, dans la bulle Auctorem fidei. ».

RÉPONSE.

Le mot souligné est du concile de Bâle, que je cite à l'endroit indiqué dans l'observation. Ce mol, pris isolément, a besoin d'éclaircissement il est vrai, mais ceux qui lisent avec attention tout le passage où se trouvent les mots incriminés n'en ont pas besoin, ils les comprennent sans difficulté. Cependant, pour ôter lieu à tout soupçon, je consentirais à insérer à cet endroit de mon livre une note explicative du mot souligné; elle pourrait être conçue en ces termes :

« Les Pères du concile de Bâle se servent de cette expression pour protester contre le pouvoir absolu que les ultramontains ré→

clamaient comme un droit pour la papauté. C'est par opposition à chef absolu que les Pères de Bâle se servent du mot chef ministėriel. Mais leur intention n'était pas de contester au pape la primauté d'honneur et de juridiction, qui est une prérogative inaliénable de son siége; leur unique but était de se prononcer en faveur de la discipline des premiers siècles, touchant l'exercice de l'autorité pontificale, et contre la discipline du moyen-âge sur le même point. >>

TROISIÈME OBSERVATION.

« Dans la préface du septième volume, vous essayez de vous justifier du reproche fait à vos idées sur la discipline de l'Église primitive.

» J'aurais désiré que vous eussiez protesté contre l'usage que la Revue de M. Chantôme a fait de vos doctrines et de votre nom; cela éveilla l'attention sur votre ouvrage et fit craindre pour une parenté d'idées entre votre histoire et le recueil périodique dont je viens de parler. »

RÉPONSE.

La Revue de M. Chantôme n'a donné que des extraits fort exacts de mon premier volume. Je n'avais donc point à protester. Les extraits cités dans cette Revue ne contenaient point ma doctrine, mais celle des conciles de l'Église de France, dont je cite les canons. Si M. Chantôme a trouvé des rapports entre plusieurs points de sa doctrine et celle des premiers siècles, il était dans son droit en le prouvant par des extraits fidèles d'ouvrages qu'il considérait comme estimés et véridiques. Une protestation contre des extraits fidèles de mon ouvrage eût été, de ma part, aussi étrange qu'injuste.

Quant à ma justification insérée dans la préface du septième volume, un savant ecclésiastique m'en a écrit en ces termes:

« Votre avis préliminaire m'a semblé fort substantiel en luimême... il est solide, généralement modéré et convenable. »

Les critiques ne s'accordent donc pas sur la valeur de mes explications; l'un trouve solide ce qui n'est aux yeux de l'autre qu'un essar de justification.

QUATRIÈME OBSERVATION.

Cette observation contient plusieurs parties que je distinguerai pour plus de clarté.

« 1.0 L'historien doit la vérité au présent, la justice au passé ; il doit aussi conserver les égards et le respect dus à la dignité de ceux dont il parle, surtout lorsqu'il est chrétien et prêtre. »

- PREMIÈRE RÉPONSE.

Ces principes sont incontestables, et je les ai suivis dans tout le cours de mon ouvrage. Seulement, j'en ai admis un autre qui est le complément des précédents, et que je puis formuler en ces termes : Lorsque des hommes revêtus d'une certaine dignité ont abusé de l'autorité qui y était attachée, le devoir de l'historien est de juger l'homme avec la sévérité convenable, dans l'intérêt même de la dignité dont il a été revêtu; car, pour que la dignité et l'autorité soient respectées, il faut soigneusement les distinguer des abus qu'en ont faits des hommes orgueilleux.

« 2.° Lors donc qu'il s'agit d'accuser des grands hommes, de les accuser sur des points relativement auxquels d'autres historiens graves les justifient, n'y a-t-il point à craindre de se tromper et de devenir injuste? >>

DEUXIÈME RÉPONSE.

L'historien, comme tout autre homme, peut toujours craindre de se tromper lorsqu'il porte un jugement. Son devoir est de s'entourer, avant de le porter, de tous les renseignements qu'il lui est possible d'obtenir. C'est ainsi que j'ai agi dans la composition de l'Histoire de l'Église de France; je n'ai négligé aucun document; j'ai étudié avec calme et sans préjugé tout ce qu'il m'a été possible de trouver de renseignements parmi les anciens et parmi les modernes. Lorsque j'ai cru, en conscience, connaître la vérité, j'ai parlé avec franchise; lorsque j'ai conservé des doutes, j'ai offert à mes lecteurs les jugements contradictoires qui ont été portés, avec les principales preuves à l'appui.

Quant à la qualité des hommes qui ont joué un rôle plus ou moins important dans l'histoire, je n'ai cru devoir en tenir compte qu'autant que ces hommes ont accompli les devoirs attachés à cette qualité.

« 3.0 Et lors même que la vérité et la justice sont à couvert, il faudrait toujours parler avec la convenance de langage que commande la sainteté ou la dignité de celui dont on relève les écarts. Voilà deux réflexions que fera tout lecteur instruit en lisant ce que vous avez écrit, 1.0 sur saint Léon, 2.° sur saint Bernard, 3.o la conduite du clergé dans l'affaire de l'établissement des communes, 4.° les rapports des papes avec la France et l'empire, 5.° les désordres qui ont amené le protestantisme, 6.° l'élection de Clément V, 7.0 la destruction des Templiers. >>

TROISIÈME RÉPONSE.

Le critique ne m'a pas indiqué les passages de mon ouvrage auxquels il fait allusion, je tâcherai d'y suppléer.

« ÖncekiDevam »