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De la mise à l'index de l'Histoire de l'Église de
Réponse à quelques observations faites

France.

à l'Auteur.

MA conduite à l'égard de la Congrégation de l'Index a été publiquement incriminée par certains journalistes, et l'Histoire de l'Église de France a été l'objet de critiques plus ou moins fondées. J'ai cru utile, pour détruire les préjugés répandus sur le premier point, de publier les lettres que j'ai adressées à Son Éminence le cardinal Brignole, préfet de la Congrégation de l'Index. Quant aux critiques dont l'Histoire de l'Église de France a été l'objet, je les ai discutées dans un Mémoire que j'ai adressé à Rome, et dont j'ai donné un extrait après mes lettres au cardinalpréfet.

VIII.

1

I.

DE LA MISE A L'INDEX DE L'HISTOIRE de l'église DE FRANCE.

L'Histoire de l'Eglise de France a été mise à l'index des livres prohibés par un décret en date du 22 janvier 1852. Dès que cette mesure me fut connue par un extrait de la Gazette d'Augsbourg, inséré dans plusieurs journaux français, j'écrivis à Monseigneur Garibaldi, nonce apostolique en France, pour lui demander si cette nouvelle était exacte. Monseigneur le nonce ne répondit pas à cette première lettre.

Quelques jours après, plusieurs journaux français publièrent un extrait du Journal de Rome, qui confirmait la nouvelle donnée par la Gazette d'Augsbourg.

J'écrivis de nouveau à Monseigneur le nonce, qui me répondit en ces termes :

>> Monsieur l'abbé,

« Paris, le mercredi 18 février 1852.

>> J'ai reçu vos deux lettres; mais, quand la première m'est arrivée, je ne savais rien, que par des bruits, de l'affaire dont vous me parlez, et ainsi je n'ai pu rien vous répondre. Pour ce qui est de la seconde lettre, si vous voulez bien passer un instant chez moi, demain jeudi, à 10 heures du matin, je vous dirai ce que je crois le plus à propos.

» En attendant, je vous offre l'expression de mes sentiments distingués.

» S., archev. de Myre, nonce apost. »

Je me rendis, au jour et à l'heure indiqués, chez Monseigneur le nonce.

Je ne dois rien dire de la conversation que j'eus avec Son Excellence, si ce n'est qu'elle s'excusa de faire pour moi la demande du mémoire du consulteur de l'Index.

Je dus alors m'adresser moi-même directement à Rome, et j'écrivis la lettre suivante à Son Éminence le cardinal Brignole, évêque de Sabine, préfet de la S. Congrégation de l'Index:

» Monseigneur,

« Paris, 31 mars 1852.

>> Par un décret en date du 22 janvier 1852, mon ouvrage, intitulé: 'Histoire de l'Église de France, a été mis à l'index des livres prohibés. Ce décret ne m'ayant pas été notifié, je n'en ai eu connaissance que par les journaux, le 17 février dernier.

» Prêtre dévoué à l'Église, j'ai dû être profondément affligé, Monseigneur, en me voyant classé, sans avertissement préalable, par une congrégation romaine, parmi les écrivains dont les fidèles doivent au moins suspecter l'orthodoxie. Je ne sais, Monseigneur, sur quels motifs la Congrégation de l'Index a pu appuyer sa censure; car je ne vois rien dans mon livre qui ne soit susceptible d'un sens parfaitement orthodoxe. Cependant, je dois croire que ces motifs ont été graves.

» C'est pourquoi, Monseigneur, j'ai l'honneur de vous écrire cette lettre pour vous prier de me faire adresser le mémoire du consulteur de l'Index, relatif à mon ouvrage, afin que je puisse profiter des observations qui y sont contenues, et rendre ainsi mon livre irréprochable.

» J'ai l'honneur d'être, Monseigneur,

» De Votre Éminence,

» Le très humble et très obéissant serviteur,

» L'abbé GUETTÉE. »

Monseigneur Brignole me fit communiquer sa réponse

par Monseigneur Garibaldi, qui ne jugea pas à propos de m'en donner copie.

Voici le résumé de la lettre de Son Éminence :

La Congrégation de l'Index n'est pas dans l'usage de communiquer le mémoire de son consulteur. Pour connaître les défauts de son livre, M. l'abbé Guettée devra s'adresser, en France, à des hommes doctes et de saine doctrine. S'il modifie son ouvrage d'après les observations justes qui lui seront indiquées, la Congrégation de l'Index, après avoir examiné les corrections, pourra revenir sur le décret qu'elle a rendu.

Dès que Monseigneur le nonce m'eut communiqué la réponse du cardinal-préfet, j'écrivis à plusieurs prélats qui m'avaient été signalés comme incriminant mon ouvrage, pour solliciter leurs observations.

Quelque temps après je rendis compte au cardinal-préfet du résultat de mes démarches, par la lettre suivante :

>> Monseigneur,

« Paris, 15 juillet 1852.

» Votre Éminence m'a fait communiquer, par Monseigneur Garibaldi, nonce apostolique en France, une lettre dans laquelle vous m'avez conseillé de m'adresser à des hommes doctes et de saine doctrine, pour connaître ce que mon ouvrage, intitulé: Histoire de l'Église de France, pouvait contenir de répréhensible.

>> Conformément au conseil de Votre Éminence, j'ai écrit à trois évêques qui jouissent, m'a-t-on dit, à Rome d'une grande réputation de science et d'orthodoxie, et à l'évêque du diocèse où j'ai reçu l'ordination.

» Dans la lettre que j'ai eu l'honneur de leur écrire, je me suis personnellement engagé à recevoir avec respect leurs observations, à les examiner avec le plus grand soin, à adopter franchement et loyalement celles qui seraient fondées, à faire connaître les motifs

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