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IIe NOTE.

- PIÈCES IMPRIMÉES

A LONDRES.

(Volume II, page 249.)

« Il faut distinguer dans sa carrière d'affaires religieuses « deux époques, et si j'ose parler ainsi, deux éducations « différentes : la première fut celle dans laquelle il agit par lui-même, indépendamment de tout conseil éclairé dans «< cette matière; la seconde, celle dans laquelle il consulta « et forma un conseil ecclésiastique, etc. »

«

Les pièces imprimées à Londres, sur les discussions entre la cour des Tuileries et celle de Rome, sont apocryphes; elles n'ont jamais été avouées on a espéré, par leur publication, exalter les imaginations espagnoles, et celles des béats de toute la chrétienté la petite église les a colportées avec fureur; quelquesunes de ces pièces sont fausses; les autres sont toutes plus ou moins falsifiées. Il est fâcheux qu'elles aient trouvé place dans un ouvrage important; il n'était pas difficile de constater leur fausseté. 1o La cour des Tuileries n'a jamais promis directement ni indirectement les légations, et le pape n'a jamais mis cette condition pour prix de son voyage à Paris; il se peut qu'il se soit flatté d'obtenir la Romagne où est

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Césène, sa patrie, de la reconnaissance impériale; il se peut que, pendant son séjour à Paris, il en ait témoigné quelque chose directement à l'empereur, mais bien légèrement et sans espérance de succès. 2o Comment supposer qu'on ait demandé à la cour de Rome d'instituer un patriarche? Un patriarche n'eût eu de l'influence qu'en France: le pape, qui était celui du grand empire, étendait la sienne sur l'univers on eût donc perdu au change.

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3o Comment l'empereur eût-il demandé l'acceptation du code civil? le code Napoléon ne régissait-il pas et la France et l'Italie? Avait-il donc besoin de la cour de Rome pour faire des lois chez lui? 4° Comment aurait-il demandé la liberté des cultes? La liberté des cultes n'était-elle pas une loi fondamentale de la constitution française? Cette loi avait-elle donc plus besoin de la sanction du pape que de celle du ministre Marron et des consistoires de Genève? -5° Comment aurait-il demandé la réforme des évêchés trop nombreux en Italie? Le concordat d'Italie n'y avait-il donc pas pourvu? Il y eut, il est vrai, quelques négociations pour les évêchés de Toscane et de Gènes, mais dans les formes établies pour ces sortes d'affaires. 6° Quel intérêt pouvait-il y avoir à ce que les bulles pontificales pour les évê

chés et les cures, en Italie, fussent abolies? Tout cela n'était-il pas réglé par le concordat d'Italie? - - 7° Pourquoi aurait-il demandé l'abolition des ordres religieux? Ces ordres n'étaient-ils donc pas abolis en France et en Italie ? La vente de leurs biens n'avait-elle donc pas été consommée et ratifiée par les concordats? 8° Comment supposer que, brouillé avec la cour de Rome, il ait demandé le mariage des prêtres; ce qui eût été, de gaieté de cœur, donner beau jeu à ses ennemis? que lui importait le célibat des prêtres! Avait-il du temps à perdre en discussions théologiques?

-9° Quel intérêt pouvait-il avoir que Joseph Bonaparte fût sacré par le pape roi de Naples? Si le pape l'eût voulu, il s'y serait opposé de peur qu'il n'en voulût prendre acte de sa suzeraineté sur Naples.

La correspondance directe de l'empereur et du pape, depuis 1805 à 1809, est restée secrète; elle ne roulait que sur des affaires temporelles, sur lesquelles il n'avait besoin ni du consentement, ni de l'avis de ses évêques; mais, en 1809, lorsque, par le bref de Savone adressé au chapitre de Florence et à celui de Paris, le pape, s'appuyant d'un passage du concile de Lyon, prétendit troubler l'exercice des vicaires capitulaires, pendant les vacances

des sièges, les discussions entrèrent dans la spiritualité. Alors il sentit le besoin du conseil et de l'intervention du clergé : il établit un conseil de théologiens: le choix qu'il fit fut heureux; l'évêque de Nantes, qui était depuis un demi-siècle un des oracles de la chrétienté. · en était l'ame: depuis cette époque, toutes les discussions sont devenues publiques.

Fox, causant avec Napoléon après le traité d'Amiens, lui reprocha de n'avoir pas obtenu le mariage des prêtres; il lui répondit : « J'avais « et j'ai besoin de pacifier; c'est avec de l'eau « et non avec de l'huile qu'on calme les volcans théologiques: j'aurais eu moins de peine à «< établir la confession d'Augsbourg dans mon « empire.

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Depuis le couronnement, il y eut des discussions pour les chapeaux de cardinaux, pour des réticences que le pape s'était permises dans ses allocutions sur les lois organiques, sur des brefs de pénitencerie; pour quelques circonscriptions des évêchés de Toscane et de Gènes, pour quelques affaires secrètes, relatives au royaume d'Italie; mais aucune de ces discussions n'occupa directement les deux souverains; elles furent constamment abandonnées aux soins des chancelleries, qui traitèrent toutes ces affaires avec modération et sagesse.

III NOTE. — ENLÈVEMENT DU PAPE.

(Volume V, page 415.)

<< Il importe peu, pour le fond de la chose, quel ait été << l'auteur de l'enlèvement du pape. De quelque main qu'il « soit parti, il n'en est pas moins odieux. Ici tout l'intérêt « est du côté de l'histoire, etc. >>

L'origine de la querelle qui dura cinq ans entre l'empereur et le pape, se termina par la réunion, en 1810, à l'empire, des états temporels du saint-siège: elle date de 1805. La cour de Vienne, la Russie et l'Angleterre, venaient de conclure la troisième coalition contre la France: une armée autrichienne s'empara de Munich, en chassa le roi de Bavière, et prit position sur l'Iller, où elle devait être jointe par deux armées russes; l'archiduc Jean à la tête de la principale armée de la maison d'Autriche, se porta sur l'Adige, menaçant d'envahir toute l'Italie; un corps d'observation de 15 à 20,000 Français, sous les ordres du maréchal Saint-Cyr, occupait la presqu'île d'Otrante; il était séparé de l'armée de l'Adige par les états du pape. Une escadre anglaise se faisait voir dans la Méditerranée, et avait des croiseurs dans l'Adria

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