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le mois de son arrivée. Lorsque le premier pigeon porta au Caire la nouvelle du débarquement des infidèles à Damiette, la consternation fut générale ; il n'y avait aucun moyen de résister les fidèles remplirent les mosquées et passèrent les jours et les nuits en prières; ils s'étaient résignés, ils attendaient l'armée des Français; mais dans huit mois les vrais croyants eurent le temps de préparer leur résistance. La haute Egypte, l'Arabie, la Syrie, envoyèrent des forces, et saint Louis battu, chassé, fut fait prisonnier. Si Napoléon eût agi en 1798, comme saint Louis en 1250, qu'il eût passé juillet, août, septembre, octobre, novembre, décembre, sans sortir d'Alexandrie, il aurait trouvé en janvier et février des obstacles insurmontables. Dumanhour, Rahmanieh, Rosette, eussent été fortifiés; Giseh, le Caire, eussent été retranchés et couverts de canons et de troupes ; 12,000 mamelucks, 20,000 Arabes, 50,000 janissaires arabes, renforcés par les armées de l'Arabie, des pachalics de Damas, d'Acre, de Jérusalem, de Tripoli, accourus au secours de cette clef de la Sainte-Caba, eussent rendu vains tous les efforts de l'armée française, qui eût dû se rembarquer; en 1250, l'Égypte était moins en état de se défendre, saint Louis ne sut pas en profiter : il perdit huit mois à délibérer avec

les légats du pape, et à prier; il eût dû les employer à vaincre.

Au volume IV, page 117, est la lettre de Napoléon au général Kléber, datée du 5 fructidor, au moment de son embarquement; elle est en grande partie exacte. Quatre passages sont tronqués, ce qui en dénature le sens dans quelques idées importantes.

Même volume, page 128, se trouve la lettre du général Kléber au directoire. Elle est datée du 26 septembre 1799; nous la mettons ici avec des observations propres à la faire apprécier.

LETTRE

DU GÉNÉRAL KLÉBER,

AU DIRECTOIRE EXÉCUTIF,

AVEC

LES OBSERVATIONS MISES EN REGARD.

LETTRE DU GÉNÉRAL KLEBER,

AU DIRECTOIRE EXÉCUTIF DE FRANCE.

Au quartier-général du Caire, le 4 vendémiaire

an VIII (26 septembre 1799).

CITOYENS DIRECTEURS,

A. Le général en chef Bonaparte est parti pour France, le 6 fructidor au matin, sans en avoir prévenu personne: il m'avait donné rendez-vous à Rosette le 7; je n'y ai trouvé que ses dépêches. Dans l'incertitude si le général a eu le bonheur de passer, je crois devoir vous envoyer copie, et de la lettre par laquelle il me donne le commandement de l'armée, et de celle qu'il adresse au grand-visir à Constantinople, quoiqu'il sût parfaitement que ce pacha était déja arrivé à Damas.

B. Mon premier soin a été de prendre une connaissance exacte de la situation actuelle de l'armée.

Vous savez, citoyens directeurs, et vous êtes à même de vous faire représenter l'état de sa force lors de son arrivée en Égypte; elle est réduite de moitié, et nous occupons tous les

OBSERVATIONS DE NAPOLEON

SUR LA LETTRE DU GÉNÉRAL KLÉBER

AU DIRECTOIRE EXÉCUTIF DE FRANCE.

A. Le grand-visir était à la fin d'août à Érivan dans la haute Arménie; il n'avait avec lui que 5,000 hommes. Le 22 août on ignorait en Égypte que ce premier ministre eût quitté Constantinople; l'aurait-on su, qu'on y aurait attaché fort peu d'importance; au 26 septembre, lorsque cette lettre était écrite, le grand-visir n'était ni à Damas ni à Alep; il était au-delà du Taurus.

B. L'armée française était forte de 30,000 hommes au moment de son débarquement en Égypte en 1798; puisque le général Kléber déclare qu'elle était réduite de moitié au 27 septembre 1799, elle était donc de 15,000 hommes; ceci est une fausseté évidente, puisque les états de situation de tous les chefs des corps envoyés au ministre de la guerre, datés du 1er septembre, portaient la force de l'armée à 28,500 hommes, sans compter les gens du pays; les

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