est présentement entretenue aux frais du gouvernement, sous la surveillance et la conduite de deux chanoines intendans, nommés à cet effet par le Chapitre. L'enseignement est le même qui avoit lieu autrefois dans les maîtrises; il se partage entre l'étude de la musique ́et celle des langues latine et françoise. M. Desvignes, élève de M. Lesueur, et maître de chapelle de la Métropole, est chargé de l'enseignement de la composition. Enfin on ne se borne pas, dans la maîtrise de Notre-Dame, à faire des musiciens; mais on donne encore aux enfans de choeur une éducation utile, capable d'assurer dans tous les cas une existence honnête à des sujets souvent dénués de fortune, qui se trouvent ainsi en état de prendre un rang quelconque dans la société. La maîtrise de la Métropole a donné plusieurs sujets recomman dables par leurs talens. On a yu en tout temps sortir de cet établissement un essaim de jeunes virtuoses, dont les productions ont également fait honneur à la musique et à la religion qui les a inspirées.

La musique d'église ne peut prendre le caractère de noblesse et de grandeur qui lui convient, qu'en puisant ses leçons aux pieds des

autels

autels, qu'en cherchant dans nos temples les célestes inspirations de la religion, qu'en se nourrissant de bonne heure des beautés sublimes de nos livres saints, et qu'en se familiarisant, pour ainsi dire, avec le ton et la langue des prophètes.

Enfin, l'on peut dire; à la louange des maîtrises, qu'elles ont toujours été fondées sur des bases excellentes. On y a constamment formé les mœurs pour conserver les voix, et, sous ce rapport, elles l'emporteront toujours sur les autres établissemens de ce genre. Comme elles sont privées des revenus qui étoient autrefois affectés à leur entretien, il est à désirer que ces institutions, qui concourent si éminemment à la majesté des cérémonies du culte, et qui préparent à la musique de nombreux soutiens, fixent désormais l'attention du gouvernement, dont la sollicitude s'étend également sur tout ce qui peut environner la religion de l'éclat dont elle est susceptible, et dont les arts et les sciences reçoivent chaque jour de nobles encouragemens.

TABLEAU CHRONOLOGIQUE DES EVÊQUES ET DES ARCHEVÈQUES DE PARIS.

Depuis saint Denys, premier évêque de Paris, jusqu'à Jean-François de Gondy, le premier qui fut revêtu de la dignité d'archevêque, on compte cent dix évêques, dont il y en a six que l'Eglise révère comme saints, dix qui ont été cardinaux, et plusieurs autres chanceliers de France.

Il n'a pas été possible de fixer la date de l'épiscopat de plusieurs des évêques de Paris; ce ne fut qu'en 940 que l'on dressa la première liste chronologique de ces prélats.

En 1376, Charles V, voulant ériger le siége de Paris en archevêché, et le rendre indépendant de celui de Sens, députa Aimeric de Maignac, évêque de Paris, auprès de Grégoire XI, pour lui faire part de ses intentions. Mais le Pape refusa ce changement à Charles V, sous prétexte que cette église étoit encore bien petitement dotée (1). Le saint Père se contenta

(1) Dissertations sur l'Histoire ecclésiastique et civile de Paris, tome III, pages 465 et 466.

seulement d'accorder le pallium (1) aux évêques de Paris.

Le peu de succès qu'avoit eu la demande faite par Charles V, au pape Grégoire XI, n'empêcha pas Louis XIII de faire une nouvelle tentative auprès de la cour de Rome. Elle réussit complètement, et Paris, si longtemps suffragant de Sens, fut enfin érigé en archevêché, par Grégoire XV, le 20 octobre 1622. Cette ville eut pour suffragans les évêchés de Meaux, de Chartres, d'Orléans et de Blois. En 1674, Louis XIV érigea la terre de Saint-Cloud en duché-pairie, ‘en faveur des archevêques de Paris; François de Harlai, de Champvallon, fut le premier prélat qui eut cette dignité.

Depuis l'érection de Paris en archevêché, il y a eu douze archevêques ; ce qui fait, avec les évêques qui les ont précédés, le nombre total de cent vingt-deux prélats, qui ont successivement gouverné l'Eglise de Paris. Voici leurs

noms:

(1) Ornement de laine blanche semé de croix noires, béni par le Pape, qui l'envoie aux archevêques et aux évêques.

1. Saint-Denys, martyrisé vers l'an 272;

ou 275.

2. Mallon.

3. Massus.

4. Marcus.

5. Adventus.

6. Victorien, évêque, mort en 347. 7. Paul, évêque en 360.

8. Prudent ou Prudence, en 410, inhumé à Sainte-Geneviève.

9. Saint Marcel, mort en 436.

10. Vivien.

11. Félix.

12. Flavien.

13. Ursicien.

14. Apédemius ou Apédinius. 15. Héraclius, évêque en 523. 16. Probat.

17. Amélius, évêque en 413.

18. Saffarac, évêque en 549; il fut déposé et renfermé dans un monastère.

19. Eusèbe Ier., en 555.

20. Saint Germain, décédé le 28 mai 576, âgé de 80 ans, et inhumé à Saint-Ger

main des Prés.

21. Ragnemode, décédé en 591.