Sayfadaki görseller
PDF
ePub

Intellectum dat parvulis........ linguas infantium fecit disertas 1. Vint le jour, le plus heureux sans doute de notre vie, où, quoique humbles fils du serviteur et du pauvre, l'Église nous fit asseoir au riche banquet des rois, dans lequel le Seigneur même du ciel se faisait la nourriture de nos âmes: Manducat Dominum pauper servus et humilis. Mais qui est-ce qui célébrait le mieux en ce jour la joie ou plutôt le ravissement de nos cœurs ? N'était-ce point la Cloche qui semblait vouloir traduire nos délicieux transports en ses joyeux carillons, qui gazouillait au-dessus de nos têtes comme les oiseaux du ciel dans leurs concerts, qui donnait une mystérieuse voix à tous les êtres de la création, et faisait chanter à toute la nature une hymne d'allégresse, dont nous étions alors l'unique et heureux objet?

De même qu'elle avait ainsi appelé sur notre berceau et sur ces intéressantes scènes de notre enfance les plus douces sympathies de la famille chrétienne; elle nous offrait plus tard, à d'autres époques non moins solennelles de notre vie, une mystérieuse intervention, quand elle scellait, naguère peut-être, dans les hautes tours du temple, comme témoin public de la religion, les engagements. sacrés que nous prenions à l'éga: d de l'Église ou de nos semblables, en présence des autels de Dieu.

Cependant, ce n'est en aucune de ces nombreuses circonstances de la vie où elle nous a ainsi donné des marques si touchantes de son officieuse sollicitude, que la Cloche trouve son titre le plus légitime à notre reconnaissance et à notre amour. Elle attend, pour dignement couronner tant d'amoureuses sympathies de sa part, qu'arrivés nous-mêmes à cette heure suprême où tout le reste nous deviendra comme une insupportable fatigue, ce nous soit encore alors une douce consolation de l'entendre résonner une dernière fois à notre oreille déjà mourante. En effet, à ce moment solennel de notre prochain passage de ce monde à l'autre, ce sera cette même Cloche, qui, comme une tendre amie plus que jamais attentive à nos besoins, nous viendra fortifier, au nom de l'Eglise, contre les

Ps. CXVIII.-Sap. x.

terreurs de la mort, en faisant pénétrer à cette dernière heure jusqu'à notre cœur l'espérance d'une meilleure vie. Mais là ne s'arrêtera point son assistance; sa tendresse pour nous ira plus loin encore que la tombe, puisqu'elle perpétuera en quelque sorte notre souvenir dans la mémoire de ceux qui nous auront aimé sur terre ; leur demandant souvent, par le pieux langage de ses sonneries, qu'ils veuillent bien nous aider de leurs prières, et nous obtenir l'éternel repos, au moyen surtout de ce divin sacrifice qu'elle annonce, et dont la mystérieuse vertu vivifie les morts.

Au reste, il convient de considérer ici le genre de sonnerie qu'on a généralement adopté dans l'Église à la mémoire des défunts. L'airain sacré parle ici un langage plus expressif peut-être qu'en toute autre circonstance. Les sons qu'il fait entendre sont lourds et lentement répétés. Ils constituent une sonnerie tout à fait à part et qu'on ne saurait confondre avec aucune autre. En un mot, c'est le glas funèbre qui se produit, comme on sait, par des coups mystérieusement frappés sur un même côté de l'airain, et avec une lenteur qui porte avec elle quelque chose de si lugubre, que les hommes ne sauraient s'empêcher de trouver dans ces sons un triste emblème de la caducité de la vie humaine Hinc, ut sentio, laudanda videtur consuetudo illorum locorum, in quibus ad sonitum, seu tinnitum funebrem expressius indicandum, campanæ non ad utramque sed ad unam tantum partem paulatim aut sensim pulsantur, quasi mærorem quemdam, vel humanam viventium imbecillitatem quodammodo repræsentantes 1.

:

En effet, qu'on ne cherche point ici d'harmonie qui flatte l'oreille on n'entend que de rares ondulations de la Cloche qui soupire comme un gémissement ou une plainte chaque fois qu'elle se sent de nouveau frappée. Au reste, cette Cloche ainsi frappée, c'està-dire avec une sorte d'étude et de réflexion, nous peut offrir, dans chacun des coups qu'elle reçoit :

Premièrement, l'image, ou si l'on veut, l'écho lointain des coups bien autrement redoutables que frappe la justice divine sur les âmes

ANG. ROCC., De Campanis, cap. 20.

des défunts, en attendant que vienne pour eux le jour de leur délivrance;

En second lieu, les coups que cette même justice divine frappera un jour sur nous-mêmes, si, durant la vie, nous n'avons soin de nous frapper sans cesse par la pénitence;

En troisième lieu, les coups pleins de supplications et de larmes que frappent les défunts à la porte du ciel, avec la douce espérance de la voir bientôt s'ouvrir devant eux;

Et enfin, les coups que ces mêmes défunts viennent également frapper à la porte de nos cœurs, nous demandant instamment de leur appliquer nos suffrages, et nous disant, avec une douleur mêlée de confiance : « Ayez pitié de nous, ayez pitié de nous, vous du moins qui êtes nos amis, car la main du Seigneur nous a frappés»: Miseremini mei, miseremini mei, saltem vos amici mei, quia manus Domini tetigit me 1.

C'est par cette dernière pensée, par ce merveilleux privilége qu'a la Cloche d'unir dans de saints rapports l'Église souffrante et l'Église militante, que nous terminons ce faible essai de symbolisme sur les harmonies religieuses de la Cloche : priant Dieu qu'il veuille disposer saintement les âmes des fidèles à en écouter les sonneries dans un esprit habituel de pieuse méditation, afin qu'ils méritent d'entendre un jour sans terreur la mystérieuse trompette du jugement !

4 Job XIX.

ENIGMA.

Est intra cælos, est intra mansio terras,

Non cælum tango, non quoque tango solum. Constringor vinclis, concludor robore duro,

Ut nulla mutem conditione locum.

Os mihi semper hiat, petulanter et exero linguam, Nec, nisi cum cogunt verbera multa, loquor. Cum loquor, assiduis repleo clamoribus aures; Verbera cum cessant, tunc quoque cesso loqui Non ulli noceo clamoribus; hortor iniquos, Contrito ut quærant corde salutis iter.

« ÖncekiDevam »