FASTES DE LA FRANCE OU Faits Chronologiques, Synchroniques et Géographiques DE L'HISTOIRE DE FRANCE PRÉCÉDÉS DE L'HISTOIRE DE LA GAULE DEPUIS L'ARRIVÉE DE LA RACE celtiqué en europe jusqu'a L'ETABLISSEMENT DES FRANKS PAR C. MULLIÉ Membre de l'Université Septième Édition ENTIÈREMENT refondue et continuée jusqu'a NOS JOURS TOME TROISIÈME PARIS F. BERTIN, ÉDITEUR RUE DU CHATEAU-D'EAU, 22 1859 17° Siècle. Dates. Événements politiques. LOUIS XIV, DIT LE GRAND 1643 (15 mai) (19 mai) 1643 LOUIS XIV parvient à la couronne n'ayant pas encore cinq ans accomplis. La reine mère, Anne d'Autriche, qui, sans considération, sans pouvoir, avait langui ou plutôt -BATAILLE DE ROCROI. Les Espagnols, après avoir ravagé les frontières de la Champagne, attaquaient Rocroi et se promettaient de pénétrer bientôt jusqu'aux portes de Paris; mais un jeune homme de vingt-un ans, le duc d'Enghien, si célèbre dans la suite sous le nom de GRAND CONDÉ, défait entièrement leur infanterie longtemps invincible. Cette victoire, que, sur une médaille frappée exprès, on qualifia de première des victoires du roi (victoria primigenia), influa plus qu'on ne pense sur tout le long règne de Louis XIV, et aplanit de loin à ce prince la route de ses triomphes. Commencement de la Cabale des Importants. Ce parti se composait surtout des ennemis de l'ancien ministère Saint-Ibal, Montrésor, les ducs de Vendôme, de Guise, d'Épernon et de Beaufort, les maréchaux de Vitry, de Bassompierre, et on les nommait importants parce que, fiers de la confiance de la reine, ils se donnaient des airs de suffisance et de protection. Le caractère particulier des principaux importants donna peu de sérieux à leurs tentatives. Le duc de Beaufort, vrai bâtard d'héroïsme, dédoublement comique de son aïeul Henri IV, qui lui avait transmis les dehors de ses qualités populaires sans le fond solide dont elles tiraient le charme d'une noble familiarité; le prince de Conti, ce nain difforme et méchant dont on s'avisa de faire un généralissime, hésitant entre l'Église et la guerre, manquant le chapeau de cardinal et tout heureux de gagner enfin les bonnes grâces de Mazarin, qui veut bien en faire son gendre; le duc d'Orléans, beau diseur, incapable d'agir, continuant sous la régence l'irrésolution de ses perfidies, qui du moins ne conduisirent plus ses complices à l'échafaud; Condé, devenant un personnage de théâtre après avoir été le héros de Rocroi, de Fribourg, de Nordlingen et de Lens, sujet indocile, protecteur hautain, partisan infidèle, faisant remarquer ses changements dans un temps où tout le monde changeait, menaçant sans effrayer, et ayant si bien |