Cet ouvrage a été couronné par l'Académie des sciences morales et politiques (prix du budget, 1897), sous le titre de Histoire du département des Bouches-du-Rhône de 1800 à 1810.

Outre la légère modification du titre, il a été opéré quelques suppressions dans le sens indiqué par le rapport de la commission.

DU

DÉPARTEMENT DES BOUCHES-DU-RHONE

de 1800 à 1810

INTRODUCTION

ÉTAT DU DÉPARTEMENT AU 18 BRUMAIRE AN VIII.

Dans son rapport sur l'état, en l'an IX, des départements formant la 8 division militaire, le conseiller d'État, Français de Nantes, représente la Provence comme un pays connu « par les passions et les turbulences qui l'agitèrent à toutes les époques, où un soleil ardent, un sol profondément coupé par des vallées et des combes, le port de Marseille et le bagne toujours mal gardé de Toulon, étaient des causes si fécondes de crimes que le Parlement d'Aix rendait, à lui seul, plus d'arrêts de mort que tous les autres Parlements ensemble

».

Terre de passion, soit, mais aussi terre d'indépendance et de haine contre tout empiètement du pouvoir central.

Lorsque l'Assemblée Nationale, après des discussions quelque peu acrimonieuses au sein du Comité de Division, constitua le département des Bouches-du-Rhône,

1 F. ROCQUAIN, L'état de la France au 18 Brumaire, d'après les rapports des conseillers d'État chargés d'une enquête sur la situation de la République. Paris, 1874, in-12 (p. 4).