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propres à la fonction de la vision. De là un gros embarras pour les partisans de l'évolution ou de la phylogénèse. Tandis que les uns, comme M. Jeannel, le savant monographiste des Bathyscinæ, supposent que les formes cavernicoles descendent des lucicoles, le fait que celles-ci sont primitivement aveugles porte d'autres auteurs à croire plus naturel que les formes cavernicoles sont les ancètres, et que les lucicoles ne sont que les descendants des troglodytes, qui délaissant la vie des profondeurs souterraines ont cherché ailleurs une meilleure fortune, et ne sont pas encore accommodés à la lumière.

Les Gryllacrides (Orthoptères). Ces curieux Orthoptères, dont aucun représentant n'existe en Europe, ont fait la spécialité du professeur Griffini, de Boulogne, qui avec une activité admirable examine tous les coins des musées et trouve toujours de quoi illustrer la littérature entomologique d'espèces nouvelles ou critiques. La série de ses écrits est déjà longue et nombre de musées d'Europe ont bénéficié de sa compétence. Celui de Berlin a fourni naguère un gros matériel, dont l'étude a été publiée dans les Actes de la Société Italienne des Sciences Naturelles. Les descriptions sont en latin, les observations à faire en italien.

Le mérite de l'auteur a été reconnu par l'Académie dei Lincei, qui lui a accordé un prix de deux mille lires pour l'ensemble de ses travaux.

Les Libellules et les frelons. Les Libellules sont des insectes des plus carnassiers qu'on connaisse. En planant sur les étangs ou sur les cours d'eau, elles font une chasse acharnée à tous les insectes, qu'elles dévorent presque sans cesse. Quoique elles aient une armure buccale formidable pour les insectes plus petits ou plus faibles, elles ont à leur tour d'autres ennemis non moins acharnés.

Plusieurs oiseaux les poursuivent et les mangent avec avidité. Mais il y a aussi des insectes qui les chassent au vol et s'en nourrissent, et, ce qui est plus étonnant, ces bandits sont de taille beaucoup moindre.

On a vu parfois un Asilide (Dipt.) s'emparer d'une forte Libellule plus de quatre fois plus grande, un Sympetrum, et en sucer les liquides vitaux après l'avoir tuée préalablement.

Un autre cas semblable a été observé plus récemment par M. A. Prieur avec une des plus grosses Libellules d'Europe. Il

le décrit d'une façon pittoresque dans la REV. DU Bourb. et du CENTRE DE LA FRANCE, 1911, p. 89.

<< Pendant la chaude après-midi du 24 août dernier, écrit-il, je m'amusais à suivre de l'œil les rapides évolutions de plusieurs Libellules (Æschna cyanea) qui voltigeaient légèrement au-dessus d'un bassin rempli de plantes aquatiques. Tout à coup un frelon, arrivant en bourdonnant, se précipita sur une des gracieuses demoiselles, qui suspendit aussitôt son vol, resta un instant immobile en agitant faiblement ses ailes, puis tomba à terre ayant l'Hymenoptère cramponné sur son dos. Je m'approchai du lieu de la chute et je vis avec horreur le frelon, maintenant la libellule entre ses pattes, lui arracher la tête et lui déchiqueter le corselet avec ses mandibules crochues qui fonctionnaient comme de puissantes tenailles. En un instant la libellule fut réduite en fragments et peut-être le frelon allait-il reprendre son vol, en en emportant une partie, mais je n'eus pas le courage d'attendre l'épilogue de ce drame et j'intervins en écrasant le bourreau sur le corps mutilé de sa victime. >>

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Les Névroptères du Danemark. L'étude de la faune du Danemark a été confiée à plusieurs entomologistes, qui ont rédigé des manuels d'initiation scientifique en langue danoise, illustrés de nombreuses figures. Sous le nom de Pseudo-névroptères, M. Petersen a compris dans un joli opuscule les Odonates, les Éphémères, les Perles et les Copéognathes.

L'ouvrage est d'une grande valeur pour la détermination de toutes les espèces du pays. On n'en trouve aucune nouvelle, mais on donne de toutes une description simple, nette et suffisante. Des clés dichotomiques aident à les trouver et à les distinguer. Les 133 figures qui illustrent ces descriptions sont très bien choisies; elles montrent les organes principaux et les détails caractéristiques de chaque espèce. Les larves aussi y sont soigneusement étudiées, autant que possible.

Les Odonates de l'Amérique du Nord. Le nombre total des Odonates connus de l'Amérique du Nord est de 494 espèces et sous-espèces, outre 27 espèces fossiles, d'après le Catalogue de M. Muttkowsky.

Pour la distribution des familles ce Catalogue offre une nouveauté, ou plutôt la restauration des noms génériques admis dans le catalogue de Kirby: Agrion et Coenagrion au lieu de Calopteryx et Agrion respectivement, et cela en conformité

avec les règles de nomenclature admises. De là la suppression du nom de famille Calopterygidæ, qui est remplacé par celui d'Agrionidæ, et Agrionida, remplacé par Coenagrionidæ.

Ainsi, d'après Muttkowsky, tous les Odonates peuvent être distribués en quatre familles : Agrionida (Calopterygida des auteurs), Coenagrionidæ (Agrionidæ), Æshnidæ (Eschnida) et Libellulida.

Les Cécilides (Névr.) du Japon. La connaissance des Psocides, les insectes les plus petits parmi les Névroptères, ayant été portée à un haut degré de perfection, gràce surtout aux efforts de M. Enderlein, un entomologiste du Japon, M. Okamoto, a entrepris l'étude d'un groupe, les Cécilins (Caæcilidæ d'après l'auteur).

Il est divisé en quatre sous-familles et quatorze genres, dont un nouveau, comprenant 34 espèces, dont la moitié est nouvelle. Ce qui prouve une fois de plus la richesse entomologique de cette région de l'extrême Orient.

Les descriptions sont largement dressées d'après la méthode d'Enderlein, et écrites en allemand. Trois planches en couleur montrent avec un énorme grossissement les particularités des ailes de ces bestioles de 2-5 millimètres.

Les Sialides (Névr.). A l'occasion de l'étude des magnifiques collections de Selys Longchamps, M. Van der Weele, récemment ravi à la science, a fait une étude monographique de cette famille, la plus primitive des Névroptères, selon l'avis de l'auteur. En effet, la structure du corps, dit-il, l'appareil génital, la nervature des ailes, outre la biologie des larves et des pupes (nymphes), manifestent des caractères d'ensemble qui se trouvent séparés chez les Trichoptera, les Planipennia et les Mecoptera.

Il en fait une des deux familles de l'ordre des Megaloptera (une des multiples divisions des Névroptères, considérées à présent par quelques auteurs comme des ordres autonomes) avec les Raphidides.

Il divise, avec M. Davis, des États-Unis, la famille en deux sous-familles, Corydalinæ et Sialidinæ. Or nous avons eu l'occasion, au Congrès entomologique de Bruxelles, de séparer la première de ces branches de la famille des Sialides, pour en constituer une famille indépendante, sous le nom de Neuromides,

dénommée ainsi du genre Neuromus très typique de ce groupe et le plus primitif de tous, selon Van der Weele.

Du reste nous accepterons volontiers la division des Neuromides (famille) en deux tribus, avec Van der Weele, celle des Neuromini, comprenant les genres Platyneuromus, Neuromus, Chloronia, Protohermes et Hermes, et celle des Chauliodini, avec les genres Archichauliodes, Protochauliodes, Parachauliodes, Chauliodes, Neochauliodes et Nigronia.

Cette famille est cosmopolite, comme en général celles des Névroptères. Quelques genres pourtant ne se trouvent que dans des régions déterminées, surtout de l'Amérique et de l'Asie, où les espèces sont en grand nombre.

L'arrangement taxonomique de la famille a été tout à fait remanié par Van der Weele. Les 70 figures intercalées dans le texte et les 4 planches hors texte représentent autant d'espèces.

La viviparité des papillons. Les premiers cas de viviparité qu'on ait constatés chez les papillons sont celui de Tinea vivipara de l'Australie par Scott et d'une autre Tinéide indéterminée de l'Amérique méridionale par Fritz Müller. Ces cas ont été évidents; les mères ont déposé des larves vivantes et se mouvant aux yeux des spectateurs, naturalistes sagaces et bien informés.

Les observations récentes de M. Kusnezov, de Saint Pétersbourg, sont d'une autre nature. Elles sont basées directement sur l'étude anatomique de la mère et donnent des indices assez forts de la viviparité de plusieurs espèces de papillons diurnes, qu'on ne s'attendait pas à trouver vivipares. Elles appartiennent à la famille des Danaïdes ou Piérides des auteurs, surtout aux genres si connus Colias, Euchloe, Leptidia, etc.

Le fait fondamental est la présence, dans une dilatation de l'utérus inférieur, d'une larve bien formée, de 3-5 mm. sans corion sensible, avec ses pièces buccales, ses pattes, ses fausses pattes, etc.

L'absence de corion, qui n'a pas pu disparaître pendant la préparation microscopique, semble indiquer un vrai cas de viviparité.

On a trouvé surtout cet embryon dans les échantillons du nord de la Russie et des hauteurs. Les mêmes espèces, prises dans des latitudes inférieures ou dans les plaines, n'offrent guère ce phénomène. Cela fait croire à M. Kusnezov qu'il s'agit d'un cas de viviparité subsidiaire, excité par la courte durée de la végé

tation dans les contrées, où la plupart des œufs n'arriveraient pas à éclore, où les larves périraient bientôt avant leur complet développement.

La même observation a été faite par MM. Champion et Chapman sur les Coléoptères du genre Oreina habitant les montagnes. On pourrait objecter à cette observation que la larve a été développée dans le sein de la mère, après la mort de celle-ci. Mais le grand développement de l'embryon rend peu probable cette explication. Une observation directe des mêmes espèces vivantes ou tout récemment tuées rendrait plus évidente la signification de ces faits nouveaux.

Le cas d'une viviparité facultative dans des circonstances diverses n'est pas neuf, et on l'avait déjà constaté. Dans le cas présent, il est probable, d'après M. Kusnezov, qu'une telle viviparité existe réellement, et qu'un même individu peut produire des œufs normaux ou des larves, selon les circonstances.

La classification des Hémiptères. Il y a peu d'insectes plus intéressants pour l'homme et qui aient été plus négligés, jusqu'à ces dernières années, que les Hémiptères. Dernièrement une élite d'entomologistes, en Europe et en Amérique, a illustré ce champ si fécond pour la science et pour la vie pratique, étant donné que de terribles dégâts de la végétation sont dus à ces animalcules doués d'un pouvoir de reproduction épouvantable.

On a essayé plusieurs fois de grouper par sous-ordres et par familles l'armée des Hémiptères, mais on n'était pas d'accord sur maints noms à donner aux divers groupes, voire à des espèces. Souvent les principes de la classification n'étaient pas bien précisés, parfois on ne tenait pas compte de la loi de priorité, parfois aussi on poussait jusqu'au bout ce principe, et on l'a soutenu en face de fâcheuses conséquences.

M. Kirkaldy, par exemple, champion ardent de la loi de priorité, est arrivé dans son Catalogue des Hémiptères à former une famille sous le nom de Cimicida en prenant pour type le genre Cimex, qui lui-même est tout autre chose que la punaise des lits, le vrai Cimex des anciens et sans doute le Cimex lectularius de Linné.

M. le Dr Horvath, le savant Directeur du Musée de Budapest, a soutenu le principe de priorité avec une certaine flexibilité qu'exigeaient les circonstances. Il est plus partisan de l'esprit que de la lettre des lois, et pour le cas présent, il soutient la validité du nom Cimex lectularius et conséquemment de la III SÉRIE. T. XXI.

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