Sayfadaki görseller
PDF
ePub

la seconde des deux alternatives est la vraie; plus prudents, nous demeurerons dans le doute.

L'hypothèse émise par ces astrologues était, en tous cas, de nature à rebuter les esprits qui ont une juste idée des lois du mouvement; les Hellènes, formés par la philosophie platonicienne ou péripatéticienne, avaient assez le sens de la continuité pour ne pas admettre qu'un mouvement alternatif pût être formé par la succession régulière de deux mouvements uniformes de sens contraire. Sous la forme que lui avaient donnée les anciens astrologues, la théorie de l'accès et du recès devait paraître insensée à tous les bons astronomes; mais les idées sensées ne sont pas les scules qui influent sur la marche de la Science.

Cette hypothèse, en tous cas, fut, comme nous l'avons vu, rejetée par Théon d'Alexandrie. D'ailleurs, en son commentaire au VIII livre de l'Almageste, Théon admet pleinement la théorie de Ptolémée; il attribue aux étoiles fixes une rotation uniforme, d'occident en orient, qui s'accomplit en 36 000 ans autour de l'axe de l'écliptique.

Il s'en faut bien que cette confiance en la théorie de Ptolémée ait été partagée par tous les astronomes grecs. Certains d'entre eux ont résolument nié le mouvement qu'Hipparque et l'auteur de l'Almageste avaient attribué aux étoiles fixes. De ce nombre est Proclus Diadoque.

Proclus naquit en 412 à Xanthe en Lycie; vers 450, il succéda à Syrianus à la tête de l'Ecole d'Athènes, ce qui lui valut le surnom de Aiddoxos (Successeur); il

mourut en 485.

En deux de ses écrits, le Commentaire au Timée de Platon, et le Tableau des hypothèses astronomiques, ou Hypotyposes, ce philosophe néo-platonicien a très vivement attaqué la supposition que les étoiles fixes eussent un mouvement distinct du mouvement diurne.

Dans le remarquable mémoire que nous avons cité à plusieurs reprises, Th. H. Martin a réuni (1) les divers textes où sont formulées ces attaques.

Les Hypotyposes sont un exposé résumé, mais très fidèle, de l'Astronomie d'Hipparque et de Ptolémée ; Proclus ne contredit à l'opinion de ces deux grands astronomes qu'au sujet de la précession des équinoxes; s'il s'écarte de leur avis à ce sujet, c'est par respect pour l'antique science des Egyptiens et des Chaldéens qui, selon lui, eussent assurément découvert ce phénomène s'il était réel.

Voici d'abord en quels termes (2) le Diadoque pose le problème du mouvement lent des étoiles fixes: « L'observation des étoiles nommées fixes, et qui le sont réellement, ne laissa pas que de leur causer des embarras, dit-il en parlant des astronomes grecs; car ces étoiles, d'après les observations, paraissaient se trouver à des distances variables des pôles du Monde, et semblaient occuper tantôt une position, tantôt une autre, comme si ces étoiles avaient des mouvements autour d'un pôle autre que celui du Monde, aussi bien que celles que tout le monde nomme errantes ».

Nous le voyons (3) ensuite présenter l'opinion des astronomes qui distinguent l'année sidérale de l'année tropique parce qu'ils attribuent aux constellations un mouvement continu vers l'orient, à raison d'un degré par siècle; mais il ne se range pas parmi ceux qui tiennent de tels discours.

Plus loin encore (4), il définit, d'après Ptolémée, la

(1) Th. H. Martin, Mémoire sur cette question : La précession des équinoxes a-t-elle été connue.... avant Hipparque ? c. II, § 2.

(2) Hypothèses et époques des planètes, de C. Ptolémée, et Hypotyposes de Proclus Diadochus, traduites pour la première fois du grec en français par M. l'abbé Halma; Paris, 1820. Hypotyposes de Proclus Diadochus, philosophe Platonicien, ou Représentation des hypothèses astronomiques, pp. 69-70.

(3) Proclus, Op. cit., éd. cit., pp. 87-88.
(4) Proclus, Op. cit., éd. cit., pp. 113-115.

précession continue des équinoxes, et il en présente les preuves, telles qu'on les trouve en l'Almageste; mais il fait ses réserves : « L'admirable Ptolémée, dit-il, croit devoir démontrer que la sphère des étoiles fixes se meut d'un degré en cent ans et, ce qui est le plus incroyable, que ce mouvement s'exécute autour des pôles du zodiaque. »

Le philosophe platonicien semble croire, d'ailleurs, que l'hypothèse de Ptolémée n'est posée qu'en vue de la théorie des cinq planètes : « Ptolémée pense, répètet-il (1), qu'il faut admettre ce mouvement des étoiles fixes, d'un degré en cent ans vers l'orient, pour sauver les apparences en ce qui concerne les cinq planètes. »

D'ailleurs, il rejette résolument cette hypothèse : << La neuvième difficulté, dit-il (2), est le mouvement de la sphère des étoiles fixes, tel que nous l'avons exposé, bien que nous ne l'admettions pas. Il est vrai que si ce mouvement n'a pas lieu, l'on se trouve évidemment dans l'embarras pour les hypothèses relatives aux cinq planètes, car on y emploie le mouvement de la sphère des étoiles fixes vers l'orient. Cependant, les phénomènes mêmes prouvent qu'il ne faut pas admettre ce mouvement. Car comment les deux Ourses, comprises depuis tant d'années dans le cercle de perpétuelle apparition, y seraient-elles encore s'il était vrai qu'elles avançassent d'un degré en cent ans autour des pôles du cercle mitoyen du zodiaque, qui ne sont pas ceux du Monde? Après avoir parcouru déjà un si grand nombre de degrés, elles ne devraient plus passer au-dessus de l'horizon, mais disparaître au-dessous dans quelques-unes de leurs parties. C'est donc là une preuve de fait contre ce mouvement. Joignez-y l'accord de tous les sages, qui n'attribuent à la sphère des fixes qu'un mouvement autour du pôle du Monde et vers l'occident.»

(1) Proclus, Op. cit., éd. cit., p. 115. (2) Proclus, Op. cit., éd. cit, p. 150.

Proclus s'exprime encore (1) d'une manière toute semblable dans son Commentaire au Timée : « Quant à ceux qui veulent que ces étoiles se meuvent aussi d'un degré en cent ans, autour des pôles du zodiaque, vers l'orient, comme l'ont voulu Ptolémée, et Hipparque avant lui, à cause de la confiance qu'ils ont donnée à des observations, que ceux-là sachent d'abord que les Egyptiens, qui avaient observé le Ciel bien avant eux, et les Chaldéens, dont les observations remontent bien plus haut encore, et qui, avant d'avoir observé, avaient été instruits par les dieux, ont pensé comme Platon sur le mouvement unique des étoiles fixes. »

Dans son Commentaire au Timée comme en ses Hypotyposes, Proclus persiste à croire que Ptolémée n'a recours au mouvement de précession des points équinoxiaux que pour expliquer le déplacement, par rapport à ces points, des absides des cinq planètes ; il proclame (2) que la théorie des planètes n'exige nullement l'intervention de cette hypothèse. D'ailleurs, s'accorderait-elle avec les observations que cela ne suffirait point à nous assurer qu'elle est conforme à la vérité : «Ne savons-nous pas que, par de fausses hypothèses, on peut arriver à une conclusion vraie, et que la concordance de cette conclusion avec les phénomènes n'est pas une preuve suffisante de la vérité de ces hypothèses ? »

Cette condamnation, Proclus ne la réserve pas aux suppositions qu'Hipparque et Ptolémée ont imaginées touchant le mouvement des étoiles fixes; il l'étend sans doute au mouvement oscillatoire qu'attribuaient à ces mêmes astres les anciens astrologues dont Théon nous a rapporté l'avis; car Proclus mentionne cet avis assez

(1) Procli Diadochi In Platonis Timaeum Commentaria. Edidit Ernestus Diehl. Leipzig, MCMVI ; Bißλíov ▲, t. III, p. 124.

(2) Procli Diadochi In Platonis Timaeum Commentaria. Edidit Ernestus Diehl. Leipzig, MCMVI; Bißλíov ▲, t. III, pp. 125-126.

explicitement pour nous montrer qu'il le connaissait, mais assez brièvement pour nous laisser supposer qu'il n'en tenait aucun compte : << D'autres astronomes, dit-il (1), prétendent que les points tropicaux ne se meuvent pas selon un cercle entier mais que chacun d'eux se déplace de quelques degrés, puis parcourt de nouveau ces mêmes degrés en sens inverse. »

L'exemple de Proclus nous a montré que plusieurs des philosophes grecs les plus éminents et les plus versés en l'Astronomie refusaient de recevoir la théorie d'Hipparque et de Ptolémée sur le mouvement des étoiles fixes. D'autres, au contraire, recevaient volontiers cette opinion.

C'est ainsi que Jean Philopon fait allusion à l'existence du neuvième orbe par lequel les successeurs de Ptolémée expliquaient le mouvement propre des étoiles fixes, et qu'il y fait allusion comme à une connaissance communément reçue : « Platon, dit-il (2), n'a pas connu le neuvième orbe qui ne porte ni astre ni étoile, et qui a été découvert par Ptolémée. »

On admettait donc couramment à Alexandrie, au temps de Jean Philopon, l'existence de ce neuvième ciel dont Origène avait déjà connaissance; à la même époque, en dépit des critiques déjà anciennes de Proclus, ou l'admettait également à Athènes ; Simplicius va nous le dire.

Évidemment, a dit Th. H. Martin (3), Simplicius ne croit pas à la précession des équinoxes. » Le savant érudit portait ce jugement après avoir parcouru les

(1) Hypotyposes de Proclus Diadochus, éd. Halma, p. 88.

(2) Ioannes Grammaticus Philoponus Alexandrinus In Procli Diadochi duodeviginti argumenta de mundi æternitate... Ioanne Mahotio Argentenae interprete. Lugduni. 1557. In fine: Lugduni, excudebat Nicolaus Edoardus, Campanus, quinto idus ianuarias, 1557. In Procli Diadochi argumentum decimum tertium; éd. cit., p. 344.

(3) Th. H. Martin, Mémoire sur cette question: La précession des équinoxes a-t-elle été connue... avant Hipparque ? c. II, § 2.

Ille SÉRIE. T. XXI.

6

« ÖncekiDevam »