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QUELQUES PROBLEMES IMPORTANTS

DE LA

LUTTE ACTUELLE CONTRE LA TUBERCULOSE

Le 26 octobre 1911, la Société scientifique s'est réunie à Gand pour sa session d'automne. L'assemblée générale de l'après-midi s'est tenue à l'Hôtel du Gouvernement provincial, sous la présidence d'honneur de Mgr Stillemans, évêque de Gand, et de M. le baron de Kerckhove d'Exaerde, Gouverneur de la Province. M. le Dr Heymans, professeur à l'Université, a entretenu l'assemblée de la lutte actuelle contre la tuberculose. Des tableaux relatifs à la propagation et à la prophylaxie de la tuberculose bovine; des cultures de bacilles de la tuberculose humaine, bovine et aviaire, à divers stades de leur développement, illustraient eette conférence.

Nous sommes heureux de pouvoir en donner ici un résumé que M. le Professeur Heymans a bien voulu écrire pour les lecteurs de la REVUE.

PREMIER PROBLEME. La tuberculose est une maladie microbienne, contagieuse et que l'on contracte après la naissance.

Que la tuberculose soit due à un microbe, le bacille de Koch, c'est là un fait actuellement admis par tout le monde; si quelques esprits extravagants font entendre une note discordante et trouvent encore çà et là quelque revue où placer leurs rêveries, ils ne sont pris au sérieux par personne.

Le bacille de Koch se retrouve, en effet, in situ dans toutes les lésions tuberculeuses typiques; on peut l'en isoler, le cultiver et, à l'aide de la culture pure, ne renfermant dès lors que le bacille en question, reproduire chez les animaux la maladie « tuberculose >

identique dans ses débuts, dans ses manifestations, dans ses évolutions, à la maladie spontanée qu'elle s'appelle du terme général de « tuberculose », ou du terme particulier de « phtisie

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La tuberculose est contagieuse : l'homme ou l'animal qui en est atteint, non seulement fait sa maladie bacillaire, mais peut éliminer des bacilles vivants et virulents dans le pus des abcès ouverts, par exemple, et dans les expectorations capables d'infecter ou de donner la maladie à des personnes saines jusque-là, ou à des animaux indemnes de tuberculose. De là le danger de l'infection familiale et, d'une manière générale, le danger d'infection tuberculeuse par le contact direct ou indirect d'un malade tuberculeux qui élimine des bacilles. Si dans une famille un membre devient malade de tuberculose et se met à éliminer des bacilles, à moins de prendre des précautions appropriées, ces bacilles seront suspendus dans l'air et se déposeront partout, sur les ustensiles destinés à contenir les aliments et les boissons auxquels ils pourront être mélangés au moment où on les absorbe. Dès lors rien d'étonnant si, avec l'air inspiré et les aliments ou les boissons ingérés, pénètre en même temps le bacille vivant et virulent et se propage l'infection.

De même, si le lait qui provient d'une vache laitière dont le pis contient des abcès tuberculeux ouverts n'a pas été stérilisé avant d'être bu par les enfants et même par des adultes, il va de soi que le bacille tuberculeux provenant des bovidés entrera vivant dans l'organisme. Or, les tuberculoses humaine et bovine, à formes ouvertes, sont fréquentes; les occasions de s'infecter le sont donc également et suffisent à expliquer la fréquence de l'infection tuberculeuse acquise, par opposition à la tuberculose dite héréditaire.

A part des cas exceptionnels, où la mère, avant la naissance de son enfant, était atteinte de tuberculose généralisée et, en particulier, de tuberculose utérine ou placentaire, le nouveau-né ne renferme nulle part dans son organisme le bacille tuberculeux; il n'a donc reçu, ni du père ni de la mère, le bacille de la tuberculose ; dès lors le germe du mal faisant défaut, la maladie ne se développera pas chez les descendants de parents tuberculeux en tant que tels; en d'autres termes, la tuberculose n'est pas une maladie héréditaire, mais une maladie que l'on contracte après la naissance et qui date exactement de l'époque de la première infection bacillaire. En dépit de vues plus ou moins théoriques et de quelques faits expérimentaux publiés dans ces derniers temps, telle est bien l'exacte vérité ; la preuve en est que chez le nouveau-né l'examen le plus minutieux ne décèle aucune lésion tuberculeuse, aucun bacille; d'autre part, il a été constaté, sur des milliers de veaux nés de mères tuberculeuses, qu'ils restent indemnes de la tuberculose leur vie durant, si on les tient isolés de toute contamination, ce qui démontre bien que, pendant la vie intra-utérine et pendant l'enfance, le virus tuberculeux ne se cache pas sous une forme inconnue jusqu'ici et qui apparaîtrait plus tard sous la forme connue, dans les modifications tuberculeuses typiques.

Toutefois, si pratiquement l'individu issu de parents tuberculeux naît toujours sans renfermer le germe de la maladie, il n'en est pas moins vrai que l'enfant porté et nourri avant sa naissance par une mère débilitée et intoxiquée par la tuberculose, peut venir au monde mal armé pour la lutte et, quoique non infecté, offrir une proie facile, non seulement à l'infection tuberculeuse, mais à toutes les infections microbiennes et à toutes les fautes contre l'hygiène. S'il échappe aux maladies de l'enfance, son développement et sa crois

sance pourront laisser à désirer, parce que la matière première et celle qui s'en est formée sont de moindre qualité.

SECOND PROBLÈME. Unicité ou multiplicité des bacilles. La tuberculose n'est point partout déterminée par le même bacille, mais par diverses variétés de bacilles. Le bacille tuberculeux se différencie des autres bacilles par son mode de développement sur agar et bouillon, par son acido-résistance et par sa forme. Des bacilles présentant ces caractères propres ont été trouvés, non seulement dans les lésions tuberculeuses de l'homme, du bovin, des oiseaux, mais parfois aussi chez des animaux à sang froid, chez des poissons et même sur une graminée, la timothée.

Tous ces bacilles sont acido-résistants; par leur forme et leurs cultures, ils diffèrent déjà quelque peu les uns des autres, mais ce qui les distingue surtout entre eux, c'est leur virulence : le bacille retiré de la tuberculose spontanée chez les oiseaux est, à dose égale, virulent et infectieux surtout pour les oiseaux ; celui qu'on a isolé de la bête bovine provoque, en petite quantité, une tuberculose progressive et mortelle chez les bovidés ; enfin le bacille qu'on retrouve dans les lésions pulmonaires de la phtisie est, sans doute, le plus virulent des bacilles pour l'homme.

Après la découverte du bacille de la tuberculose par Koch, en 1884, on admit tacitement sinon ouvertement que le bacille était un, avec des variantes résultant de l'adaptation au milieu. Il en fut ainsi jusqu'en 1901, alors que Koch, au Congrès international de la tuberculose à Londres, proclama, devant l'aréopage des savants qui avaient le plus étudié la tuberculose, que même le bacille bovin différait du bacille humain et était inopérant comme cause de la tuberculose humaine.

Pour des raisons très diverses, cette proclamation souleva une émotion très vive dans les milieux les plus divers, et la plupart des expérimentateurs, au cours des douze années écoulées depuis, se sont attachés à élucider cette question: la différence entre le bacille humain et le bacille bovin existe-t-elle réellement ?

A la dernière discussion solennelle et internationale qui eut lieu à Washington, également devant le Congrès international de la tuberculose, Koch maintint sa manière de voir au moins en ce qui concerne la phtisie pulmonaire. Il fut seul de cet avis, ce qui fit dire à un journaliste de là-bas : « Koch a isolé le bacille et le bacille a isolé Koch. » Maintenant que l'éminent savant a disparu, je présume que l'opposition va se calmer, et qu'une opinion moyenne, embrassant tous les faits établis, va prévaloir.

Le bacille humain, avec sa forme et sa culture habituelles, sera considéré comme la cause presque unique, sinon absolument une de la phtisie pulmonaire. C'est à ce même bacille qu'il faut attribuer également la plupart des autres manifestations tuberculeuses de l'homme, telles que ostéite, arthrite, péritonite ou méningite tuberculeuse, etc. Mais et ceci est capital — le bacille bovin, non seulement avec tous ses caractères morphologiques et chimiques, mais encore avec sa virulence toute spéciale pour le lapin et le bovin luimême, a été isolé incontestablement de certaines tuberculoses, mortelles ou non, de l'homme, spécialement de l'enfant, de sorte que le bacille bovin, encore très virulent pour le singe, est également et incontestablement virulent pour l'homme: il peut l'infecter et l'infecte effectivement dans certains cas.

On peut discuter et on discutera très longtemps encore sur le pourcentage des cas déterminés par le bacille humain et de ceux provoqués par le bacille bovin. On peut dire toutefois, en se ralliant aux conclusions de la

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