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plus appris de choses nouvelles que les dix qui l'avoient précédée, et, en outre des renseignements historiques que je dois surtout à M. Lapeyre, des notes généalogiques à M. de Cazenave, des renseignements bibliographiques et philologiques à M. Brunet, des pièces officielles, des actes notariés dont je dois plus de 50 copies ou analyses à l'infatigable M. Delpit, je sais encore plusieurs centaines de pièces dont le dépouillement est à faire ; en ce moment même M. le vicomte de Gourgues annonce la publication de plusieurs de ces actes. Quel écrivain pourroit se décider à entreprendre une biographie sans profiter de pareils matériaux ? C'est donc en connoissance de cause et non par la négligence dont les accuse M. Grün, que les admirateurs de Montaigne n'ont encore rien entrepris de définitif.

La voie que M. Grün vient de parcourir, d'une manière plus brillante qu'il ne semble le croire, avoit été ouverte avant lui par Buchon, MM. Macé, Jubinal, d'Etcheverry, Vieil-Castel, etc., qui avoient senti le vide de cette partie de la vie de Montaigne, par Jay, qui publioit les Avis, les croyant l'œuvre du philosophe, par Victorin Fabre, à qui le rapporteur du concours de 1812 reprochoit d'avoir déparé les beautés du premier ordre répandues dans son ouvrage.... en donnant à la vie publique de Montaigne plus d'importance que l'histoire ne « l'autorisoit à y en attacher. » La part de M. Grün est assez belle pour qu'il ne s'attribue pas le mérite de l'initiative qui ne lui appartient pas; ce qu'il appelle la vie publique de Montaigne avoit été ébauché avant lui, et la biographie de l'auteur des Essais reste à faire encore après M. Grün.

Dr. J.-F. PAYEN.

Janvier 1856.

CORRESPONDANCE RÉTROSPECTIVE.

LETTRE DE CHARDON DE LA ROCHETTE

A M. BARBIER, BIBLIOTHÉCAIRE DU CONSEIL D'ÉTAT.

30 Messidor an x1 (19 Juillet 1803) (1).

Je compte, mon ancien et cher confrère, partir vers la fin de la semaine. Vous savez qu'une fièvre opiniâtre, qui m'a tourmenté sans relâche depuis mon retour, m'a empêché de suivre ma mission pour laquelle vous connoissez mon zèle. Heureusement je suis débarrassé, depuis environ un mois, de cette maudite fièvre, et après avoir repris haleine, je retourne à mon poste, et vous prie de croire que je réparerai le temps perdu, et certes perdu malgré moi.

Vous me connaissez actif et impatient, lorsque je ne puis travailler. Je vais d'abord à Troyes, afin de laisser raffermir ma santé avant de descendre dans le Midi et de monter ensuite dans le Piémont. Je trouverai à Troyes les manuscrits du président Bouhier, que je demanderai au Ministre de faire enlever en masse, en lui demandant en même temps la permission d'emporter avec moi ceux qui sont relatifs à l'Anthologie, et ceux qui peuvent améliorer la nouvelle édition des OEuvres de La Monnoye, que je me propose de publier, et qui est prête depuis longtemps, comme vous savez. Vous avez vu que dans l'exemplaire in-4° de l'édition de Dijon, qui a passé par vos mains, il y a au moins cinquante fautes, l'une portant l'autre,

(1) Cette lettre nous a été communiquée par M. Louis Barbier, conservateur-administrateur de la Bibliothèque du Louvre.

dans chaque page. Vous trouverez dans un article que j'ai envoyé au Magasin Encyclopédique, et qui paroîtra par les soins de notre ami Parison lorsqu'il plaira à l'ami Millin de le faire insérer, deux bonnes âneries de cette édition de Dijon. Rétablissez, je vous prie, le titre d'une imitation de Martial : Crispulus iste quis est, au lieu de Crispes lusite?

Dès que le Ministre de l'Intérieur sera de retour, et que je serai à mon poste, je lui écrirai pour le prier de faire lever la suspension de mon traitement, et de me faire payer l'arriéré; il ne voudra pas traiter son compatriote, né à trois lieues de distance de sa maison paternelle, sicut ethnicum et publica

num.

Faites, je vous prie, mes remerciments sincères au citoyen Jacquemont de l'intérêt qu'il continue de prendre à moi. Notre ancien confrère Le Blond et vous, vous connoissez l'estime que j'ai toujours faite de lui.

Quant au propos qu'on m'attribue sur le citoyen Arnault, il est si bête et si peu vraisemblable, que je ne sais pas comment un homme d'esprit comme lui a pu y croire un seul moment. Je n'ai jamais offensé personne, ni dans mes lettres, ni dans mes écrits. Lorsque je me suis permis quelque critique raisonnable, j'ai toujours eu pour les auteurs les égards que les gens de lettres se doivent, et ils m'ont tous remercié. Lié avec les principaux savants de l'Europe qui cultivent le même genre d'étude, je suis honorablement cité dans leurs écrits. Quand un rival dit, en parlant d'une édition grecque de l'Anthologie: Eo ipso tempore quo prolegomena nostra prodibant, primus docuit vir doctissimus Chardon de La Rochette, qui cum vastâ rariorum librorum et universæ litterarum historiæ exquisitâ cognitione eximiam græcæ eruditionis conjungit scientiam (Jacobs, Comm. in Anthol. gr., vol. 2, pars 2a; præf. pag. 111, 1800), quand un rival, dis-je, s'exprime ainsi, après le compte que j'avois rendu de l'un de ses ouvrages, et qui étoit sévère sans être ni amer ni offensant, comment me serois-je permis un propos, tel que celui qu'on me prête, sur un homme que je

n'ai jamais. connu, mais recommandé depuis longtemps à l'estime publique par son talent poétique, et par l'amitié du Premier Consul.

Salut et longue amitié,

CHARDON DE LA ROCHETTE (1).

VARIÉTÉS BIBLIOGRAPHIQUES

Nous avons déjà annoncé, dans le Bulletin, qu'une nouvelle société de Bibliophiles, composée d'Anglois et de François, s'étoit constituée à Londres sous le titre de Philobiblon; nous avons même cité quelques noms. Nous parlerons aujourd'hui d'un ouvrage écrit par l'un des membres de cette société, et récemment imprimé en Angleterre. Peu d'amateurs possèderont ce livre, qui n'a été tiré qu'à cinquante exemplaires; il est donc urgent que nous en rendions compte à nos lecteurs, avant qu'il ne soit devenu aussi rare que les opuscules qu'il reproduit. En voici le titre De la littérature macaronique, et de quelques raretés bibliographiques de ce genre, par Octave Delepierre. L'auteur n'en est point à son coup d'essai; on connoît ses Mélanges de littérature macaronique. 1852, 1 vol. in-8. Nous savions donc, par avance, que cette nouvelle dissertation contiendroit de curieux aperçus sur ce genre de poésie; mais nous ne nous attendions pas à y trouver le texte des macaronées les plus rares. C'est une bonne fortune pour les élus qui prendront part à la distribution du très petit nombre d'exemplaires livrés au com

merce.

M. Delepierre a fait ainsi réimprimer le Prosteïdos, et une Ode sur le professeur Monro, macaronées à base angloise; la

(1) On trouve plusieurs autres lettres de Chardon de La Rochette à M. Barbier, dans le Bulletin du Bibliophile, e série, page 617 et vie série,

page 21.

Macharonea, de Tisi Odassi, à base italienne; la Cagasanga Reistrosuyssolansqnettorum, à base françoise. « En offrant éga«<lement ce poème aux membres de la société des Philobiblon, « nous croyons avoir remis en lumière quatre des plus grandes <«< raretés bibliographiques du genre. » L'auteur signale ensuite, comme étant fort peu connus, deux poèmes macaroniques à base angloise, l'un Sur les chemins de fer, et l'autre Sur la mort du grand serpent de mer. Il regrette de n'avoir pu découvrir un seul exemplaire du Carmen Arenaïcum, de Du Monin, et de l'Historia bravissima, de J. Germain; il auroit désiré en publier quelques passages. M. Delepierre reproduit encore le texte complet du poème de Frey, intitulé: Recitus veritabilis super terribili esmeuta paysanorum de Ruellio. Cette pièce, considérée comme l'une des meilleures macaronées, est tellement rare que l'on n'a pu en citer, jusqu'à ce jour, que des vers détachés. Enfin, dans les Addenda, on trouve la Macaronée inédite, publiée par M. Desbarreaux-Bernard, et un passsage de l'Unio, seu lamentatio Hibernica, sanglante critique contre le ministre Pitt, avec une Ode satirique sur le poète Peter Pindar.

Il étoit difficile de réunir, en quarante feuillets, un plus grand nombre de raretés.

AP. B.

NOUVELLES.

Le 18 février, on a commencé la vente de la bibliothèque de M. Duplessis, et le 25, celle de la bibliothèque de M. Parison. Dans un prochain numéro du Bulletin, nous parlerons de ces deux catalogues, qui renferment quelques indications bibliographiques, aussi curieuses qu'intéressantes. Nous nous bornerons aujourd'hui à signaler la notice biographique de M. Parison, écrite par M. Charles Brunet, l'auteur du Manuel du Libraire.

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