Sayfadaki görseller
PDF
ePub

cédèrent à un brave curé du voisinage le soin de son éducation. Entré au séminaire de Reims, il fut pourvu de la cure d'Étrépigny, le 18 décembre 1684, et l'on sait qu'il mourut en 1729. Sa vie fut exempte de reproches, et l'exercice qu'il fit des vertus évangéliques préparoit peu au scandale du malheureux écrit qui a fait sa réputation. Cependant on cite quelques singularités de ce bizarre personnage et le trait que nous allons rapporter cadre bien avec la haine qu'il témoigne à plusieurs reprises dans ses écrits contre l'oppression des grands. Meslier avoit refusé de recommander au prône le seigneur d'Étrépigny, qui avoit maltraité quelques-uns de ses paroissiens; le cardinal de Mailly, alors archevêque de Reims, devant qui la contestation fut portée, l'y contraignit, et le dimanche qui suivit cet ordre, le curé monta en chaire et dit en présence du seigneur : . Voilà le sort ordinaire des pauvres curés de campagne; les archevesques, qui sont de grands seigneurs, les méprisent et ne les écoutent pas; ils n'ont des oreilles que pour la noblesse; recommandons donc le seigneur de ce lieu, et prions Dieu pour M. de Clairy; demandons à Dieu sa conversion, et qu'il lui fasse la grâce de ne point dépouiller l'orphelin..

Cette manière de réparation fut peu goûtée de M. de Clairy, et l'état de guerre continua, et fut itérativement dénoncé à l'archevêché. Réprimandé de nouveau, le curé, dit-on, en conçut une telle mortification qu'il se laissa mourir de faim. Nous savons aujourd'hui qu'à ce dépit se joignoit chez Meslier un chagrin sérieux: Meslier devenoit aveugle, malheur qu'il redoutoit depuis longtemps, et qui acheva de le dégoûter de l'existence. On comprend qu'avec les tristes doctrines dont il s'étoit nourri, n'étant plus retenu ni par le devoir, ni par l'espérance, rien ne l'arrêta dans la voie du suicide. Du reste, autant le malheureux Meslier avoit mis de soin à cacher de son vivant les désolantes doctrines dont il étoit imbu, autant une fois le parti de mourir arrêté, prit-il ses mesures pour qu'après sa mort elles pussent acquérir la plus grande publicité. L'ouvrage dans lequel il avoit consigné ses opinions, très nettement écrit de sa main, en triple exemplaire, dûment scellé, fut par ses soins porté au greffe de Sainte-Menehould, lieu de la juridiction d'Étrépigny, à l'officialité de l'archevêché de Reims, et à l'hôtel de ville de Mézières. En même temps Meslier, pour mieux atteindre son but, laissoit deux lettres, l'une à l'adresse du clergé de Reims, l'autre à l'adresse des curés des environs d'Étrépigny.

Cette livraison du Cabinet historique se termine par une suite du Catalogue général des documents et manuscrits relatifs à la Bourgogne.

329. HUCHER. Études sur l'histoire et les monuments du

département de la Sarthe. Le Mans, impr. de Ch. Monnoyer, 1856, 1 vol. gr. in-8 de 276 pages br. et enrichi d'un grand nombre de gravures sur bois, sur cuivre et sur pierre.... 7- 50

Véritable mosaique, ce livre offre comme le reflet des divers talents qui ont prêté à l'auteur leur concours affectueux. M. Lassus, l'habile architecte, donne, tout d'abord, l'histoire bibliographique de la plus ancienne carte du Maine. M. Landel, qui possède, à lui seul, plus de documents sur la cité du Mans que toutes les bibliothèques du département, raconte ensuite les vicissitudes des anciennes enceintes de la ville: il dit les noms et la place des tours qui flanquoient ses murailles, la date de leur construction

[ocr errors]

et de leur démolition, etc.; un document original, copié presque in extenso, sert de pièce justificative à cette partie du livre. Plus loin M. Charles donne, dans un style vif et piquant, l'histoire de La Ferté-Bernard, sa patrie; il en a étudié surtout, avec amour, la belle et curieuse église, le second monument du département, dans l'ordre d'intérêt. M. Charles n'est pas moins compétent lorsqu'il s'agit de reconstituer l'ancien état militaire de La Ferté, et il appuie tous ses récits de l'analyse de documents originaux, inédits jusqu'à ce jour, et qu'il exhume des divers dépôts de La Ferté et du Mans.

M. Drouet, qui, à toutes les époques, a montré tant de zèle pour la conservation des monuments, fait connoître ensuite ce qu'étoit la mosaïque du Mont-Saint-Jean, lorsqu'elle fut découverte par M. le vicomte de DreuxBrézé, en septembre 1844. On sait qu'aujourd'hui il n'en reste plus rien; mais le beau dessin que nous donnons en perpétuera le souvenir.

Enfin, M. Anjubault a bien voulu doter ce travail d'une intéressante révélation, au point de vue bibliographique : il s'agit de la découverte d'un très ancien Almanach manceau, publié par Jehan Delespine, docteur en médecine, pour l'année 1534.

L'auteur a ajouté à ces piquants articles quelques notices, dans lesquelles il passe en revue les vitraux de la cathédrale du Mans (rose et chapelle du chevet), les statues de son portail roman, dont il a donné, le premier, un commencement d'explication fondé sur l'épigraphie; une ancienne étoffe de soie, déposée dans le trésor de l'église de la Couture du Mans, et d'origine sassanide, selon l'opinion d'un illustre savant; une curieuse maison de la vieille ville, dite d'Adam et d'Ève, construite précisément par le même Jehan Delespine dont nous venons de parler; enfin, la magnifique pierre tombale de Saint-Ouen-en-Belin.

On y remarque aussi un travail assez étendu, et richement illustré de bois gravés et de planches de cuivre, sur Sillé-le-Guillaume, petite ville historique qui sera visitée par plus d'un touriste, aujourd'hui que le chemin de l'Ouest y conduit, sans efforts, des flots de voyageurs; l'auteur reconstitue la liste de ses barons, explique et décrit ses monuments, donne la pierre tombale du bienheureux Geoffroy de Loudun, les sceaux de tous les seigneurs des environs; enfin publie, pour la première fcis, le tombeau, du XIIe siècle, de l'église de Neuvillette, qui donne lieu à un piquant article de critique.

Le volume se termine par une esquisse sur la plus grave des matières, la sigillographie; c'est un aperçu rapide qui initie le lecteur à cette austère science, la sœur de la numismatique, dont les éléments avoient été confinés, jusqu'à ce jour, dans d'énormes volumes trop peu accessibles au public.

Un grand nombre de gravures sur bois, et quatorze planches sur cuivre ou sur pierre, dont quelques-unes in-folio, rendent ce volume réellement remarquable au point de vue archéologique et même du bon marché.

330. Delepierre (Octave). De la littérature macaronique et de quelques raretés bibliographiques de ce genre. Londres, 1855, in-8, pap. vélin....

8

[ocr errors]

Voir sur ce petit ouvrage, tiré à cinquante exemplaires, les Variétés bibliographiques de cette livraison.

30

DU

BIBLIOPHILE

REVUE MENSUELLE

PUBLIÉE PAR J. TECHENER

AVEC LE CONCOURS

DE MM. L. BARBIER, Conservateur-Administrateur à la Bibliothèque du Louvre; Ap. BRIQUET; G. BRUNET; Eusèbe CASTAIGNE, bibliothécaire à Angoulème; J. Chenu; de ClinCHAMP, Bibliophile; V. COUSIN, de l'Académie Françoise; DESBARReaux-Bernard, Bibliophile; A. DINAUX; A. ERNOUF, Bibliophile; FERDINAND-DENIS, Conservateur à la Bibliothèque Sainte-Geneviève; J. DE GAILLON; ALFRED GIRAUD; GRANGIER DE LA MARINIERE, Bibliophile; P. LACROIX (BIBLIOPHILE JACOB); J. LAMOUREUX ; C. LEBER; LEROux de Lincy; P. de Malden; de MonMERQUÉ; FR. MORAND; PAULIN PARIS, de l'Institut; LOUIS PARIS; Dr J. F. PAYEN; PHILARETE CHASLES, Conservateur à la Bibliothèque Mazarine; J. PICHON, Président de la Société des Bibliophiles François; SERGE POLTORATZKI ; RATHERY, Bibliothécaire au Louvre; ROUARD; S. DE SACY, de l'Académic Françoise; SAINTE-BEUVE, de l'Académie Françoise; CH. WEISS; Yemeniz, de la Société des Bibliophiles François; etc.; etc.,

CONTENANT DES NOTICES BIBLIOGRAPHIQues, philoloGIQUES, HISTORIQUES, LITTÉRAIRES, ET LE CATALOGUE RAISONNÉ DES LIVRES DE L'ÉDITEUR.

MARS.

DOUZIÈME SÉRIE

A PARIS

J. TECHENER, LIBRAIRE

PLACE DE LA COLONNADE DU LOUVRE No 20.

1856.

Sommaire des no de Mars de la douzième série du Bulletin

du Bibliophile.

REVUE DES VENTES. I. Notice bibliographique sur les ventes Duplessis et Parison, par M. Silvestre de Sacy....

613

II. Liste de quelques principales adjudications de la vente Duplessis..

617

III. Compte rendu analytique de la vente des livres de
M. Parison, par M. Jacq. Charles Brunet...
LE CÉSAR DE MONTAIGNE, par M. Cuvillier-Fleury.
CORRESPONDANCE du BULLETIN DU BIBliophile.
Lettre à l'éditeur, relative à un article de M. Payen,
inséré dans la précédente livraison, par M. Grün...
Lettre sur le même sujet, par M. Philarète Chasles.
CATALOGUE

618

625

644

646

647

I.

BIBLIOTHÈQUES DE M. G. DUPLESSIS ET DE M. PARISON.

Nous allons mettre sous les yeux de nos lecteurs les adjudications principales de ces deux ventes qui ont obtenu chacune dans leur genre un succès mérité. Voici au surplus l'annonce qu'en avoit faite M. de Sacy dans le Journal des Débats du 12 février:

Nous avons à annoncer une nouvelle qui intéresse les amateurs de livres et le public lettré: deux bibliothèques importantes vont être vendues dans le courant de ce mois, la bibliothèque de M. G. Duplessis, ancien recteur de l'Académie de Douai, décédé il y a environ deux ans, et la bibliothèque de M. Parison, mort tout récemment dans un âge avancé. La vente des livres de M. Duplessis commencera le 18 février, et celle de M. Parison le 25 du même mois. Le catalogue de la première de ces deux bibliothèques se distribue chez M. Potier, libraire, quai Malaquais, 9, et le catalogue de la seconde chez M. Labitte, libraire, sur le même quai, 3. Ces deux catalogues, rédigés avec beaucoup de soin et précédés l'un et l'autre d'une notice sur le propriétaire des livres qui vont être vendus, méritent d'être lus. La notice sur M. G. Duplessis est de M. Preux, premier président honoraire de la Cour impériale de Douai, et la notice sur M. Parison est de M. J.-C. Brunet, le savant auteur du livre intitulé : le Manuel du libraire et de l'amateur.

emble que le hasard se soit plu à rapprocher ces deux

« ÖncekiDevam »