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conserver les états; en France, elle fut entreprise pour détruire son gouvernement. Ce ne fut point pour battre l'ennemi, mais pour en être battus, que certains révolutionnaires poussèrent leurs armes contre l'ennemi. Ce fut pour faire le 10 août fut déclarée à la puisguerre que sance autrichienne. La prise de Longwy et de Verdun fit le triomphe de Marat, de Danton et de leurs amis; et ce fut la guerre de la Vendée, fomentée, prolongée par ceux-là mêmes qui avaient l'air de vouloir la faire cesser, qui éleva le trône des gouvernans révolutionnaires. Enfin, ce fut la continuation et la reprise de la guerre, après le 18 fructidor, qui seule put soutenir pendant deux ans l'étrange autorité du directoire.

Mais il faut une base au désordre même. Ce pouvoir n'ayant plus de ruines au milieu desquelles il pût continuer son existence, il devait néces

sairement tomber en dissolution; et la main qui le frappa, eût-elle été moins vigoureuse, il n'était guères possible qu'il pût se soutenir plus longtemps: mais cette main était peutêtre la seule qui pût sauver alors la France des horreurs d'une anarchie nouvelle. Sous ce rapport, elle doit des actions de grâces au pouvoir consulaire. Aucun homme raisonnable. ne peut en refuser à l'homme extraordinaire qui nous a débarrassés du directoire, à celui qui nous a laissé la faculté de chercher les débris de notre raison, et l'espoir d'avoir encore quelque ressemblance avec les nations civilisées. Je lui en dois, pour mon compte particulier, et je les lui adresse bien sincèrement ici.

Je m'arrête: l'historique du gouvernement qui s'est établi après la fameuse expédition du 18 brumaire, n'entre point dans mon plan. Il ne peut guère être permis, il n'est pas

possible peut-être de dire la vérité sur une puissance qui existe; la politique le défendrait presque toujours quand les intérêts personnels de l'écrivain pourraient le permettre. Les hommes qui ont affecté le plus d'indépendance et de fierté, ont été plus d'une fois dominés par le bénéfice qui peut résulter de la protection d'une grande puissance. On risque, par cette seule considération, de noyer la vérité, sans s'en apercevoir, dans un déluge de fades adulations dont les contemporains peuvent bien démêler le prestige', mais qui se changent en ténèbres pour la postérité. Les exploits militaires du chef actuel du gouvernement, avant le 18. brumaire ; l'influence qu'ils ont eue avant cette époque seulement, sur les destinées de la France et de l'Europe, feront partie de cet ouvrage. Heureux ceux à qui il peut être réservé de publier ses bienfaits, et sa gloire comme pacificateur! ESSAIS

SUR

LES CAUSES ET LES EFFETS

DE LA RÉVOLUTION

DE FRANCE.

LIVRE PREMIER.

1787.

LE E comte de Maurepas, d'un caractère essentiellement ami du repos, avait inculqué ANNÉS ses principes à son auguste élève, et trop souvent oublié qu'il instruisait un roi. L'avis du conseil du prince, suivant le vieil instituteur, devait être, dans toutes les circonstances, la règle exclusive de sa conduite; c'était seulement en se comportant ainsi, qu'un monarque pouvait être heureux et se garantir, d'ailleurs, du danger și facile d'être personnellement injuste.

En effet, s'il arrivait des événemens fâcheux, la responsabilité n'en pesait point sur sa tête,. mais sur ses ministres, dont les vues fausses Tome I.

A

1787.

les auraient provoqués, ou n'auraient pas su les prévenir; et s'ils étaient heureux, on saurait bien en faire attribuer la gloire au souverain, qui n'y aurait eu aucune part.

Ces documens sophistiques, trop séduisans pour ne pas être saisis avec avidité, s'identifièrent facilement au caractère du jeune monarque: ils le dirigèrent dans toutes les actions de sa vie, et les intrigans en firent un piége, en formèrent, autour de lui, une chaîne cruelle qu'il n'eut jamais la force de briser.

Tous ceux qui ont été à même d'observer P'éducation de Louis XVI, y trouvent le principe de ses faiblesses, et la cause de ses malheurs et des nôtres; mais l'historien doit dire que c'est peut-être parce qu'il fallait bien les trouver quelque part.

Nous ne ferons point remonter ces Essais à l'administration scandaleuse de l'abbé Terrai, à la conduite impolitique du comte de Saint-Germain, envoyé par l'esprit des révolutions, pour dépouiller le trône de sa principale force: ils appartiennent exclusivement aux temps de troubles; c'est à leur première époque qu'ils doivent commencer.

M. de Calonne attaqué, dénoncé par la première assemblée de notables dont il avait

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