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gloire, et plus indomptable que jamais. Les 1787. ministres s'étaient cependant flattés que cet acte d'indulgence le rendrait plus facile; ils s'étaient grossièrement trompés: tout le monde savait que cette indulgence qu'ils fesaient tant valoir, était au moins une faiblesse ; euxmêmes ne l'ignoraient pas.

La fière compagnie avait son orgueil à sasisfaire, qui sûrement, dans tous ces débats, n'était pas l'objet le moins important; et à l'appui de son système, l'opinion publique

qu'elle voulait conserver, secondée par

l'irrésolution connue du maître, qui n'avait déja que trop appris comme il fallait s'y prendre pour lui désobéir impunément. Aussi, aucune des propositions faites de sa part, ne furent entendues; ses raisonnemens furent inutiles, et ses menaces sans ellet.

Il fallait cependant des fonds au trésor public, et le scandale de ces querelles, en détruisant l'action du gouvernement, altérait journellement ses revenus, dont elles avaient l'amélioration pour objet. Pour sup pléer, autant que possible, aux secours sur lesquels il ne fallait plus compter, M. de Brienne proposa de donner plus d'étendue à la perception des deux vingtièmes; mais

le parlement assemblé, ne voulut entendre rien de semblable. Le ministre, traversé 1787. dans tous ses projets, chercha des ressources dans de nouveaux emprunts, moyen funeste qui avait déja causé la plus grande partie des maux auxquels on essayait de remédier, et qui, de la manière dont on s'obstinait à le combiner, ne pouvait en causer que de plus déplorables encore.

Dans la position où le parlement s'était mis vis-à-vis des peuples et du gouvernement, on ne devait pas espérer qu'il se montrerait plus traitable pour le système des emprunts, qu'il ne l'avait été pour celui des impôts. En cédant, en effet, à des vues beaucoup moins raisonnables que celles qu'il avait contrariées, il se mettait à découvert, et prouvait lui-même la justesse des imputations dirigées contre lui. En consentant d'ailleurs à l'enregistrement d'un édit bursal, il se serait ressaisi d'un privilége qu'il avait déclaré solemnellement ne pas lui appartenir, il se serait reconnu luimême publiquement, et une seconde fois usurpateur, en reprenant un droit usurpé; enfin, il se serait mis à la merci de la cour, qui, même en considération de sa dernière faiblesse, lui eût difficilement pardonné sa

1787.

précédente résistance. M. de Brienne qui avait senti que telle devait être la conduite des parlementaires, imagina la séance royale, tenue au palais de justice à Paris, le 19 septembre 1787, où le monarque porta luimême l'édit d'autorisation nécessaire pour emprunter une somme de quatre cent vingt millions, pendant cinq ans. Les magistrats, les princes, les pairs, qui avaient été convoqués à cette grande assemblée, furent publiquement invités à donner leur avis en présence du roi, et la majorité ayant paru se réunir en faveur de l'emprunt, sa majesté ordonna l'enregistrement immédiat de l'édit qui l'avait créé.

pro

Cependant, comme ce n'était pas les membres du parlement qui avaient formé cette majorité, on craignit de nouvelles testations de sa part, espèce d'insurrection morale, qui, prenant chaque jour plus de force et d'intensité dans les dispositions des peuples, devait nécessairement les conduire à des révoltes effectives, auxquelles ils préludaient déja, tant à Paris que dans les provinces, où les parlemens contrariaient l'autorité royale.

Ce fut sans doute pour prévenir ces résul tats terribles, que les ministres firent arrêter

et conduire dans des prisons d'état, les membres du parlement de Paris, les plus opposés aux volontés royales. Le duc d'Orléans qui avait personnellement interpellé le roi, en présence de son parlement sur la nature de l'acte que sa majesté exerçait dans cette circonstance, et protesté contre, fut exilé à son château de de Villers-Cotterets. Toutes ces opérations se firent avec une violence qui révolta, car il est bon de savoir qu'alors presque tout le monde avait embrassé le parti du parlement.

Un grand appareil de force militaire fut déployé ; ceux qui étaient chargés de mettre les lettres de cachet à exécution poursuivirent les magistrats jusques dans les chambres du palais, et les arrachèrent même de dessus leurs siéges (1).

(1)Dans cette circonstance, le parlement se déclara tout entier pour le duc d'Orléans, dont la puissance et le grand nom encourageaient son audace. Ainsi, ce n'est pas sans raison qu'on pourrait dire que ces magistrats furent les premiers l'ame de cette faction dite d'Orléans, dont on a tant parlé depuis.

1787.

Voici les remontrances qu'ils adressèrent au roi, au sujet de l'exil de ce prince.

« Sire, disait le parlement, la douleur publique a

Après avoir traité avec cette rigueur, 1787 la première cour du royaume, dans la personne de ses membres, les ministres, ou plutôt le principal ministre, qui savait bien que tous ces actes de violence n'avaient pas changé les dispositions des parlemens, résolut de les attaquer dans leur existence, seul moyen de se garantir de la vengeance terrible que, tôt ou tard, ils ne manqueraient pas d'exercer envers lui.

Telle est l'origine des grands bailliages, institution utile en elle-même, mais qui fut créée dans un temps inopportun, et ensuite de la cour plénière, qui, à peine pourrait compter l'assentiment de quelques personnes. C'est

ainsi

que par des opérations mal conçues, ou en combinant mal des opérations bonnes

« précédé votre parlement aux pieds du trône. Le « premier prince de votre sang est exilé on cher« che vainement quel tort il peut avoir. En serait-ce « un d'avoir dit la vérité au sein de la cour des pairs? « Si le duc d'Orléans est coupable, nous le sommes

« tous.

« Il était digne du premier prince de votre sang, « de représenter à votre majesté, qu'elle transformait « une séance royale en lit de justice: sa déclaration « n'a fait qu'énoncer nos sentimens. Votre parlement « supplie votre majesté de n'écouter que son propre

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