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Par le clergé, chef et instituteur de la morale, le monarque unissait entr'elles les diverses parties de l'état; et ce lien était ou devait être le plus fort, car la plus sainte des religions l'avait formé. Par la noblesse immédiatement rapprochée de son trône, il dirigeait la force publique, défendait les frontières contre les attaques de l'étranger, et suppléait à l'insuffisance des lois par l'habitude du respect qu'inspire toujours une grandeur effective ou supposée.

Par le tiers-état, source nourricière des deux autres, le prince distribuait dans toutes les parties du corps social, le sang et la chaleur, ou purs ou viciés, suivant que ses agens étaient avec lui dans un rapport conservateur, ou dans une divergence funeste.

Enfin, par la magistrature, rapprochée du tiers état par ses fonctions, et par ses prétentions de la noblesse, le chef de l'état s'unissait à tous ses sujets

par l'intérêt qui les touche le plus immédiatement, la distribution, de la justice.

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On a dit, on a répété jusqu'à la Coup. fureur, que cette forme de gouverne d'oil ment était despotique: il n'y a qu'une Révo remarque à faire sur ce reproche; c'est lution. que l'essence du despotisme étant de corroder et de détruire tout ce qu'il touche, d'abrutir tout ce qui l'environne, la France, au règne de ses rois, ne devait être qu'un désert fréquenté par des hordes errantes habité par des hommes farouches. Comment donc a-t-il pu se faire que les peuples de ce pays soient devenus les plus nombreux, les plus sociables, les plus civilisés de l'Europe? Comment a-t-il pu se faire que les arts et les sciences y fussent arrivés à un tel point de perfection, qu'il est difficile de croire qu'ils puissent s'élever plus haut? Comment a-t-il pu se se faire tout ce qu'il y avait d'hommes de

que

génie, d'hommes aimables et géné reux, aient recherché nos belles contrées comme leur plus agréable et leur plus cher asyle? Certainement la férocité du despotisme ne sait pas attirer ainsi. Est-ce chez les Turcs et l'empereur de Maroc que les Muses et les Graces vont donner des leçons à leurs favoris? Non, sans doute; et en accumulant toutes les richesses, en réunissant toutes les jouissances dans leur empire, les chefs de l'ancien gouvernement ont fait une réponse sans réplique aux parleurs inconsidérés, qui ne cessent de les traiter de despotes. Mais se justifient-ils aussi victorieusement d'un autre reproche plus grave?.

En ouvrant toutes les sources d'où devrait découler le bonheur, avaientils d'une main de fer contenu la perversité qui constamment marche à sa suite? Avaient-ils prévu que dans la disposition des choses humaines, les grands

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maux sont l'inévitable conséquence des grands biens, et que c'est ainsi que la nature se compose? Se sontils sur-tout garantis eux-mêmes du poison funeste qui, en circulant dans les veines de l'état, en a successivement dissous toutes les parties.

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Pour qu'un gouvernement puisse se soutenir, il faut qu'il soit conforme à des dison principe; que toutes ses parties parties soient complètes et vigoureuses; que tat. chacune d'elles soit en harmonie avec son institution. Comme société civile, le gouvernement français devait avoir la morale religieuse pour base fondamentale. C'est le comble du délire et de l'aveuglement, d'imaginer quelque chose qui puisse la remplacer. Comme monarchique, l'honneur le plus intact devait le diriger; et comme régulier, la justice civile, conforme à la justice religieuse, devait y faire régner la paix, assurer à chacun l'exercice de ses facultés, et conserver à tous, le fruit de cet exercice.

Il n'y a point, il ne peut y avoir de religion sans culte, point de culte sans prêtres, point d'honneur politique sans noblesse, point de justice active sans magistrats judiciaires. Nous avons bien vu des hommes qui avaient imaginé des constitutions où l'on devait se passer de tout cela; mais nous ne connaissons point de peuple, sans excepter ceux qu'ils ont instruits et prétendu gouverner, qui soient parvenus à exécuter leurs systèmes.

Mais les prêtres, les nobles, les magistrats qui dirigeaient la machine politique avant la révolution, étaientils restés fidèles aux institutions qui les avaient établis? Le prêtre obéissait-il, comme il le devait, aux lois du code évangélique ? Le noble avait-il conservé le feu sacre de l'honneur? Et le magistrat n'avait-il jamais été sourd aux réclamations de l'opprimé? n'avait-il jamais frappé qu'avec le glaive de la justice? On n'en a que trop dit sur

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