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de chose il voulait quelqu'adoucissement dans les impôts, ou seulement que leur répartition fût mieux ordonnée, et quelqu'amelioration dans la distribution de la justice; ses desirs ne s'étendaient guères plus loin.

Les procureurs, les avocats, les gens de bureau, qui ont joué un si grand rôle dans nos bouleversemens, songeaient à faire passer avec un peu de légalité, la bourse de leurs cliens dans leurs poches. Il n'y en avait guère, avant la tenue des états généraux, qui se donnassent la peine d'avoir des vues un peu plus profondes. Nul d'entr'eux, ne s'était avisé de calculer les profits des chances révolutionnaires.

Les gens de commerce, qui ensuite parurent dans une attitude non moins hostile contre l'ancien ordre de choses, ne pensaient auparavant qu'à leurs spéculations, et à les débarrasser des entraves qui les contrariaient.

Les ecclésiastiques subalternes, qui

Tome I.

concoururent avec tant d'efficacité à leurs propres désastres, voulaient bien se dégager de la contrainte où les tenaient quelques évêques qu'ils avaient cessé de respecter; ils ne songeaient pas à autre chose. Tout le mondevoulait un peu plus d'indépendance, et se placer dans une situation plus douce; mais il serait difficile peut-être de citer un seul homme utilement occupé, qui eût la pensée de détruire ou même de changer la monarchie. Si le peuple prit ensuite une part si active à cette destruction, c'est qu'on lui fit apercevoir ce qu'il pouvait y gagner, avant qu'il pût apprendre ce qu'il pouvait y perdre.

Il faut donc dire que le tiers-état oule peuple, qui a tout bouleversé en France, n'opéra ces désordres que parce qu'il y fut poussé par une force moins colossale, mais plus adroite et plus active, et qu'une fois lancé dans la carrière, il ne trouva pas en luimême les moyens d'arrêter le mou

vement qu'on lui avait imprimé avec tant d'imprudence.

gistra

ture.

Pour faire connaître l'ordre judiciaire, il faut rapprocher les points où La Mala noblesse perd son caractère, et ceux où le tiers-état veut s'arroger celui qui ne peut lui appartenir; et la magistrature de France, avant la révolution, sera le résultat. La dégradation à laquelle elle s'était abandonnée, fut une des plus abondantes sources de nos malheurs. La nature de ses fonctions lui commandait encore plus de vertus particulières et publiques, qu'aux autres sections de l'état. L'inconduite du clergé détruisait la morale; celle des juges perfectionnait le désordre, si je puis m'exprimer ainsi, et contribuait immédiatement à l'avilissement, à l'anéantissement des lois civiles et politiques.

Comme l'ordre général se compose de la régularité des mœurs, de la paix, et de l'économie dans les familles, l'incohérence dans l'adminis

hances.

Testration, et le bouleversement dans les finances, sur-tout, devaient résulter de l'oubli ou de la négligence des devoirs particuliers. Quelque fort que soit un gouvernement, quelqu'intrépides que soient ses soldats, il sera dévoré par une telle une telle cause, toutes ses baïonnettes s'émousseront ou se briseront comme du verre.

Si le désordre des finances fut le prétexte immédiat de la révolution, on peut dire que dans des temps antérieurs il avait agi puissamment surles autres causes qui l'ont rendue inévitable. Le génie du ministre Colbert avait trouvé le moyen de faire circuler en France une très-grande partie du numéraire de l'Europe; mais le génie de son maître avait trouvé le moyen de le déplacer de la bourse de ses sujets, par la grandeur de ses entrepri ses, deses exploits, et aussi par la grandeur de ses défaites; de sorte qu'après la mort d'un si grand roi, il ne resta

réellement à son peuple, que quelques beaux esprits et la plus grande misère: exemple terrible qui devrait bien apprendre aux nations et à ceux qui les gouvernent, que tout cet étalage de puissance et de force qu'ils appellent gloire, finit par ruiner tout aussi complètement ceux qui oppriment,' que ceux qui sont opprimés! L'empire romain se perdit dans le chaos de cette gloire; combien d'autres états auront le même sort, avant que leurs chefs aient appris à devenir plus sages !

Au commencement du règne de Louis xv, les coffres du trésor royal étaient vides: on avait beau établir des impôts, les sujets n'avaient pas d'argent pour les payer; et cependant alors, comme depuis, le gouvernement persistait à vouloir égaler la recette à la dépense, sans songer jamais à abaisser la dépense au niveau de la recette. Un de ces hommes funestes qui naissent toujours du sein du malheur des peu

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