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<< Au dernier ('), il nous faut encore dire de quelque difference qu'il y a de ce 6° article aux 5 articles precedens c'est que chascune personne peut exercer : pour soi mesme la dixiesme partition desdicts precedens 5 articles, sans qu'il sera mestier d'en estre donné par le Magistrat quelque ordre general; mais, cela pas ainsi en ce dernier. Car, ses exemples (2) sont vulgaires computations, qui se rencontrent à chasque moment; ausquels il seroit convenable que la solution ainsi trouvée fust d'un chascun acceptée pour bonne et legitime. Pourtant (3), considerant sa tresgrande utilité, ce seroit chose louable, si quelcuns, comme ceux qui en attendent la plus grande commodité, solicitoient de la faire mettre en effect; à sçavoir, que joignant (') les vulgaires partitions qu'il y a maintenant des Mesures, Pois, et Argent (demeurant chasque capitale Mesure, Pois, et Argent en tous lieux immuable), l'on ordonnast encore legitimement (5) par les Superieurs la susdicte dixiesme partition, à fin que chascun qui vouldroit la pourroit user.

» Il avanceroit aussi la chose, si les valeurs d'argent, principalement de ce qui se forge de nouveau, fussent valuez sur quelques Primes, Secondes, Tierces, etc.

» Mais, si tout ceci ne fust pas mis en œuvre si tost, comme nous le pourrions souhaiter, il nous contentera, premierement, qu'il fera du bien à noz successeurs ; car, il est certain que si les hommes futurs sont de telle nature comme ont esté les precedens, qu'ils ne seront pas tousjours negligens en leur si grand avantaige.

» Au second, ce n'est pas le plus abject sçavoir (®) à

(1)« Au dernier », ten laetsten, c'est-à-dire, pour finir.

(2) « Car, ses exemples », wandt d'exempelen van dien, les exemples de ce dernier chapitre.

(3) « Pourtant »>, daerom, c'est pourquoi. Nous avons déjà rencontré

<< daerom » traduit par « pourtant »>.

(4) « Que joignant », dat beneven, qu'avec...

(5) « Légitimement », Wettelick, légalement, c'est-à-dire par une Loi.

(6) « Le plus abject sçavoir », de vorworpenste wetenschap, la chose la plus négligeable à connaître.

un chascun en particulier, qu'il lui est notoire, comment les hommes se peuvent delivrer eux-mesmes, à toute heure qu'ils vouldroient, de tant et de si grans labeurs.

» Au dernier, combien que l'effect de ce 6o Article n'apparoistra point, peut estre, en quelque temps, toutesfois un chascun pourra exercer les cinc precedens, comme il est notoire qu'aucuns des mesmes l'ont desja mis en œuvre. »

H. BOSMANS, S. J.

VARIÉTÉS

I

À PROPOS

DU LAMARCKISME DE M. LE DANTEC

Lors de la dernière assemblée générale de la Société scientifique de Bruxelles «ante bellum » en avril 1914, nous avons appelé l'attention de la troisième Section sur les généralisations trop hâtives des observations de certains naturalistes contemporains, qui, comme Hugo de Vries, admettent les variations brusques des espèces dans le germe ou l'embryon; théorie qu'lsidore Geoffroy Saint-Hilaire avait déjà très nettement formulée, il y a près d'un siècle, en discutant les idées de Lamarck et de Georges Cuvier.

Nous avons également insisté sur les curieuses applications de la loi de Mendel aux variations des caractères morphologiques de l'homme et des animaux, ainsi que sur les races dominantes et dominées, bien connues aujourd'hui des zootechniciens et des physiologistes.

Ces faits et ces lois ont remis un instant à la mode les œuvres de Lamarck, dont M. Félix Le Dantec, chargé de cours à la Sorbonne, publiait peu avant la guerre une apologie dithyrambique dans la REVUE SCIENTIFIQUE (1).

Cet article, inspiré par un esprit sectaire étroit, comme toutes les publications agressives de ce professeur d'athéisme soidisant scientifique, ne mérite pas une réfutation en règle ; mais il faut au moins y relever les contradictions, les aveux, les réticences et les conclusions tranchantes.

Constatons d'abord que l'auteur commet une erreur grossière lorsqu'il affirme que Lamarck a fait preuve d'un génie prodi

(1) 14 juin 1913, pp. 740 et seq.

gieux en inaugurant le système transformiste, en trouvant, du premier coup, les lois fondamentales de l'évolution des êtres vivants, les deux principes qui résument toute la biologie du développement des organes par l'habitude et de la transmission par l'hérédité des caractères acquis.

Cette affirmation dénote une ignorance étonnante de l'histoire des sciences et de la philosophie.

Il y a longtemps que nous avons signalé l'existence des deux principes de l'évolutionnisme dans la doctrine d'Aristote, de ses prédécesseurs et de ses continuateurs, tels que Roger Bacon, Albert le Grand et Saint Thomas (1).

Plus tard Buffon, qui ne se contentait pas d'observer et de décrire les mœurs des animaux, institua de nombreuses expériences dans son jardin zoologique du château de Montbard en Bourgogne, afin d'étudier l'hérédité, le croisement et la sélection artificielle des animaux, ce dont Lamarck et Darwin se sont évidemment inspirés (2).

Dans ses Éléments de physiologie, le philosophe Diderot a formulé très nettement les deux aphorismes de Lamarck, quand il écrivait :

« L'organisation détermine les fonctions et les besoins, et quelquefois les besoins refluent sur l'organisation et cette influence peut aller même jusqu'à produire des organes, toujours jusqu'à les transformer. »

Lamarck a paraphrasé plus ou moins habilement ces textes, parfois d'une façon puérile, notamment quand il prétendait expliquer l'allongement du cou de la girafe par l'habitude de brouter les grands mimosas.

Lamarck, affirme M. Le Dantec, n'était rien moins que chimiste, mais était par contre physicien, très supérieur aux naturalistes à courte vue qui n'aiment pas la méthode déductive.

Cette affirmation est intéressante à enregistrer en fait Lamarck n'était pas plus physicien que chimiste! Car les connais

(1) Un dogme matérialiste ou la doctrine de l'Évolution. REVUE CATHOLIQUE DE L'UNIVERSITÉ DE LOUVAIN, 1878 (tome X). L'étude de la nature dans l'antiquité. IBID. tome XIV, 1875, et au moyen âge. IBID., tome IX, 1872. Darwin et les progrès de la Zoologie. ANNALES DE LA SOCIÉTÉ SCIENTIFIQUE DE BRUXELLES, 1882.

(2) La zoologie expérimentale du XIIIe siècle jusqu'au début du siècle actuel, par Gustave Loisel (Expériences de Buffon sur la sélection des races de pigeons et le croisement de diverses espèces de mammifères sauvages et domestiques). REVUE DU Mois, tome X, juillet 1910.

sances de Lamarck en physique étaient au moins aussi rudimentaires qu'en chimie. Le caractère déductif et généralisateur de son esprit prouve uniquement qu'il s'inspirait de la philosophie des Grecs, voire même de leur métaphysique, dont M. Le Dantec fait si bon marché.

C'est en étudiant les animaux sans vertèbres et particulièrement les mollusques que, frappé de leurs variations morphologiques, Lamarck fut amené à conclure au transformisme général des êtres vivants dans la nature. Il se rangeait en cela à la suite. d'Empedocle, d'Anaximandre, d'Héraclite, d'Aristote, d'Ovide, d'Epicure et de tant d'autres, qui tenaient la même doctrine.

Il y avait longtemps qu'on enseignait dans les écoles de philosophie, avant Blaise Pascal, que l'habitude est une seconde nature, que les organes se développent par l'exercice et que les races de plantes et d'animaux résultent de la fixation de caractères acquis et transmis par hérédité.

Cependant la doctrine de Lamarck ne devait pas régner sans conteste. Haeckel affirme qu'il est le plus souvent impossible d'expliquer la modification des formes par l'habitude, l'usage ou le défaut d'usage des organes dans les milieux changeants du Cosmos et il conclut à la supériorité de la doctrine de Darwin, de la sélection naturelle par la lutte pour l'existence. DuboisReymond était du même avis, quand il disait, dans un congrès des naturalistes allemands à Leipzig, qu'en nous tenant à la doctrine de la sélection naturelle qui exclut l'idée de la finalité, nous sommes comme le naufragé qui tout à l'heure se voyait perdu sans ressources et qui maintenant s'est cramponné à une planche et se laisse porter par elle sur les eaux.

Quand il n'y a pas à choisir entre la planche et le fond de l'eau, l'avantage est bien positivement du côté de la planche (1).

Le célèbre physiologiste allemand ne voyait donc pas dans la doctrine de Lamarck, qu'il connaissait parfaitement, une épave capable de porter au-dessus de l'abîme la doctrine de l'évolution.

Or, voici que M. Le Dantec à son tour repousse la fameuse planche de salut de la sélection naturelle : «Après la publication du livre de Darwin, dit-il, on avait pu croire un instant que le transformisme allait s'imposer; mais les explications spécieuses du savant anglais ne pouvaient résister longtemps à la critique ». « Le succès du Darwinisme fut dangereux, car le jour où l'on aperçut l'inconsistance du système, on abandonna en bloc le

(1) Voir nos articles (1878) REVUE SCIENTIFIQUE DE BRUXELLES. Les naturalistes philosophes.

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