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sivement à augmenter le rendement de son travail, l'attacher davantage à la terre.

Nos travailleurs agricoles belges jouissent d'une réputation méritée d'habileté et d'activité; mais, s'ils l'emportent sur les agriculteurs étrangers, c'est surtout par leur plus grande assiduité au travail. Le rendement de l'ouvrier agricole n'a à sa base qu'un labeur lent et tenace qui supplée au manque d'organisation scientifique. Le grand outillage s'est perfectionné, mais les méthodes de travail restent nettement imprégnées d'empirisme. En général, le patron s'inquiète fort peu de savoir si son ouvrier emploie le meilleur moyen d'exécuter la tâche qu'il lui confie. Le plus souvent il lui trace celle-ci dans ses lignes essentielles et il laisse à l'inspiration de l'homme le soin des détails et le choix des solutions. Le souci d'agencement, s'il existe, est partiel, informe, accidentel.

Or, si toute opération manuelle est exécutable de diverses façons, une seule présente des avantages maximum. Ce meilleur procédé peut avoir été découvert par l'expérience personnelle de tel ou tel ouvrier, mais, dans ce cas, il reste l'apanage de quelques privilégiés isolés et ne vient pas à la connaissance de tous les travailleurs agricoles. Le plus souvent, le meilleur procédé demeure simplement inconnu; il ne peut être que le fruit d'une recherche scientifique attentive, d'une étude de combinaison des mouvements. Ce n'est pas de l'ouvrier, absorbé ou accablé par son travail, qu'il faut attendre cet effort de combinaison, de coordination. Au patron ou à ses auxiliaires de faire ce travail d'analyse et de synthèse.

Voici, à titre d'exemple, comment, d'après Taylor, il faut procéder et comment l'on procéda à Criel.

«Il faut : 1) Réunir 10 ou 15 hommes d'origine et de mentalité différentes, familiers avec le travail à analyser.

» 2) Étudier la série exacte de leurs opérations et les décomposer en chacun de leurs mouvements partiels, si élémentaires et si simples soient-ils.

» 3) Déterminer le temps de chacun de leurs mouvements élémentaires et choisir le procédé permettant d'aller le plus vite. » 4) Eliminer les mouvements lents et inutiles.

» 5) Coordonner la série des mouvements les plus rapides et les plus efficaces.

>> La nouvelle méthode ainsi constituée se substitue aux autres méthodes antérieurement en usage et devient le procédé-type qui est enseigné d'abord aux instructeurs, puis par ceux-ci

aux ouvriers. Elle est suivie jusqu'à ce qu'une nouvelle suite de mouvements, reconnue plus avantageuse, vienne la supplanter.

>> On étudie de même chaque type d'outil. Ils présentent tous des caractéristiques, empiriquement établies, mais fondées sur des expériences antérieures. Après examen et comparaison du rendement des divers types, la méthode scientifique cherche à grouper dans un seul outil les qualités de plusieurs d'entre eux. De même que la méthode de travail adoptée aura groupé, condensé plusieurs procédés antérieurement utilisés, ainsi l'outil-type réunira le fruit d'expérience des outils dont il procède. »

De semblables études des mouvements et de l'outillage ne constituent pas l'unique effort du patron agricole. Il lui incombe encore de sélectionner convenablement les ouvriers, de leur distribuer le travail et de le leur préparer. Il est donc indispensable que le patron connaisse ses ouvriers, avec leurs qualités et avec leurs défauts, qu'il sache répartir suivant leurs capacités les différentes besognes. Il ne sert à rien, en effet, de gagner du temps sur le travail des sujets pris individuellement ou par catégories, si, dans l'ensemble, les efforts manquent de coordination.

C'est à cette coopération intime que doivent aboutir, en définitive, le perfectionnement technique du travailleur et le talent d'organisation du patron.

Dans quelle mesure la situation actuelle de la Belgique permettrait-elle de mettre en pratique l'organisation scientifique du travail agricole? Il ne peut être question d'imaginer, pour l'ensemble du pays, une organisation-type et de l'imposer aux cultivateurs. Une telle solution heurterait les habitudes acquises et troublerait profondément le régime du travail. De plus, la grande diversité des régions y mettrait obstacle.

I importe, au contraire, de tenir compte du caractère des agriculteurs ainsi que de leurs coutumes et de les amener graduellement à modifier leurs méthodes au profit de procédés meilleurs. A cet effet, rien n'est plus propre à les faire réfléchir que de leur démontrer de façon permanente que, pour un même sol, une même exploitation, telle ou telle modification dans l'organisation du travail, en apparence sans importance, augmente considérablement le rendement. Il faudrait reprendre, en plein territoire pacifié, la démonstration esquissée à Criel. Il faudrait créer des fermes-modèles, laboratoires d'organisation à la disposition de tous les exploitants, grands et petits. L'action

de ces fermes se faisant par rayonnement, on les multiplierait dans l'intérieur du pays suivant l'aire d'influence de la première exploitation organisée.

Pour celle-ci, l'intervention de l'État paraît nécessaire; mais on peut prévoir, par la suite, la création de fermes-modèles par des associations privées. La contribution de l'État dans ces organisations ultérieures irait alors en diminuant jusqu'à se restreindre à l'intervention par voie de conseils ou d'encouragements.

La ferme-modèle serait :

1) Un organisme chargé de rechercher et de soumettre à l'expérience les perfectionnements dont sont susceptibles les méthodes et l'organisation du travail.

2) Un foyer d'instruction, un centre de formation pour les agriculteurs.

3) Un facteur de coordination et d'harmonisation de la production d'une région ainsi que de l'écoulement de la production. 4) Un organe de répartition et d'utilisation de la main-d'oeuvre disponible pendant certaines périodes de l'année.

La ferme-modèle jouerait en quelque sorte, pour le secteur où elle ferait sentir son influence, le rôle qu'avait à Criel, pour l'exploitation, le bureau de direction. Seulement, elle se contenterait d'agir indirectement sur les agriculteurs en leur montrant l'exemple et en leur donnant des conseils, sans contraindre personne.

La destruction de la région des Flandres où les armées ont combattu pendant quatre années fournit l'occasion immédiate de l'application de ce système.

Le sol doit être débarrassé de milliers de projectiles; la couche arable a disparu; le travail nécessaire pour la remise en état de culture du sol est énorme.

Les initiatives privées sur lesquelles on avait tablé au début ont été rebutées par l'ampleur de la tâche à accomplir. Après une inspection minutieuse du terrain, un très grand nombre de fermiers sont repartis sans esprit de retour, parce qu'ils considéraient leur exploitation comme irréconstituable. On ne s'en étonnera pas, si l'on se représente qu'il s'agit de combler les entonnoirs d'obus, ce qui exige un remaniement moyen de 900 mètres cubes de terre par hectare, et de séjourner dans une région à peu près déserte dépourvue de tout, dans des conditions d'hygiène très compromises par la présence d'innombrables flaques d'eau contaminée.

La mise en valeur du sol restauré rencontrera des difficultés spéciales qu'il importe, dans la mesure du possible, d'éviter à l'exploitant. Citons, à titre d'exemple, ce qui se présente avec les trous d'obus. Si l'on s'est simplement contenté de les remplir avec des terres ramassées aux environs, on constate, au bout de très peu de temps, que les cuvettes ainsi comblées sont envahies par une végétation sauvage, caractéristique des terres acides. Il est facile d'en saisir la raison. Lors de son explosion, l'obus a produit non seulement la projection au loin des terres superficielles, mais encore une compression locale du sol. Le fond de l'entonnoir est donc formé de parois damées et par suite peu perméables. Les eaux pluviales se sont accumulées dans ces trous et y ont déposé l'argile qu'elles tenaient en suspension. De là un colmatage qui est venu accentuer l'imperméabilité du fond de l'entonnoir. Si le comblement se fait sans précautions préalables, la surface restaurée ne présentera donc nullement les qualités du sol ancien.

C'est ce que les agriculteurs ont déjà pu constater dans divers terrains remis en culture à la håte. Le mal peut être facilement combattu, mais au prix de travaux considérables.

L'intervention de l'État a donc été reconnue indispensable. Sur les 30 000 hectares de terres dévastées entre Dixmude et la frontière française, 11 000 vont être remis en état et offerts aux cultivateurs, qui trouveront là 2000 métairies de 5 hectares et 2000 habitations ouvrières avec terrain de 50 ares.

L'effort est considérable; il n'est toutefois pas suffisant. D'abord, il est indispensable à la sécurité et à la santé des populations riveraines que les quelque 20 000 hectares restés en marge de ce travail soient également assainis, remis en état et repeuplés. Et peut-être, puisque les conditions d'exploitation y sont plus difficiles qu'ailleurs, y aurait-il lieu d'y faire précisément un essai de grande culture pourvu de moyens puissants? Dans ces vastes régions rendues à la culture, l'on pourrait organiser des fermes-modèles, au programme défini plus haut. Elles populariseraient l'organisation méthodique du travail agricole et rechercheraient expérimentalement les moyens de la perfectionner toujours davantage.

MAURICE DEMANET,

Ingénieur Civil.

IV

Les Annuaires du Bureau des Longitudes

de 1915 à 1919

Pendant le long isolement dans lequel nous a tenus l'occupation ennemie, les publications périodiques à dépouiller se sont accumulées. Voici les Annuaires du Bureau des Longitudes de 1915 à 1919 (1). On connait l'intérêt que présentent généralement les Notices scientifiques qu'écrivent pour leurs Annuaires les membres de cette institution savante : chacune est un résumé très substantiel des questions les plus importantes, les plus à l'ordre du jour dans différents domaines. Résumer brièvement les Notices des cinq derniers volumes, c'est donc faire une manière de Bulletin scientifique dont les chapitres auraient été désignés par les hommes plus compétents.

1915.G. BIGOURDAN.

et des objectifs (173 p.).

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Les méthodes d'examen des miroirs
Écrites pour le grand public, les

Notices de l'Annuaire du Bureau des Longitudes ne peuvent le

(1) ANNUAIRE POUR L'AN 1915 PUBLIÉ PAR LE BUREAU DES LONGITUDES; POUR L'AN 1916 -; POUR L'AN 1917 —; POUR L'AN 1918 — ; POUR

L'AN 1919. Paris, Gauthier-Villars.

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On sait que, depuis 1904, les volumes des années impaires renferment les tableaux détaillés relatifs à la Géographie, à la Statistique, à la Météorologie, tandis que les volumes des années paires contiennent les renseignements relatifs à la Physique et à la Chimie. Nous signalons ici les principales modifications apportées à la partie générale, à partir de chacun des Annuaires. 1915. Une note de M. Bigourdan sur les constellations (37 p.), accompagnée de deux cartes célestes (cinq à partir de 1917), et un tableau des coordonnées des principales étoiles. Une note de M. Renaud sur la profondeur

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des mers (8 p.).

1917. Une note de M. Bigourdan sur les étoiles doubles et multiples, avec un catalogue des principaux couples (30 p.). Une note de M. Renaud sur les mesures employées sur les cartes marines (4 p.).

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1918. Un article de M. Bigourdan sur les cadrans solaires (45 p.), dont la seconde partie paraîtra dans l'un des prochains volumes. Une note de M. Picard sur l'état gazeux parfait et la constante caractéristique R (4 p.). - Une note de M. Hamy sur l'expression des forces naturelles connues jouant un rôle dans l'évolution de l'Univers (3 p.).

1919. L'avertissement signale quelques modifications de détail apportées aux dispositions adoptées en 1904 pour la répartition des matières entre les volumes des années paires et impaires.

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