boration de la Direction aéronautique militaire et maritime, elle est luxueusement éditée par la Librairie Gauthier-Villars. Elle contient une partie documentaire, une partie historique et une partie technique. Elle aspire à prendre, dans le domaine de l'aviation, le rôle que jouent dans leurs sphères respectives les journaux d'information ou d'étude, mais sa tendance est aussi d'intéresser le grand public par des études générales et par une abondante illustration.

X.

REVUE

DES RECUEILS PÉRIODIQUES

ENTOMOLOGIE

L'Entomologie pendant la guerre. On pourrait supposer que dans les nations en lutte, les études entomologiques ont dû souffrir beaucoup pendant la guerre. Il n'en est rien l'ardeur des entomologistes n'a pas fléchi.

Quelques Sociétés d'Entomologie, par exemple celles de France et d'Allemagne, n'ont jamais cessé de tenir leurs séances et de publier leurs bulletins.

Plusieurs entomologistes, présents au front, ont fait un grand nombre d'observations biologiques précieuses sur les répercussions des batailles et de la présence des armées sur la vie des insectes; d'autres ont profité de l'occasion pour recueillir des insectes dans des régions qui avaient à peine été explorées. C'est ainsi qu'ont paru plusieurs nomenclatures des insectes de Salonique, de Grèce, de Serbie. J'ai reçu de l'île Mytilène quelques Névroptères intéressants, dont une espèce nouvelle de Chrysopa, que j'ai appelée polemia (ñóλeμoç, guerre).

L'Entomologie en Belgique après la guerre.- Les Sociétés entomologiques de Belgique ont repris leurs séances et leurs travaux.

Aux Sociétés existantes s'en sont ajoutées deux autres, fondées tout récemment : la Société entomologique des Flandres, à Gand, et celle des Naturalistes de Mons et du Borinage; chacune d'elles publie un bulletin.

Société entomologique d'Espagne.-On a fondé une Société entomologique sous l'initiative d'un Comité formé par trois personnes, M. Herménegilde Gorria, de l'Académie Royale des Sciences, de Barcelone, Président; M. Joseph M. Dusmet, de la Société Royale Espagnole d'Histoire naturelle, de Madrid, VicePrésident, et le P. Longin Navàs, S. J., de Saragosse, Secrétaire. L'idée a été reçue partout avec enthousiasme, et le nombre des adhérents atteignait dès la première année et surpassait bientôt la centaine. En outre, la Société compte déjà plusieurs membres étrangers, en France, en Belgique, au Brésil, en Argentine, aux États-Unis, dans l'Uruguay, etc.

Les « Genera Insectorum ». - Tel est le nom d'une superbe publication qu'un simple particulier, M. P. Wytsman, de Bruxelles, édite, avec la collaboration d'entomologistes du monde entier, qui prennent pour leur compte l'étude de quelques familles ou sous-familles. Mentionnons parmi eux notre collègue, M. l'abbé Kieffer, à qui on doit un grand nombre de monographies.

Études de Lépidoptérologie comparée. - Malgré les difficultés sans nombre que l'éditeur de cette magnifique publication, M. Charles d'Oberthur, de Rennes, a dû surmonter, le dernier volume paru, formant le fascicule XIV, avec ses 474 pages et ses nombreuses planches, fait honneur à la série.

Les « Phlebotomus » de Portugal. - Le fléau de la grippe qui a étendu récemment ses ravages au monde entier a attiré l'attention sur ces petits diptères, appartenant au genre Phlebotomus. On leur attribue un grand rôle dans la propagation de l'épidémie.

Le Dr França, de Lisbonne, s'est adonné à l'investigation des espèces lusitaines; il en a trouvé trois, le Ph. papatasii, connu là depuis 1912, le Ph. Sergenti Perrot, dont il décrit la femelle, jusqu'ici inconnue, et une autre variété nouvelle, qu'il appelle Ph. lusitanicus.

Dans le

Les larves aquatiques des insectes d'Europe. développement des études entomologiques, l'investigation des premiers stades de l'évolution des insectes a été un peu négligée partout. Ce sont les Allemands surtout, qui ont promu

cette recherche par la publication de divers ouvrages et en particulier de la série intitulée « Die Süsswasserfauna Deutschlands ».

Dernièrement, grâce aux efforts du D' E. Rousseau, de Bruxelles, on a systématisé cette étude, et on a commencé une belle série de publications, dont quelques-unes ont déjà paru, les autres devant paraître prochainement. M. Rousseau s'est associé MM. P. Lestage et H. Schouteden. Celui-ci a étudié les larves des Hémiptères, cet ordre d'insectes qui constitue sa spécialité. M. Lestage a pris pour son domaine d'étude quelques branches des anciens Névroptères : Éphéméroptères, Plécoptères, Trichoptères, etc.

Les Coléoptères du Maroc. Un travail d'ensemble sur les coléoptères connus jusqu'à présent comme habitant le Maroc a été publié par M. Martinez-Escalera dans les TRAVAUX DU MUSÉE NATIONAL DES SCIENCES NATURELLES de Madrid. Le nombre des coléoptères du Maroc connus aujourd'hui atteint 3000 espèces. Parmi elles, environ 300 sont nouvelles et sont décrites par l'auteur dans l'ouvrage cité.

Les Cécidies de l'Égypte. La Société d'Entomologie d'Égypte, moins active pendant la guerre, a publié, parmi ses mémoires, une curieuse investigation de M. Bronislaw Debski sur les cécidies ou galles trouvées en Égypte. Il mentionne 87 espèces de plantes nourricières de ces hôtes, et les espèces des cécidies sont rangées méthodiquement dans l'ordre suivant : Bacteria, Fungi, Acari, Thysanoptera, Coleoptera, Hymenoptera, Lepidoptera, Diptera et Rhynchota.

La Biologie des Odonates. C'est un travail de longue haleine publié par le Dr Tillyard, de Sydney, en Australie. L'ouvrage a été publié à Cambridge, en Angleterre, mais les observations personnelles de l'auteur se bornent aux espèces australiennes. Il étudie successivement et minutieusement la morphologie et la biologie de ces curieux insectes dans leurs phases successives de larve, de nymphe et d'imago. Il fait la division de l'ordre en sous-ordres, familles, sous-familles, etc. Le nombre des espèces décrites est de 2457. Il décrit en outre toutes les espèces, tous les genres, etc., existant en Angleterre.

En remontant aux temps géologiques, il mentionne les espèces depuis le paléozoïque, y compris la Meganeura Mongi Brogniart,

insecte colossal de plus de 70 centimètres d'envergure, jusqu'à ceux du tertiaire d'Oeningen et de Florissant.

Le volume est enrichi abondamment de figures et de planches.

Nécrologie. Au cours de ces dernières années, la mort a éclairci les rangs des entomologistes. Plusieurs ont trouvé une mort glorieuse sur les champs de bataille. En outre, nous déplorons la perte, à Paris, de M. Paul Tierry-Mieg,qui légua à la Société entomologique de France sa bibliothèque, consistant principalement en des ouvrages relatifs aux Lépidoptères. Également en France, la science entomologique a perdu le chanoine Bertoumieu, qui s'était acquis une grande renommée par ses publications sur les Hyménoptères et spécialement par sa monographie des Ichneumonides.

A Prague, en Bohème, mourut le 2 février dernier M. Franz Klapálek, président de la Société entomologique de Bohême, depuis sa fondation en 1904. Il était bien connu par ses études sur les Névroptères en général et sur les Plécoptères en particulier.

A Vienne, en Autriche, s'éteignit le doyen des orthoptéristes, M. Brunner de Wattenwyl, plus que nonagénaire, dont les œuvres classiques sur les Orthoptères seront pendant longtemps le guide le plus sûr pour ceux qui s'adonneront à l'étude de ces insectes.

Mentionnons encore la mort, à Washington, de M. F. Knab, qui légua sa bibliothèque et ses collections entomologiques au Musée National des États-Unis et une somme considérable à la Société entomologique de Washington pour ses publications. Ajoutons à ces noms celui de André Carnegie, des États-Unis, décédé à l'âge de 84 ans. Sa munificence pour plusieurs branches de la Science et en particulier pour l'Entomologie est connue du monde entier.

ETHNOGRAPHIE

LONGIN NAVAS, S. J.

Chronologie du Quaternaire.-M. Holst, géologue suédois, a publié un article très intéressant sur l'époque glaciaire en Angleterre (1). M. Boule le résume dans un compte rendu paru dans l'ANTHROPOLOGIE (2).

(1) Dr Nils Olof Holst, The Ice Age in England, dans GEOLOGICAL MAGAZINE, Vol. II (1915).

(2) Tome XXVIII, 1917, pp. 291 et suiv.