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encore rien, auprès des visites, des lettres, des sollicitations que cela m'attire. Dieu soit loué ! Je ne me console que par l'espérance d'être de quelque utilité pour la Religion et pour l'Église..... Hier, je ne perdis point le temps au conseil ; je fis adopter un article très important sur l'éducation religieuse dans les lycées. On est convenu que le grand-maître enverrait à tous les lycées et collèges un plan ou ordre d'exercices religieux à suivre, dressé sur ce qui se pratiquait dans les collèges de l'université de Paris. Je serai encore de quelque utilité quand il s'agira d'organiser la Faculté de théologie. Après cela, je croirai pouvoir m'absenter impunément de temps en temps (1).

Dieu le récompensa des fatigues qu'il avait à supporter, en lui donnant une grande influence sur ses savants collègues, qui admiraient son esprit conciliant, sa haute intelligence, sa courtoisie aimable, la sagesse profonde de ses avis.

Il défendit dans ce conseil les droits des facultés de théologie, fit accepter son projet d'organisation de l'enseignement religieux dans les lycées, vengea les frères des écoles chrétiennes et leur constitution, dénoncée comme étant contraire aux droits de l'État et trop favorable aux prérogatives du SaintSiège; et il contribua d'une manière efficace à faire nommer aux emplois supérieurs de l'enseignement

(1) Lettres aux évêques de Vannes, de Mende et d'Alais.

298 M. ÉMERY ET L'ÉGLISE DE FRANCE

universitaire, des hommes qui n'étaient pas les ennemis déclarés de la religion.

Là, aussi bien qu'au séminaire, à la cour et dans le conseil de l'archevêché, il ne cessa jamais d'être ce prêtre intérieur et modeste, qui cherche Dieu à travers les choses humaines; il ne détourna jamais le regard de son âme du bonheur du ciel, promis comme une récompense aux hommes de bonne volonté qui savent souffrir pour la cause de la justice, et mettre au-dessus de tout, le salut des âmes, la gloire de Dieu.

CHAPITRE XI

ADMINISTRATION DU DIOCÈSE DE PARIS

Sa confiance dans

Mgr de Belloy est nommé à l'archevêché de Paris.
M. Émery, Sages conseils de M. Emery dans la réforme de l'église de
France. Ses inquiétudes sur la santé de Mgr de Belloy et le choix de
son successeur. - Lettre au cardinal Fesch. · Mort de Mgr de Belloy.
Difficultés intérieures. Nomination du cardinal Fesch et son refus.
Nomination illégitime du cardinal Maury et ses intrigues. Bref de
Pie VII, au cardinal Maury. Adresse à l'empereur et protestation de

M. Emery.

I

M. de Belloy, évêque de Marseille, devenu par l'influence intéressée de Bernier, archevêque de Paris, avait connu M. Émery pendant les mauvais jours de la révolution. Il estimait la modération habile et la droiture de son esprit, la sagesse de ses décisions, son zèle prudent et ferme; il l'avait encouragé plusieurs fois, avec une grande affection à persévérer dans sa voie, à l'époque où les serments exigés par le gouvernement, semaient la division dans les rangs du clergé.

En prenant possession du siège de Paris, à un âge

très avancé, le cardinal de Belloy se sentait encore assez d'énergie et de forces, pour remplir sans le secours d'un coadjuteur, les devoirs de la charge qui lui était confiée. Il appela auprès de lui M. Émery, lui donna des lettres de grand vicaire, et le plaça par la confiance qu'il ne cessa jamais de lui témoigner, au premier rang dans son conseil épiscopal.

Le nouveau conseil avec le prélat vénérable qui le dirigeait se trouva en présence d'une situation - remplie de difficultés, qui demandait du tact et une saine appréciation des besoins des âmes et des concessions que l'on pouvait leur faire sans compromettre la dignité de l'Église. M. Émery fut l'âme du conseil dans ces conjonctures pénibles; il mit au service de son archevêque sa prudence, et les connaissances très étendues qu'il avait acquises dans l'étude approfondie de l'histoire ecclésiastique, des canonistes les plus célèbres, et de la théologie.

On se trouvait en présence d'une Église qui avait été travaillée, bouleversée par la révolution la plus profonde dont l'histoire ait conservé le souvenir. Des évêques avaient usurpé les fonctions épiscopales, des prêtres s'étaient mariés, des religieux, dans le fol entraînement qui précipitait la France à sa ruine, avaient commis, avec le bruyant éclat d'un scandale, le crime d'apostasie, des religieuses avaient contracté des mariages sacrilèges, des femmes mariées n'avaient pas attendu le décès

de leur époux légitime pour contracter un nouveau mariage, des fidèles qui avaient encouru volontairement et sans remords, la peine de l'excommunication; il fallait porter remède à ces maux qui avaient ravagé l'Église, régulariser des situations fausses, compromises, en cherchant avant tout, à sauver les âmes.

II

M. Émery rédigea une savante dissertation historique et théologique sur la conduite tenue par l'Église, aux siècles passés, dans des circonstances analogues, il en dégagea les principes qui devaient guider le clergé à travers les difficultés de la situation présente. Il examina les brefs pontificaux, les faits historiques, les décisions des conciles, pendant les premiers siècles de l'Église et aux époques lamentables de relâchement dans la discipline et la morale, il en fit sortir des enseignements précis sur la conduite à tenir à l'égard des personnes mariées sans témoins et sans bénédiction du prêtre, des apostats, des sacrilèges, des divorcés, des malheureux qui retrouvaient, enfin, le repentir avec la liberté de leur raison, et qui désiraient obtenir de l'autorité légitime leur réconciliation avec Dieu.

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