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Cette savante dissertation de M. Émery, remarquable par l'érudition ecclésiastique et la richesse des documents, frappa le conseil archiepiscopal; elle faisait pénétrer la lumière dans une situation pleine de ténèbres, elle permettait aux prêtres chargés de la direction des âmes, de s'orienter, de trouver leur voie.

Déjà sous l'épiscopat de M. de Juigné, avant que le Concordat eût réglé d'une manière définitive les nouveaux rapports de l'Église et de l'État, M. Émery qui était, de fait, à la tête de l'administration du diocèse de Paris, avait tracé avec une rare sagesse les règles à suivre dans les conjonctures laborieuses où se trouvait l'Église, et rien ne fait connaître mieux que ces règles, le triste état des âmes, au lendemain de la révolution.

<< Tous les prêtres qui ont encouru le schisme, en communiquant in sacris avec les intrus et les jureurs, » écrit M. Emery, « quoique n'ayant pas fait eux-mêmes le serment, seront obligés de rétracter leur faiblesse et leur erreur en présence de deux témoins, au moins; alors ils seront réconciliés et admis à dire la messe. Pour éviter tout scandale aux fidèles, ils ne devront exercer leur ministère, qu'après une rétractation notoire.

<«<Les jureurs qui n'ont pas communiqué avec l'évêque intrus en publiant leurs lettres pastorales, ou en se servant des dispenses accordées par eux, et qui n'auront pas exercé des pouvoirs hors des limites de leur juridiction, seront obligés de se

rétracter devant plusieurs témoins. Suivant l'avis de plusieurs, ils ne doivent pas être tenus à signer de registres, mais je pense avec beaucoup d'autres, qu'il est plus convenable qu'ils signent sur un registre, en tête duquel sera inscrite une formule de rétractation du serment civique (1). Ils seront remis dans leurs fonctions, après avoir donné une entière publicité à leur rétractation, et après un mois d'épreuve. Si, néanmoins, avant cette dernière épreuve, ils avaient donné des marques de repentir, et s'ils étaient instamment réclamés de leur commune, on pourrait les en dispenser, surtout, si la commune est privée de secours religieux. Dans ce cas, le scandale n'est pas à craindre.

<< Ceux qui après avoir fait le serment auront encore communiqué avec l'évêque intrus, en publiant les lettres pastorales, et en se servant de leurs dispenses, seront tenus de se rétracter et de signer devant plusieurs témoins le registre où sera inscrite la formule de rétraction (2).

<< Après avoir été réconciliés par ceux à qui nous en donnons le pouvoir, ils seront réintégrés dans

(1) Ego infra scriptus ejuro sermentum civicum quod prœstiti, anno 1791, quoad spiritualia et regimen ecclesiæ, illos que errores qui civili constitutione continentur, et jurejurando promitto me sedi apost. et episc. obtemperaturum.

(2) ... Declaroque speciatim sacrilegas esse ordinationes ab intrusis, sive peractas, sive receptas, irritam esse collatam ab eis auctoritatem, injustam que et nullam esse intrusionem una cum actibus inde consecutis denique parochiam vel parochiæ partem quam injuste occupavi, reapse abdico.

leurs fonctions, mais ils ne les exerceront qu'après avoir donné à leurs paroissiens une ample connaissance de leur rétractation.

<<< Ils seront tenus pendant six mois à prévenir de leur faiblesse et de leur rétractation, ceux qui s'adresseront à eux pour la confession. On doit leur conseiller de changer de résidence. Ils resteront un mois à la communion laïque. On pourra abréger ce temps, si toute crainte de scandale cesse par l'empressement des paroissiens à les demander, et par des besoins urgents.

<< Les intrus et ceux qui ont été ordonnés par eux, s'ils se repentent, signeront aussi une rétractation. Après avoir suivi les règles canoniques, nous pouvons les absoudre et les employer dans le ministère. Le bref du pape nous en donne le pouvoir, mais je ne pense pas qu'on puisse leur donner des pouvoirs dans la paroisse qu'ils ont occupée. Ceux qui travaillent dans le ministère peuvent seuls, connaître les dangers de leur séjour dans le même endroit.

<<< Il convient d'après l'opinion de beaucoup d'administrations, de laisser à la communion laïque les intrus, pendant six mois, et pendant ce temps, ils seront tenus d'assister, trois fois la semaine, aux conférences qui leur seront faites, par des personnes désignées par nous. Ils s'instruiront et se formeront à l'esprit de leur état. Après ce temps d'épreuve, on leur donnera de l'emploi dans les endroits les plus éloignés de l'endroit où ils ont donné sujet de scandale.

<< - Ceux qui auront été ordonnés par les intrus, avant l'âge requis, et hors des époques fixées, subiront les épreuves suivantes : ceux qui étaient déjà dans les ordres sacrés, resteront à la communion laïque jusqu'à ce qu'ils aient rempli les mois d'interstices entre chaque ordre. Ceux qui n'auraient reçu aucun ordre, avant leur intrusion, seront examinés pour savoir quelle espérance on peut avoir dans leurs lumières et leurs dispositions. Ensuite ils observeront au prorata, les mêmes interstices.

<< Cette dernière classe paraîtra, d'abord, traitée avec rigueur, mais on sait positivement que plusieurs et même le grand nombre savent à peine lire, n'ont aucun principe du latin, que d'autres étaient mariés et, en général, qu'ils étaient des sujets entièrement tarés.

« Quelques administrateurs reçoivent des lettres de leurs coopérateurs qui annoncent qu'une conduite plus indulgente ferait beaucoup de mal. Ces administrateurs n'avaient pas manqué, cependant, d'exhorter à la clémence et avaient rapporté dans ce dessein, les exemples et les conseils de miséricorde qu'ils avaient extraits de l'Écriture sainte, des saints Pères, des Conciles, et principalement du concile de Florence. On a fait observer, il est vrai, que les Pères de ce dernier concile étaient chargés de réunir à l'Église romaine des personnes nées et entretenues dans le schisme, depuis bien des années.

«< Entre les prêtres qui ont affligé l'Église par de

scandaleux mariages, les uns, sont plus coupables parce qu'ils ont choisi des veuves, des femmes divorcées, des religieuses, des filles de mauvaise vie. Ils ont ainsi ajouté le crime au crime. Les autres ont épousé des personnes libres. Ils sont tous très criminels, Nous ne pouvons leur rien dire sinon qu'ils se séparent, qu'ils réparent leur scandale par une sincère pénitence, et qu'ils attendent avec soumission le jugement de l'Église.

« Nous distinguons en quatre classes les malheu reux qui ont renoncé à leurs lettres d'ordination. 1° Ceux qui en les remettant ont déclaré publiquement par des discours impies, qu'ils abdiquaient un état qu'ils n'avaient exercé que pour tromper le peuple, par hypocrisie et par ambition; vrais apostats, il faut les exhorter à la pénitence pour réparer l'abominable scandale qu'ils ont donné; ils attendront le jugement de l'Église. 2o Ceux qui, sans discours préliminaire ont rendu leurs lettres d'ordination, et ont signé un registre où était énoncée la déclaration qu'ils renonçaient à leur état et qu'ils se déprétisaient; dans plusieurs départements cela a été ainsi pratiqué. Leur position moins grave que celle des premiers, les soumet aux mêmes peines. Le temps de leur pénitence sera plus court. 3o Ceux qui, victimes de la peur ou gagnés par un sordide intérêt, sans pérorer, sans signer de registre, ont remis leurs lettres et renoncé à leurs fonctions, seront réintégrés dnas leur état primitif, après quelques mois de péni•

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