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damnation formelle du monothélisme. Ces lettres sont insérées dans les Actes mêmes du concile, ayant figuré dans ses diverses sessions. Toutes professent la foi dans l'infaillibilité des jugements du successeur de Pierre. Je me bornerai à citer celle d'Étienne, évêque de Dora. En voici quelques traits :

<< Nous avons pris les ailes de la colombe, comme << parle David, et nous sommes venus déclarer la si<< tuation à ce Siége élevé à tous les regards, Siége sou<< verain et principal, où se trouve le remède de la <«< blessure qui a fondu sur nous. Cette guérison a lieu

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par l'emploi de la puissance qui, de toute antiquité, << s'exerce au moyen de l'autorité apostolique et canonique. Pierre, en effet, le prince des apôtres, d'après le texte clair des Écritures, non-seulement a « reçu les clefs du royaume des cieux afin d'ouvrir << aux fidèles, et non pour fermer à ceux qui croient à l'Évangile de grâce; mais il a reçu ordre de paître, «< comme étant le premier, les brebis de l'Église catholique, quand le Seigneur lui dit : Pierre, m'ai« mes-tu? Pais mes brebis. En outre, il a mérité par sa << foi ferme et immuable qu'il avait plus que les autres << dans le Seigneur notre Dieu, de convertir et de con<«< firmer ses frères spirituels ébranlés, et il a reçu << dispensativement de celui qui, étant Dieu, s'est in«< carné pour nous, le pouvoir et l'autorité sacerdotale << sur tous les autres (1).

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(1) Aliquando autem (assumentes) pennas columbæ, secundum beatum David, volemus et annuntiemus hæc omnia omnium propositæ Sedi, dico autem summæ vestræ et principali, ad medicinale

Étienne raconte ensuite comment Sophrone, patriarche de Jérusalem, voyant les progrès de cette hérésie, l'avait conduit, lui évêque du premier siége de son ressort, sur le Calvaire, et là lui avait enjoint de partir immédiatement pour Rome, en lui adressant ces paroles émouvantes : « Tu rendras compte à celui qui, « étant Dieu, a été crucifié volontairement selon la chair, pour nous, en ce saint lieu, lorsqu'au jour de << son terrible avénement, il viendra juger avec gloire <<< les vivants et les morts, si tu diffères et si tu négliges «<les intérêts de sa foi qui est en péril. Tu sais que je << ne le puis faire de corps, étant empêché par l'incur«<sion des Sarrasins que nos péchés nous ont méritée. << Pars donc au plus tôt, va des confins de la terre à « son autre extrémité, jusqu'à ce que tu sois arrivé au Siége apostolique, là où sont les fondements des dogmes orthodoxes (1). :

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consuetum emersi vulneris. Quippe quoniam hoc potestative olim et ab antiquitus facere, per Apostolicam sive canonicam consuevit Auctoritatem, dum aperta lucubratione non solum claves regni cœlorum creditæ sunt ei, atque ipse tantummodo ad aperiendum eas fidelibus quidem digne, minime autem Evangelio gratiæ credentibus justa claudere, magnus secundum veritatem, et princeps apostolorum meruit Petrus: sed etiam et pascere primus jussus est oves catholicæ Ecclesiæ, cum Dominus dicit: Petre, amas me? Pasce oves meas. Et iterum ipse præcipue ac specialiter firmam præ omnibus habens in Dominum Deum nostrum et immutabilem fidem, convertere aliquando et confirmare exagitatos consortes suos et spiritales meruit Fratres, utpote dispensative super omnes ab ipso qui propter nos incarnatus est Deus, potestatem accipiens et Sacerdotalem auctoritatem. LABB., tom. VI, col. 101.

(1) Tu dabis rationem ipsi, qui propter nos secundum carnem in

Telle était la foi de l'Orient dans le siége de Rome et dans son inviolable fidélité. Nous en trouvons encore de nombreux témoignages dans les écrits de saint Maxime, abbé de Chrysopolis, le plus illustre adversaire du monothélisme. Je me bornerai à citer ce passage. « Toutes les contrées de la terre, tous ceux qui, << en quelque lieu que ce soit, confessent le Seigneur << avec une foi véritable et droite, ont les regards fixés << sur la très-sainte Église romaine, sur sa confession « et sur sa foi, comme sur le soleil de l'éternelle lu«<mière. Leur regard attend d'elle le jet splendide de <<< la doctrine des saints Pères, comme l'ont enseignée << en toute sincérité et piété les six Conciles saints et divins, qui ont produit, avec tant de clarté, le Sym« bole de la foi. En effet, dès le commencement, lorsle Verbe de Dieu est descendu vers nous ayant pris notre chair, toutes les Églises des chrétiens ont <«<eu pour base unique, pour ferme fondement cette << très-grande Église, contre laquelle, selon la pro<< messe du Sauveur, les portes de l'enfer n'ont jamais << prévalu. C'est elle qui a les clefs de la foi droite en << lui et de la confession véritable. C'est elle qui ouvre « la seule vraie religion à ceux qui approchent d'elle

«< que

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hoc sancto loco sponte crucifixus est Deus, quando enim cum gloria in terribili ejus adventu judicaturus est vivos et mortuos, si distuleris et postposueris fidem ejus periclitantem. Licet ego hoc facere corporaliter, ut nosti, propter emersam ex nostris peccatis incursionem Saracenorum præpedior. Quantocius ergo de finibus terræ ad terminos ejus deambula, donec ad Apostolicam Sedem, ubi orthodoxorum dogmatum fundamenta existunt. LABB., tom. VI, col. 104.

<< avec la piété convenable; c'est elle qui ferme et << obstrue toute bouche hérétique, dont l'injustice s'é<< lève contre le Très-Haut (1).

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Saint Agathon étant monté sur le Saint-Siége, la cause du monothélisme terminée dans le concile de Latran eut besoin d'être traitée de nouveau dans un Concile œcuménique; non que la foi fût demeurée douteuse, mais afin de confondre avec plus d'éclat une hérésie qui comptait tant d'adeptes dans l'Orient. Le pape accéda avec empressement à ce projet; car personne alors, dans l'Église, ne se doutait des discussions scolastiques qui devaient, tant de siècles après, s'élever sur la supériorité respective du Pape ou du Concile. On prenait naturellement les mesures qui semblaient les plus propres à éteindre l'hérésie et à faire triompher la vraie foi. Les monothélites étaient héré

(1) Omnes enim orbis terrarum fines, et qui ubique gentium Dominum vere rectaque fide confitentur, velut in solem sempiternæ lucis in sanctissimam Romanam Ecclesiam, ejusque confessionem ac fidem recta intortis oculis respiciunt, ex ipsa effulgurans exspectantes jubar, Patrum doctrinæ sanctorumque, prout sincere omnique pietate, Numine afflatæ atque divinæ sanctæ sex Synodi exposuere, explicatissime fidei symbolum edentes. Ab initio enim, quando ad nos Dei Verbum assumpto carne descendit, unicam firmam basim ac fundamentum, omnes ubique Christianorum Ecclesiæ, quæ ibi est, maximam nacti sunt, habentque Ecclesiam; ut in quam, juxta ipsam Salvatoris promissionem, portæ inferi haudquaquam prævaluerint, sed quæ rectæ fidei in ipsum ac confessionis claves habeat, hisque, qui cum pietate accedant, quæ vere natura est, solamque pietatem aperiat; claudat vero atque obstruat omne os hæreticorum, injustitiam loquens in Excelso. Opuscula theologica et polemica. Édit. Migne, tom. II, pag. 138.

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tiques avant le vi° Concile comme les ariens l'étaient avant le Concile de Nicée; mais il fut à propos que l'Église fît entendre sa grande voix contre les uns et contre les autres, afin d'intimider l'erreur et de faire impression sur ceux que l'entraînement aurait exposés à leur perte, et que les solennels anathèmes d'un Concile pourraient encore émouvoir.

Le Pontife romain écrivit aux empereurs et au Concile qui s'ouvrait à Constantinople, deux lettres dogmatiques qui provoquèrent de la part du Concile cette exclamation: «< Pierre a parlé par Agathon! » Le Pontife y parlait de l'autorité de son Siége avec l'accent de ses prédécesseurs; je citerai un seul passage: « L'apôtre << Pierre a donné la doctrine apostolique, non pour «< qu'elle soit mise sous le boisseau, mais afin qu'elle «< soit prêchée dans le monde entier d'un son plus clair << que n'est celui de la trompette. C'est parce que la << vraie confession lui fut révélée du ciel par le Père, et << qu'à cette occasion il fut déclaré bienheureux. par le

Seigneur de toutes choses. C'est lui qui a reçu du Ré<< dempteur lui-même, par une triple recommandation, « le soin de paître les brebis spirituelles de l'Église; « et c'est par son secours que cette Église Apostolique « n'a jamais décliné de la voie de vérité, pour entrer << dans quelque parti d'erreur. De tout temps l'Église «< catholique du Christ tout entière et les Synodes uni<< versels ont fidèlement embrassé son autorité et l'ont « suivie en toutes choses, comme étant celle du Prínce << de tous les apôtres. Tous les Pères vénérables se sont «< conformés à cette doctrine apostolique, de l'éclat de

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