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Les découvertes faites par les Portugais dans les terres inconnues de l'Asie et de l'Afrique ont été souvent l'objet des études de savants historiens: leurs travaux ont été publiés. Je n'ai point l'intention d'ajouter à ces travaux et je me bornerai à donner les seules indications qui doivent servir de base au fait particulier qui fait l'objet de ce mémoire.

C'est à la prévoyante perspicacité de l'Infant D. Henri, duc de Viseu et Grand-Maitre de l'ordre du Christ, que les hardis esplorateurs en 1412 furent reconnaissants des encouragements et des subsides necessaires pour leurs fécondes entreprises. Le Roi Jean 1er, pére de l'Infant qui mérita le nom de Henri le Navigateur, s'associa à ces entreprises. Il se réjouissait de l'honneur que la Providence réservait aux Portugais en leur confiant la mission de porter l'Evangile à des peuples barbares et infidèles, et des avantages que sa patrie pouvait retirer de l'importation de ses produits dans les pays nouveaux.

Pendant les règnes d'Edouard, d'Alphonse V et de Jean II, les exploits de la navigation autour de l'Afrique et les decouvertes de régions inconnues se succédèrent avec d'heureux succès, de telle sorte qu'au

retour de Christophe Colomb en 1497, sous le règne de Jean II, toute la côte occidentale de l'Afrique avait été ouverte au commerce.

C'est en cette même année 1497, du 20 au 25 novembre, qu'eut lieu le plus grand événement du quinzieme siècle, après la découverte de l'Amérique, le passage du Cap de Bonne-Espérance, que Barthélemy Diaz, avait vu, mais non doublé; l'honneur en était reservé au courage intrèpide de Vasco da Gama (1).

L'idée fixe du Roi Jean était d'entrer en relations avec le Dominateur de l'Ethiopie, de l'Abyssinie et du plateau Africain dont la renommée s'était étendue en Europe par suite des avantages qu'il accordait à ceux qui étaient assez heureux pour aborder dans ses États; on ne lui donnait d'autre nom que celui de Prêtre Jean. Une autre idée qui poursuivait ce Roi de Portugal, était la découverte des Indes. Ce lui était un souci continuel qui troublait son sommeil; presque tous les grands genies de cette époque étaient tourmentés par cette idée: Colomb lui même crut avoir atteint ce but et découvert la route des Indes.

Si la mort enleva au Roi Jean toute espérance de voir la réalisation de ses désirs, il laissa a son successeur toute son ambition comme une semence qui pût porter d'heureux fruits pendant les longues années de son régne, ce successeur fut Emmanuel, duc

(1)Cet évènement fournit au célébre poète portugais, Louis de Camoens, le sujet de sa Lusiade, qui cependant ne fut écrite qu'au bout de plusieurs années. Elle fut publiée en 1572.

De grandes fêtes ont eu lieu l'année dernière à Lisbonne, à Rome et dans plusieurs autres capitale, en commémoration du quatrième centenaire de la découverte faite par Vasco da Gama du chemin maritime des Indes.

de Béja, fils de Dom Fernand, frère du Roi Alphonse V; il avait été adopté et tendrement chéri par l'Infant Henri le Navigateur. Il succedait au trône par la mort du fils du Roi Jean, qu'une chûte de cheval avait malheureusement causée. Fut-ce un pressentiment, ou un hasard fortuit, il est certain que le Roi ordonna qu'on ajoutât une mappe-monde à l'écusson du duc de Béja; c'était un présage.

Pendant son règne, long et agité, le Roi Emmanuel sut maintenir le Portugal au faîte de la gloire et de la grandeur.

Vasco da Gama avait frayé le chemin oriental des Indes, et, peu de temps après, Alphonse d'Albuquerque, dit le Grand, y conduisit une escadre en compagnie de Dom François, son cousin: il éleva une forteresse à Cochin, établit un poste à Coulan, et aprés avoir exploité l'intérieur du territoire, revint en Portugal. Le Roi le combla d'honneurs. Albuquerque partit une seconde fois pour les Indes avec Tristan d'Acunha.

Les fruits de ce second voyage furent recueillis au prix de grandes peines et de grands sacrifices. Brava, Socotora, le royaume d'Ormus, furent conquis à cette époque; mais quelle effusion de sang, quelles rudes épreuves ne coûtérent pas aux Portugais ces victorieuses conquetes! Albuquerque eut à supporter dans ce second voyage, la défection de ses officiers, la rebellion d'Ormus, des dangers de toutes sortes jusqu'à ce que, nommé gouverneur des Indes, à la place d'Almeida, il put se porter dans l'Indoustan, là il fut fait prisonnier à Cananor, mais affranchi par le Maréchal Coutinho; il fut enfin reconnu en qualité de gouverneur.

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Il tenta inutilement la conquète de Calcutta et de Goa; passa l'hiver dans cette rade, et, après une excursion à Cochin, pour faire cesser les troubles éclatés dans ce pays, à cause de la succession de ces états, retourna à Goa, et s'en empara; il débuta ainsi à la fameuse entreprise de Malacca, qui coûta aux Portugais encore des sacrifices et du sang, mais qui fut couronnée enfin par la victoire qui donna lieu aux évènements auxquels est consacrée la présente étude.

Le Roi Emmanuel lui-même, dans une lettre qu'il adressa au Souverain Pontife Leon X, donna d'amples détails sur ce fait (1).

(1) Sanctissimo in Christo Patri, ac Beatissimo Domino, Domino Nostro, E. S. addictissimus filius Emanuel, Dei gratia Rex Portugalliae et Algarbiorum, citra ultraque mare in Africa Dominus Guineae et conquistae navigationis, ac commertii Ethiopiae, Arabiae, Persiae, atque Indiae, humillime beatorem pedum oscula. Quantum Deo. Opt. Max. quantum et tibi gratulari debeamus, Beatissime Pater, vel ex nuntio quod nostra Indica classis proxime attulit satis apparet. Quod enim de Pont. Max. te S. Romanae Ecclesiae et Christiano Orbi presidente tam admiranda in Dei laudem ac gloriam gesta, tam ex voto successerint, tua certe laus tua gloria censeri debet. Iure itaque visum est, quare in India, Dei suffragio, ad ipsius cultum spectantia, nostris armis modo facta sint, ad tuam Sanctitatem, utpote totius Christianae Reipublicae caput et orthodoxae religionis normam, carptim ac summatim, ne stilum Epistolarum excedamus, praescribere, ut pro rerum dignitate cuncta pensari, summoque Deo accepta referri valeant, ac indies sui Sanctissimi Nominis gliscentem laudem Christianique dogmatis propagationem facile speremus. Igitur pacata, post plures dubii Martis victorias non sine labore et sanguine partas, India, relictis in ea opportunis praesidiis Alphonsus de Albucherque protho-capitaneus noster, ut jacturam, quam superioribus annis nostri fecerant, injuriamque ulcisceretur, auream Chersonesum, Malacham accolae appellant, contendit; ea est inter Sinum magnum et Gangeticum sita, Urbs mirae

Il est certain que la conquête de la presqu'île de Malacca fut très difficile. Cet emporium du commerce indien, sur le marché duquel affluaient en abondance.

magnitudinis, atque vigintiquinque millium et amplius larium censeatur, terra ipsa fecundissima, ac nobilissimarum quas fert India mertium feracissima, celebratissimum ab id Emporium, ubi non modo varia aromata et onnigeni odores, sed Auri quoque, Argenti, Margaritarum ac preciosorum lapillorum magna copia affluit. Hanc Rex Maurus gubernabat catenas vires suas Maumetica Secta protendente, caetera Gentiles tenent. Hac itaque cum instructa classe applicuisset Alphonsus, urbem oppugnare destinat, quod praesentientes Sarraceni, bello se multis munitionibus et armis praeparaverunt, sed frustra; nam commisso bis praelio, nostri tandem, Dei auxilio, superiores plurimis ex hostibus caesis, urbem vi intrant, occupant data praedae libertate, diripiunt, incendunt. Rex ipse, qui ex Elephante pugnabat, graviter vulneratus, cum superstitibus Mauris fuga sibi consuluit. In ea pugna magnus hostium numerus exiguo nostrorum damno interiit; capti plures; magna etiam ablata spolia, in quibus et septem, ipsius Regis bello assueti Elephantes, suis turribus, sericis, atque auro intextis ephippiis, illius Provinciae more muniti ac aeneorum omnis generis tormentorum ad duo millia summa arte fabricata. Capta sic urbe, hostibusque profligatis, quo nostrae rei tutius consuleretur, in fluminis ripa quod mediam urbem interfluit, hoste ubivis terra marique subacto, undique suae securitati prospiciens munitissimam arcem murorum quindecim pedum latitudine construxit, ex videlicet qui ex dirutis Saracenorum, quos Mosquitas vocant aedibus, excerptus est. Mirabilis profecto divina providentia, quod ubi tanto tempore Maumetica perfidia cultus celebratus, ubi Redemptoris nostri nomen toties blasphematum, inde occulto Dei consilio, magna sua laude, Sathanae dedecore, qui tanto labore ac nostrorum sanguine tamdiu pro Catholicae Fidei augmento affectamus, huic aedificio et Christianis tam necessario operi opem acceperimus. Erant eo tempore Malachae plures extranei ac diversarum nationum mercatores, scilicet Zamatri, Pegni, Ianaei, Garaei, et ab extremo oriente atque ultima Sinarum regione Chines, aliique Gentiles, qui urbem commertii gratia frequentes, multis divitiis, auro, argento, mar

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