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l'eau du fleuve de vie qui coule de lui. Où ira celui qui a soif? Ira-t-il aux hérétiques, qui n'ont ni fontaine ni fleuve où coule l'eau vive; ou bien à l'Eglise, qui est une, qui a été fondée par les paroles que Notre-Seigneur a dites pour un seul,

qui les clefs de l'Eglise ont été confiées (1)? Quoique saint Cyprien, persuadé à tort que le baptême administré par les hérétiques n'était pas valide, se serve de ces textes pour défendre la fausse position qu'il avait prise, l'aveu qu'il fait de la primauté, n'est en rien affaibli. La conviction exprimée par lui, que Pierre était le rocher sur lequel JésusChrist a bâti son Eglise, et qu'il est la source de l'unité, est d'autant plus importante qu'il était de son intérêt de mettre ces vérités en doute, lorsqu'il résistait à un ordre donné par l'évêque qu'il reconnaissait tenir la place de Pierre.

Ce n'est point la coutume, dit-il ailleurs, qu'il faut suivre, c'est la raison. Car, lorsque Paul disputa, au sujet de la circoncision, avec Pierre, que le Seigneur choisit pour occuper la première place, et sur lequel il bâtit son Eglise, Pierre n'en appela point orgueilleusement à ses droits, n'éleva aucune prétention arrogante en disant qu'il possédait la primauté, et qu'il devait être obéi par ceux qui étaient nouveaux dans la foi, et dont la vocation était d'une date plus récente. Il ne méprisa point Paul, parce qu'il avait été le persécuteur de l'Eglise, mais il admit le bon conseil, et se rendit facilement aux raisons que Paul alléguait, nous donnant un exemple de paix et de patience, pour nous apprendre que nous ne devons point tenir avec obstination à notre sentiment propre, mais plutôt adopter les idées sages et utiles qui nous sont quelquefois suggérées par nos frères et nos collègues (2). Cette observation a évidemment pour but de montrer qu'Etienne ne devait pas s'appuyer sur son autorité supérieure,

(1) Ep. LXXXII, § 11, Jubajano.

(2) CYPR., ad Quæst., ep. LXXII, p. 297, ed. Wirceb.

+

mais plutôt imiter la condescendance de Pierre, qui, mettant de côté la considération de sa primauté, céda aux remontrances de Paul.

M. Allies, avec sa candeur accoutumée, avoue que saint Cyprien reconnaissait la primauté, nonobstant son opposition au décret de saint Etienne. « Je suis convaincu, dit-il, que Cyprien reconnaissait la primauté de Rome, et qu'il admettait la possession par l'évêque de Rome, comme successeur de saint Pierre, de certaines hautes prérogatives qui n'appartenaient à aucun autre évêque (1). Pour nous, nous dirons des écrits de saint Cyprien, relatifs à l'affaire du second baptême, ce qu'en disait saint Augustin: « Je ne veux point examiner les paroles qu'il proféra contre Etienne dans la chaleur de la discussion. >>

Nous sommes incertain si saint Cyprien finit par se conformer au décret du pape. Saint Jérôme nous dit que «< ses efforts (pour changer l'ancien usage) furent inutiles, et que finalement les évêques, qui avaient décidé avec lui que les hérétiques devaient être rebaptisés, retournèrent à l'usage primitif, et publièrent un nouveau décret.» Saint Vincent de Lérins ne le nomme point comme le défenseur de l'usage des églises d'Afrique. Eusèbe, qui le mentionne, ne rapporte aucun acte qu'il ait fait pour soutenir son opinion, postérieurement à la défense pontificale. Saint Augustin suppose qu'il s'est rétracté (s'il a réellement nourri les idées erronées qui lui sont imputées, ce sur quoi il insinue un doute), ou au moins qu'il a persévéré dans l'unité, et qu'il a expié son erreur involontaire par l'abondance de sa charité et la gloire de son martyre. Dans sa réponse aux Donatistes, il s'exprime ainsi : « Ou les idées de Cyprien ne furent pas celles que vous lui attribuez, ou il corrigea son erreur par la règle de la vérité ;

(1) Church of England eleand, etc., p. 32.

ou bien il couvrit cette tache de sa belle âme avec l'abondance de sa charité, en défendant très-éloquemment l'unité de l'Eglise qui est répandue dans le monde entier, et en serrant trèsétroitement le lien de la paix. Si cette glorieuse branche (de la vigne mystique), dit-il ailleurs, avait eu besoin de quelque purification, le jour glorieux du martyre en enleva toute souillure; non parce qu'il mourut pour le nom de Jésus-Christ, mais parce qu'il mourut dans le sein de l'unité pour le nom de Jésus-Christ; car lui-même a écrit et avoué avec pleine confiance, que ceux qui sont hors de l'unité, quoiqu'ils meurent pour nous, peuvent être tués mais ne peuvent pas être couronnés. Vous êtes à la vérité habitués à nous objecter les lettres de Cyprien, l'opinion de Cyprien, le concile de Cyprien. Pourquoi condamnez-vous son autorité pour soutenir votre schisme, et rejetez-vous l'exemple qu'il vous a donné en faveur de la foi de l'Eglise ? »

TABLE.

EXAMEN DU LIVRE DES PHILOSOPHUMENA.

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DEUXIÈME PARTIE.

ÉTUDES SUR DE NOUVEAUX DOCUMENTS HISTORIQUES, EMPRUNTÉS

AU LIVRE DES PHILOSOPHUMENA ET RELATIFS AUX COMMENCEMENTS DU CHRIS-
TIANISME, ET EN PARTICULIER DE L'ÉGLISE DE ROME.

RAPPORTS DE LA PHILOSOPHIE grecque et de la religion CHRÉTIENNE

DANS LES PREMIERS SIÈCLES DE NOTRE ÈRE.

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La philosophie grecque a-t-elle préparé le christianisme? - Lui a-t-elle
prêté son concours lors de son apparition? Justin, Tatien, Athénagore
et les autres Platoniciens, convertis à la religion chrétienne, sont-ils passés
de l'école de Platon dans celle de Jésus sans changer de doctrines? - Les
hérétiques disciples des philosophes, condamnés par l'Eglise pour avoir

-

osé mêler les enseignements de la philosophie grecque aux enseignements de Jésus-Christ. - Documents nouveaux que fournit le livre des Philosophumena pour l'examen de ces questions....

CHAPITRE II.

RAPPORTS DU JUDAISME ET DU CHRISTIANISME DANS LES PREMIERS
SIÈCLES DE NOTRE ÈRE.

149

Documents que le livre des Philosophumena présente pour l'étude de cette question. Caractères distinctifs du judaïsme. —- Affaiblissement de la foi chez les Juifs après le retour de la captivité; ils n'empruntent à l'Orient que leurs erreurs. Pharisiens, Esséniens, Sadducéens. Ecole juive d'Alexandrie. Comparaison des doctrines et des vains efforts de ces sectes avec les doctrines et les premiers succès du christianisme; lutte qu'il soutient contre les hérésies juives, les Ophites, les Pérates, les Séthiens, etc. Preuves visibles de l'intervention de Dieu dans ses merveilleux progrès. 167 CHAPITRE III.

INTOLERANCE DOCTRINALE DE LA PRIMITIVE ÉGLISE.

La vérité étant immuable doit être intolérante. - Méthode d'enseignement des apôtres. L'Ecriture sainte et la tradition. Les symboles. — Développement de la doctrine chrétienne. — Autorité qui veille sur elle et règle ses progrès. La primitive Eglise intolérante en ce qui regarde la foi, se montre pleine de tolérance pour les opinions et envers les hommes..

CHAPITRE IV.

ÉTAT DE L'Église de rome VERS LA FIN DU SECOND SIÈCLE

190

ET AU COMMENCEMENT DU TROISIÈME. ACCUSATIONS PORTÉES CONTRE SAINT

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CALLISTE.

Extrait du neuvième livre des Philosophumena où sont consignées les accusations portées contre saint Calliste. - Silence des auteurs ecclésiastiques sur des faits si graves. L'état de l'Eglise romaine dans les premiers siècles, sa réputation et son influence, n'expliquent pas ce silence. Attaques des hérétiques contre elle.............

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CHAPITRE V.

REFUTATION DES ACCUSATIONS PORTÉES CONTRE SAINT CALliste.

218

Sa promotion au sacerdoce et son élection à l'épiscopat font douter de leur véracité. Origine et cause probable de ces invectives. Examen de l'orthodoxie de saint Calliste. Des lois de la discipline qu'il a établies.— Conséquences qu'on en peut tirer, et qui s'appliquent au sacrement de pénitence. Conclusions

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249

APPENDICE.

PIÈCES JUSTIFICATIVES.

I. Symbole de la primitive Eglise......

277

II. De l'autorité du souverain pontife dans les controverses religieuses du

ne et du me siècle.

290

CORBEIL, typ. et stér. de CRÉTÉ.

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