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et ne nous donne sur ce sectaire que très-peu de détails; tandis que nous trouvons dans notre auteur, sur la même question, quatorze pages, dont sept sont extraites des ouvrages de Basilide.

Nous pouvons faire la même remarque à l'article de Valentin. Notre livre nous donne beaucoup de notions que l'on chercherait en vain dans saint lrénée.

Ajoutons que les deux auteurs ont suivi une méthode bien différente dans la manière de présenter leur sujet. Nous venons de voir l'ordre qu'a suivi l'évêque de Lyon dans sa réfutation des Gnostiques. Ici cet ordre se trouve interverti. Notre auteur attaque successivement les Naassènes, les Pérates, les Séthiens, Justin, Apsétus, Simon, Valentin, Secundus, Ptolémée et Héracléon, Marcus et Colarbase, Basilide, Satornile, Ménandre, Marcion, Carpocrate, Cérinthe, les Ebionites, les Docètes, Monoïme, Tatien, les Quartodéciman's, les Montanistes et les Encratites, les Noétiens, les Callistiens, les Elchasaïtes et les Juifs. Par conséquent, quelques emprunts que notre auteur ait faits à l'ouvrage de saint Irénée, on ne peut les considérer comme une analyse des œuvres de cet écrivain. Sa méthode est différente; et au lieu d'une analyse, on y trouve souvent des développements très-longs et très-curieux. Enfin, de ce que notre auteur cite saint Irénée et lui emprunte un certain nombre de pages, on ne peut pas en conclure que son ouvrage est celui que Photius avait entre les mains, car beaucoup d'auteurs ont souvent cité et quelquefois copié saint Irénée.

C'était alors une coutume parmi les écrivains ecclésiastiques d'extraire de longs fragments des auteurs qui les avaient précédés pour les faire servir à leur propre cause. Ainsi, des passages entiers de Josèphe se retrouvent dans saint Justin, saint Théophile d'Antioche, saint Cyrille d'Alexandrie. Dans Tertullien, on rencontre de longs fragments pris

au premier livre de saint Irénée contre les Valentiniens. Dans' l'ouvrage de saint Epiphane contre les hérétiques, les emprunts sont encore plus nombreux; et lorsque l'on sait que l'évêque de Lyon a également prêté de nombreux morceaux à Théodoret et à saint Hippolyte, on se demande s'il ne pourrait pas aussi en avoir fourni à d'autres écrivains dont les ouvrages sont longtemps restés ensevelis dans l'oubli.

9. Photius dit que le livre de saint Hippolyte commençait par la secte des Dosithéens. Notre ouvrage commence par l'exposition des doctrines philosophiques de la Grèce, il continue par l'histoire des artifices que les astrologues et les magiciens employaient pour séduire et aveugler le peuple; et ce n'est qu'au cinquième livre, après de longues dissertations sur la manière de fixer l'horoscope, sur l'observation du ciel et des astres, sur le zodiaque et ses constellations, sur les théories des astrologues et sur les pratiques des magiciens, que l'auteur passe aux sectes des Naassènes, des Pérates, des Séthiens, et qu'il parle de l'hérésie de Justin. Jusque-là Dosithée et ses disciples ne sont pas même nommés. Il faut arriver au sixième livre pour trouver un hérésiarque dont la doctrine ait quelque rapport avec celle des Dosithéens. Simon ne paraît qu'en cet endroit après le récit de l'aventure tragique arrivée au Libyen Apsétus. Si donc Photius avait eu sous les yeux le livre qui est maintenant entre nos mains, et s'il avait regardé comme un long préambule les quatre premiers livres qui traitent des philosophes, des magiciens et des astrologues, en commençant le cinquième livre à l'exposition même des doctrines hérétiques, il aurait dû dire que saint Hippolyte commençait par les Naassènes. M. Bunsen prétend, pour éluder cette difficulté, que Photius a confondu les Dosithéens avec les Naassènes ou Ophites. Mais on ne peut admettre une hypothèse aussi gratuite. Photius était trop érudit; il avait fait de trop grandes recherches sur les sectes hérétiques pour ne pas avoir

connu la différence qui existe entre les Ophites et les Dosithéens. Il avait lu dans Origène « qu'il ne fallait pas ignorer que, comme Jésus, né parmi les Juifs, non-seulement disait, mais encore prouvait qu'il était le Messie, de même un certain Dosithée, parmi les Samaritains, prétendait être le Messie annoncé, duquel, jusqu'à ce jour, les Dosithéens ont pris leur nom, portant ses livres, racontant des fables à son sujet et disant qu'il n'avait pas encore goûté la mort et qu'il vivait quelque part (1). »

10° Photius dit encore que l'ouvrage de saint Hippolyte finissait par les Noétiens, et l'auteur des Philosophumena, après avoir parlé des Noétiens, de Sabellius, des Callistiens et des Elchasaïtes, consacre encore douze pages au récit des mœurs et des coutumes que l'on remarquait dans les trois sectes principales des Juifs, les Pharisiens, les Sadducéens et les Esséniens. Judicieux comme il l'était, Photius, en supposant qu'il eût parlé de l'ouvrage qui nous occupe, aurait dit évidemment que son auteur, après avoir cherché la source de chaque secte dans une doctrine philosophique correspondante, terminait son livre en donnant sa profession de foi.

11° Photius ajoute qu'il passe en revue trente-deux sectes hérétiques; et M. Bunsen, dans son empressement à démontrer la proposition qu'il avait avancée, s'est trouvé assez heureux pour rencontrer précisément trente-deux sectes dans l'ouvrage qui est l'objet de nos discussions. Avant de réfuter son opinion, il ne sera pas inutile, je crois, de faire observer qu'on doit se servir avec une grande prudence et une extrême réserve des chiffres qui nous sont donnés dans les livres des anciens;ca r les copistes ont été si négligents et quelquefois si ignorants,

(1) Οὐκ ἀγνοητέον μέντοιγε, ὅτι ὥσπερ ἀπὸ τῶν Ἰουδαίων ἀνέστη ὁ Ἰησοῦς, εἶναι οὐ μόνον λέγων ἀλλὰ καὶ ἀποδεικνὺς, οὕτως ἀπὸ Σαμαρέων Δωσίθεός τις ἀναστὰς ἔφασκεν ἑαυτὸν εἶναι τὸν προφητευόμενον, καὶ μύθους τινὰς περὶ αὐτοῦ διηγούμενοι, ὡς μὴ γευσαμένου θανάτου, ἀλλ ̓ ἐν τῷ βίῳ που τυγχάνοντος. (ORIG., in Ioan., t. XIV; HUET., t. II, p. 219.)

que des erreurs très-graves se sont glissées souvent dans les textes qu'ils transcrivaient. On peut s'en convaincre aisément en comparant les diverses chroniques de saint Jérôme, de l'Africain et de Georges le Syncelle. Ils s'accordent rarement entre eux quand ils indiquent les dates d'un règne et des événements dont il a été le témoin. On peut en dire autant de saint Théophile d'Antioche et de Josèphe, qui présentent l'un et l'autre la liste des rois phéniciens, et ne s'entendent pas sur la durée de leur règne. On ne peut avec justice attribuer cette diversité d'opinions à l'ignorance des écrivains ; elle vient de l'indifférence des copistes. Je veux néanmoins me servir de la nouvelle preuve que Photius me fournit ici, sans prétendre en tirer de grandes conséquences pour la défense de ma thèse.

12o M. Bunsen a composé une liste dans laquelle il présente trente deux hérétiques; je vais la comparer à celle que l'auteur des Philosophumena a faite lui-même; car il a placé à la tête de chaque livre un sommaire contenant les noms de tous les sectaires qu'il se proposait de réfuter.

Liste de M. Bunsen.

1° Naassènes.

2o Pérales.

3o Séthiens.

4o Justin.

5o Simon le Magicien.

6o Valentin.

7° Secundus.

80 Épiphane. 9o Ptolémée. 10o Marcus. 11° Colarbase.

12o Carpocrate. 13o Cérinthe.

140 Basilide et son fils Isidore.

15o Satornile.

16° Marcion.

17° Prépon.

Liste de l'auteur des Philosophumena.

1° Naassènes.

2o Pérates.

3o Séthiens.

4o Justin.

5o Simon.
6o Valentin.
7° Secundus.

80 Ptolémée.

9o Héracléon.

10° Marcus.

11° Colarbase.

12o Basilide.

13° Satornile.

14o Ménandre.

15° Marcion.

16° Carpocrate.
17° Cérinthe.

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Si Photius avait eu entre les mains le livre des Philosophumena, il est probable que son attention se serait d'abord portée sur le catalogue, qui se trouve en forme de préface à la tête de chaque livre.

Si l'on veut qu'il ait tenu compte de tous les hérétiques qui y sont combattus, je compléterai ma liste, comme M. Bunsen a complété la sienne, et je joindrai aux trente-trois sectes, que je viens de citer, Apsétus, Epiphane, Prépon, les Nicolaïtes, Théodote le banquier, je pourrais même ajouter Cléomène; ainsi, au lieu de trente-trois sectes, que je viens de compter, j'en trouverais trente-huit ou trente-neuf qui sont réfutés dans cet ouvrage. Le livre que nous examinons ne peut donc pas être celui que Photius avait sous les yeux.

Enfin Photius termine en disant que saint Hippolyte contestait l'authenticité de l'épître aux Hébreux. Selon lui, elle n'appartiendrait pas à saint Paul. Or, cette épître n'est pas une seule fois citée dans le traité des Philosophu

mena.

13° A la fin du dixième livre, l'auteur nous apprend qu'il avait precédemment écrit un ouvrage intitulé Περὶ τῆς τοῦ παντὸς

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