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SEPTIÈME LEÇON

III. Etat primordial de la matière.

CONSTITUTION ÉLÉMENTAIRE DE L'UNIVERS D'APRÈS LA CONSTITUTION PRIMITIVE DE LA MATIÈRE

SCIENCE.

D'APRÈS MOÏSE.

La question que nous avons à examiner aujourd'hui est celle-ci : en quel état Dieu a-t-il créé la substance matérielle? quelle forme avait la substance au moment où elle apparut à l'existence? En d'autres termes, le monde matériel avait-il, dès le début, la disposition que nous lui connaissons ? ou bien a-t-il subi des transformations plus ou moins nombreuses, plus ou moins profondes, pour arriver à sa constitution actuelle ? Dans ce dernier cas, quel était le premier état de la matière, comment étaitelle disposée au moment où elle s'élança du néant, à la voix du tout-puissant Créateur ?

la

La question ainsi posée est résolue à la fois par science contemporaine et par Moïse, dans ce sens

LA RELIGION EN FACE DE LA SCIENCE.

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que la matière n'avait pas à l'origine la forme qu'elle a aujourd'hui, mais qu'elle y est arrivée par une série de transformations successives (1).

La philosophie de la science s'est demandé, de tout temps, quel a été l'état primordial de la matière; on a répondu de façons bien diverses; aujourd'hui la science avoue son impuissance à connaître d'une façon même probable, cet état originaire.

Eh bien, là-dessus Moïse en dit plus long que la science. C'est ce que je tâcherai de vous montrer. Mais, avant de chercher à interpréter le texte biblique, il est nécessaire d'avoir une idée bien exacte de l'état actuel de la science par rapport à la constitution intime des corps; car c'est de cette constitution élémentaire que nous pourrons remonter, à travers les âges, guidés par le livre sacré, jusqu'au moment solennel où la matière se leva des profondeurs du néant, et déduire du texte biblique, au moyen d'inductions scientifiques, l'état où se trouvait l'univers à son origine. Car, étant connus, d'une part, les éléments intimes, de l'univers, et,

(1) Ces transformations n'ont absolument rien de commun avec les transformations des darwinistes et autres transformistes; pour nous, il s'agit simplement des transformations de la matière inorganique; pour eux il s'agit de la transformation progressive de la matière inorganique en matière organisée, de celle-ci en organismes de plus en plus parfaits jusqu'à l'homme inclusivement. Mais n'anticipons pas sur le vaste champ que nous aurons à parcourir quand nous parlerons de l'origine des espèces.

d'autre part, leurs relations, les lois d'après lesquelles ils sont groupés pour former les divers corps qui existent, nous pourrons nous appuyer sur le texte de Moïse pour résoudre le problème que la science se déclare incapable d'aborder: en quel état était la matière à son origine. En d'autres termes, nous allons emprunter à la science les données qu'elle fournit sur la constitution actuelle des corps, et nous appliquerons ces données à l'interprétation du livre sacré.

Je vais donc traiter les deux questions suivantes : 1° Constitution élémentaire de l'univers, d'après la science; 2o Etat primitif de la matière et de l'univers au moment de la création, d'après Moïse.

A

1° Constitution élémentaire de l'univers d'après la science.

Quatre sciences surtout s'occupent à rechercher la constitution intime des corps; ce sont la physique, la chimie, l'astronomie et la mécanique.

La physique étudie les phénomènes qui se produisent dans les corps, sans en changer la nature ni la composition élémentaire, sans leur ajouter ou leur enlever aucune substance; ces phénomènes se produisent sous l'influence de ce qu'on nomme les agents physiques: attraction, chaleur, lumière, élec

tricité et magnétisme. Ainsi quand l'eau passe à l'état de glace sous l'influence du froid, à l'état de vapeur sous l'influence de la chaleur, elle n'est pas altérée dans sa composition, c'est toujours de l'hydrogène combiné avec de l'oxygène; quand l'arc-en-ciel dessine dans le ciel sa courbe multicolore, rien n'est changé dans la composition de l'atmosphère. Or la philosophie de la physique se demande comment sont constitués les corps pour pouvoir subir ces transformations diverses; comment se comportent, dans les différents phénomènes, les éléments de la matière; quelle est la nature de ce que nous avons appelé agents physiques, lumière, chaleur, etc.; enfin, comment ces agents peuvent produire dans les corps les modifications que nos sens constatent.

La chimie va plus loin que la physique; elle étudie les phénomènes qui se produisent dans les derniers éléments constitutifs des corps et altèrent profondément leur composition, en changeant même, presque toujours, leurs propriétés. Qu'on mette en présence, dans certaines circonstances, un métal qu'on appelle le sodium et qui ressemble presque à du plomb, avec un gaz verdâtre, nauséabond et suffoquant qu'on appelle le chlore, on obtient un corps complètement différent de ces deux composants, le sel de cuisine, que tout le monde connaît; ni le sodium ni le chlore n'ont aucune des propriétés du sel. La philosophie de la chimie se demande

comment il se fait que ces deux substances rapprochées puissent donner une troisième substance aussi différente des deux autres, et cela sans que les composants soient nullement anéantis, puisqu'on peut, à volonté, décomposer ce sel en sodium et en chlore; elle se demande, en outre, quelle est la nature intime des corps simples, comment ils sont organisés, de quoi ils sont composés, et pourquoi leurs combinaisons se présentent à nous avec les propriétés que constate l'expérience.

L'astronomie ne se contente pas de mesurer la distance des étoiles, de calculer les orbites des planètes, leurs mouvements et leurs poids; elle s'est demandé comment se forment les astres; elle a tâché d'arracher aux soleils les plus lointains le secret de leur naissance : elle veut savoir d'où ils viennent, comment ils commencent, grandissent et meurent; elle vient au secours de la chimie, en saisissant au foyer de ses télescopes la matière informe qui, à travers des transformations séculaires, arrive à constituer les corps matériels tels qu'ils nous apparaissent dans les globes étincelants qui constellent nos nuits.

Enfin la mécanique s'occupe des forces et du mouvement tout se meut, dans la nature, depuis les mondes qui gravitent dans l'espace, jusqu'au grain de poussière qui oscille dans un rayon de soleil. Or tout mouvement est engendré par une force. Qu'est

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