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cet oubli, et nous verrons avec quelle grandeur et quelle solennité il nous décrit l'apparition du mouvement au sein de la matière chaotique.

Nous pouvons donc admettre que les atomes, après la création, furent, pendant un certain temps, dans un repos absolu, repos qui engendrait une obscurité complète, un froid glacial et une absence de toutes les propriétés que nous constatons aujourd'hui dans la matière. Nous serions amenés à conclure de cette discussion, que Dieu a créé la matière à l'état d'atomes isolés, répartis dans un espace incommensurable, invisibles, par conséquent, à l'état de repos, c'est-à-dire sans leur appliquer immédiatement la force; d'où il suit qu'il n'y avait dans cette masse informe, ni chaleur, ni lumière, ni poids, ni attraction, ni électricité, ni combinaisons chimiques, car tout cela résulte du mouvement.

C'est là précisément ce qu'on a appelé le chaos et c'est là l'idée scientifique qu'on peut s'en faire. Alors les atomes étaient disséminés et isolés, sans ordre, sans cohésion, à travers les atomes de l'éther; là était la confusion et le trouble; car ce qui fait l'ordre et l'arrangement, ce sont les groupements réguliers et géométriques des atomes matériels en cristaux infiniment variés, à travers lesquels circule l'éther qui communique à ces systèmes leurs mouvements harmoniques et rhythmés, et dont les oscilla

tions donnent naissance à tous les phénomènes de la nature.

Nous pouvons maintenant compléter notre traduction et notre commentaire, et dire (1): La matière pondérable était disséminée atome par atome, sans cohésion, sans force, sans forme aucune, invisible et sans limites assignables; et au sein de cette masse informe régnaient le repos absolu, le froid et l'obscurité incompréhensibles du chaos, dans le mélange confus de la matière pondérable et de l'éther.

Nous allons assister maintenant à la mystérieuse fécondation de cet embryon de l'univers.

(1) Je ne prétends nullement ici donner le vrai sens du texte biblique, je montre seulement comment il se prêterait à cette interprétation, si un jour les théories modernes étaient reconnues exactes. — (Voir les réserves que j'ai faites dans la préface.)

Origine de la force.- Apparition du mouvement. Cosmogonies païennes.

Après avoir cherché à établir, dans la leçon précédente, le sens scientifique des deux premières parties du deuxième verset: La terre était informe et nue, et les ténèbres étaient sur la face de l'abîme, il nous reste à en expliquer la troisième partie, qui se lit ainsi dans le texte latin: et spiritus Dei ferebatur super aquas; et l'esprit de Dieu était porté sur les

eaux.

Chacun de ces mots demande une attention particulière, et tous les interprètes avouent que le sens en est difficile à préciser. Nous essaierons de le faire, en nous aidant des travaux antérieurs.

Et d'abord, que faut-il entendre par ce mot, les eaux? De quelles eaux s'agit-il ?

Evidemment il ne s'agit pas ici des eaux de la mer ni des eaux des nuages (1); la terre et, par

(1) J'ai déjà réfuté l'opinion de M. Glaire qui admet l'existence de l'eau proprement dite dès le premier instant de la création ; l'inexac

conséquent, la mer; le firmament, et, par conséquent, l'atmosphère et les nuages ne furent produits que plus tard. Qu'était-ce donc que ces eaux? Je crois qu'il ne s'agit pas ici d'autre chose que de la matière primitive à l'état chaotique. Voici les raisons sur lesquelles je puis m'appuyer: D'abord le mot eaux, en hébreu, signifie toute matière non solide, aussi bien les liquides que les gaz, les vapeurs, c'est-à-dire tout ce que nous appelons aujourd'hui les fluides. On donne le nom de fluide à tout corps non aggloméré, dont les molécules ne sont pas liées entre elles par l'attraction, et c'est la le sens du mot hébreu MAÏM.

Or la matière, dans son état primordial, était précisément un fluide, puisque, comme je vous l'ai expliqué, il n'y avait pas de mouvement au sein de la masse des atomes, par conséquent, pas d'attraction ni de répulsion entre les molécules. Nous savons déjà que l'état solide résulte de ce que les forces attractives l'emportent sur les forces répulsives, l'état liquide est celui où il y a équilibre entre ces deux forces, et l'état gazeux est produit par la prédominance des forces répulsives sur les forces d'attraction, en sorte que dans les solides les molécules tendent à se rapprocher de plus en plus, dans les

titude de cette opinion ressortira plus fortement encore des textes que je vais citer.

gaz elles tendent à s'éloigner, et dans les liquides elles ne tendent ni à se rapprocher ni à s'éloigner, elles sont dans un état d'indifférence les unes par rapport aux autres. Or vous devez remarquer que l'état liquide est celui des trois qui a le plus d'analogie avec l'état cosmique de la matière primitive, puisqu'alors, vu l'absence de force et de mouvement, les molécules matérielles devaient être dans un état de parfaite indifférence les unes par rapport aux autres; elles ne tendaient ni à se rapprocher ni à s'éloigner, puisque la force n'existait pas encore, et pour tendre, il faut une force.

Il est juste de dire que cet état se rapproche plus de l'état liquide que de l'état gazeux, et Moïse emploie le mot le plus propre à peindre les conditions physiques où se trouvait la matière primordiale, car il n'avait pas à sa disposition le mot fluide ni aucun autre analogue. Nous avons même constaté déjà que l'éther a actuellement, grâce à sa mobilité excessive, à son élasticité parfaite, à sa densité, plus de points de ressemblance avec les liquides qu'avec les gaz; et les atomes de matière pondérable, au moment dont nous parlons, étaient, les uns par rapport aux autres, dans le même état où sont aujourd'hui les atomes d'éther, c'est-à-dire disséminés dans l'espace tout entier et non réunis par masses plus ou moins considérables.

Je pourrais, au besoin, montrer que cette manière

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