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Quand Dieu prononce le fial lux, le mouvement et la lumière apparaissent au sein de la masse chaotique; par suite du mouvement de rotation, la matière se divise; des foyers de lumière apparaissent çà et là dans le ciel, séparés par des intervalles obscurs; la lumière est séparée de ténèbres; et déjà on peut distinguer la nébuleuse qui sera plus tard le soleil; c'est là l'œuvre du premier jour, qui se termine par un second soir, où commence une nouvelle période, le second jour.

Remarquez combien cette interprétation est logique, car Moïse dit, au 2o verset, que d'abord tout est ténèbres, c'est le premier soir, l'époque qui précède le fiat lux; entre ce premier soir et la première aurore l'esprit de Dieu infuse la force; puis apparaît la lumière, c'est le premier matin; enfin la lumière est séparée des ténèbres, la scission s'opère dans la nébuleuse totale; c'est là l'œuvre du premier jour.

Nous ne pourrons fixer le sens qu'il faut attribuer aux mots soir et matin que quand nous aurons étudié le sens des mots jour et nuit qui terminent le 4o verset.

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Nous avons examiné, dans la dernière leçon, ce qu'il faut entendre par séparation entre la lumière et les ténèbres, et nous avons conclu, conformément à l'hypothèse de Laplace, qu'on peut voir dans ce verset la séparation effectuée entre la nébuleuse primitive et la nébuleuse solaire qui donna naissance plus tard à tous les corps qui composent notre système astronomique.

Moïse ajoute, au verset 5: Dieu appelą la lumière JOUR et les ténèbres NUIT, et il y eut un SOIR et un MATIN,

UN JOUR.

Nous rechercherons aujourd'hui quel sens il faut donner aux divers mots de ce verset. Il y aura trois questions à traiter: 1o quels sont les objets auxquels s'appliquent ces dénominations jour et nuit; 2o que faut-il entendre par les mots soir et matin; 3° quelles sont la nature et la longueur des jours dont il est parlé dans ce verset et dans les suivants.

LA RELIGION EN FACE DE LA SCIENCE.

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1o A quoi s'appliquent les noms
de « jour » et de « nuit. »

Evidemment la lumière à laquelle le Créateur impose un nom, c'est la lumière qu'il a fait jaillir du chaos (1), la lueur de plus en plus croissante engendrée par le mouvement de l'éther et de la matière. Les ténèbres, c'est l'obscurité qui résultait, pour la matière primordiale, de l'état de repos des molécules.

Or, après la séparation de la matière en plusieurs groupes, autour de chaque noyau stellaire se condensait une photosphère lumineuse; là il y avait de la lumière; au contraire, les espaces interstellaires, ou internébulaires, ne contenant pas de matière pondérable, ou n'en contenant que fort peu, étaient plongés dans l'obscurité. A partir de ce moment, on pouvait donc distinguer entre la lumière et les ténèbres; ce qui n'était possible ni avant le fiat lux, quand tout était ténèbres; ni immédiate

(1) Dans la leçon précédente, j'ai dû laisser complètement de côté et passer sous silence les théories de ceux qui veulent expliquer la. lumière du premier jour par des aurores boréales, ou autres phénomènes lumineux de ce genre, puisque nous avons supposé qu'à ce moment la terre n'était pas encore formée. On trouvera quelque chose sur ces systèmes d'interprétation dans le livre de Mgr Meignan, Le monde et l'homme primitif, page 40 et suiv.

ment après le fiat lux, quand toute la masse était lumineuse. Il fallait donc, après la séparation, des noms divers pour désigner ces deux états: le jour, c'est la lumière; la nuit, c'est l'obscurité. Je ne crois pas qu'il y ait là aucune difficulté. Les interprètes ont donné de ces mots des explications plus ou moins heureuses; mais il me semble que Dieu avait simplement l'intention de mieux faire saisir aux Hébreux le sens des mots lumière et ténèbres, les désignant par les mots jour et nuit.

en

Le mot hébreu que saint Jérôme traduit ici par jour est ôm, et il signifie étymologiquement le jour soit naturel, soit artificiel. Dans un autre sens, que nous allons trouver dans ce même verset, il signifie un certain espace de temps; tous les interprètes, sans exception, reconnaissent qu'ici le mot jour ne saurait avoir la même acception que dans la fin de ce verset (1).

Du reste, en latin et en français les mots jour et nuit se prennent souvent comme synonymes de lumière et d'obscurité; on dit communément : il fait jour, il fait nuit, pour désigner un état de lumière ou d'obscurité; on dit, par exemple, des ouvriers qui travaillent dans les mines, qu'ils ne voient jamais le jour, qu'ils sont dans une nuit perpétuelle; on dit : il fait grand jour, il fait grand'nuit, pour indiquer un

(1) Glaire, Pentateuque, page 8.

· Les Livres saints vengés, page 22.

état plus ou moins lumineux, plus ou moins obscur. Ces mots peuvent donc fort bien s'entendre de l'état de certaines parties de l'espace, par rapport à l'état de certaines autres parties.

Quant à l'acte par lequel Dieu est dit avoir donné un nom à chacun de ces états, ce ne fut certes pas une parole articulée. Saint Thomas dit que, par ce mot appela, Moïse veut dire que Dieu donna à la lumière et à l'obscurité des propriétés qui correspondent à celles de ce que nous appelons aujourd'hui le jour et la nuit (1). En outre, imposer un nom à un objet, c'est l'apanage de la domination, de la souveraineté. Il était d'usage en Orient et particulièrement chez les Hébreux, que lorsqu'une personne passait sous la puissance d'une autre, celle-ci lui imposait un nom nouveau. Lorsqu'Adam prend possession des animaux, le premier acte de sa royauté, c'est de donner à chacun d'eux un nom spécial. On pourrait donc dire ici que Dieu, en donnant un nom à la lumière et aux ténèbres, affirme ainsi extérieurement sa souveraine domination.

Il est très-curieux de constater que le souvenir de ce passage de la Genèse s'est transmis même chez les païens. Proclus dit que le jour et la nuit sont deux dieux dont les noms ont été révélés à l'homme

«< (1) Intelligitur ubique per hoc, quod dicitur vocavit, id est dedit << naturam et proprietatem ut possit sic vocari. » 1a part., quæst. LXIII, art. 2, in fine.

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