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ajoute: «Tenez votre âme en état de désirer toujours qu'il y ait un Dieu, et vous n'en douterez « jamais. »

Et remarquez bien que ces conséquences ne sont pas purement théoriques; chaque fois que les théories matérialistes ont envahi la société, elles ont amené des crimes de toute sorte, des assassinats, des suicides, des révolutions, des massacres, et quelque. fois la ruine et l'anéantissement des peuples. Tout le monde avoue que les horreurs de la grande Révolution française ont été préparées par les doctrines du XVIIIe siècle; et si, aujourd'hui, nous sentons la société chanceler sur ses bases, il ne faut pas l'attribuer à une autre cause qu'à l'envahissement de ces mêmes théories.

Il est donc grand temps que nous réagissions de tout notre pouvoir contre ces funestes tendances soit par la parole, soit par l'exemple, et surtout par une active propagande des doctrines contraires : déjà les Facultés catholiques se préparent à une lutte énergique contre la science matérialiste, et forment pour un avenir prochain des magistrats, des hommes d'Etat, des savants qui feront un jour briller la vérité dans les hautes sphères sociales; mais il est du devoir de quiconque en a les moyens, de faire pénétrer dans les rangs inférieurs de la société les éléments de la Religion, en coopérant d'une manière active, soit directement, soit indirectement,

à toutes les œuvres qui ont pour but de soustraire les âmes aux influences pernicieuses du matérialisme contemporain, pour les régénérer au souffle de la vérité. C'est faire tout à la fois œuvre de patriotisme et de religion.

Il résulte des démonstrations que nous avons instituées, les conséquences suivantes:

LA MATIÈRE NE SUFFIT PAS A EXPLIQUER L'ORIGINE DU MONDE; IL Y A UN PRINCIPE INTELLIGENT, CRÉATEUR ET ORGANISATEUR DE LA MATIÈRE.

Ces conclusions, fournies par la science philosophique et la raison, sont tout à fait conformes à l'enseignement de la Religion catholique, formulé officiellement dans le dernier concile du Vatican, Session III, chap. 1. En voici le sens exact:

Il y a un Dieu, créateur et maître de l'univers visible et invisible.

On ne saurait soutenir que, en dehors de la matière, rien n'existe (1).

(1) Canon I. Si quis unum verum Deum visibilium et invisibilium Creatorem et Dominum negaverit; anathema sit.

II. Si quis præter materiam nihil esse affirmare non erubuerit; anathema sit.

Voir le chapitre I de la Constitution dogmatique; Session III; De Deo rerum omnium Creatore.

TROISIÈME LEÇON

2° Systèmes dualistes.

Exposé des systèmes.

Nous avons établi, dans la dernière leçon, la nécessité absolue de l'existence d'un Etre supérieur à la matière, intelligent, puissant, infini, créateur et ordonnateur du monde ; nous avons ainsi mis à néant l'athéisme et le matérialisme absolu. Certains esprits, cédant à la force de ces preuves, mais ne pouvant comprendre la création, ont inventé le dualisme (1). A la question : D'où vient la matière, ils répondent, comme les athées et les matérialistes : La matière est éternelle; mais ils admettent également et en même temps l'existence d'un Dieu,

(1) Il s'agit ici du dualisme philosophique qui a pour but d'expliquer l'origine du monde, et non du dualisme religieux ou manichéisme, qui a pour but d'expliquer l'origine du mal. Nous aurons probablement l'occasion de nous occuper de ce système dans la question anthropologique.

LA RELIGION EN FACE DE LA SCIENCE

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essentiellement distinct de la matière, éternel comme elle, infini, et qui lui a donné, librement ou non, la forme qu'elle a aujourd'hui. Ils avouent l'inertie de la matière, son incapacité de se mouvoir et de rien produire par elle-même, et se séparent ainsi des transformistes. Ils s'efforcent de concilier la coexistence de deux êtres éternels, Dieu et la matière, pensant sauvegarder ainsi les droits de la raison, et accordant à leur Dieu tous les attributs que lui reconnaît la saine philosophie.

Je ne parle pas de ceux qui donnent à la matière la propriété de s'organiser elle-même, et prétendent que le monde est arrivé à son état actuel de lui-même, en dehors de l'action divine; ils raiSonnent exactement comme si Dieu n'existait pas, relèguent la divinité dans je ne sais quel lointain innommé, indolent spectateur des phénomènes de l'univers. A notre point de vue, ces doctrines se confondent avec celles qui ont occupé la leçon précédente; telle paraît avoir été l'opinion d'Epicure. Les positivistes modernes affirment qu'ils ne prétendent pas nier l'existence de Dieu, mais que Dieu ne pouvant pas être connu expérimentalement, ils n'ont pas à s'en occuper, et que, d'ailleurs, cette conception métaphysique est parfaitement inutile à la science et à l'explication du monde. Nous les avons réfutés.

Le dualisme est bien vieux dans le monde. Près

de 600 ans avant J.-C., Pythagore enseignait l'éternité de la matière, qu'il représentait comme un nombre indéfini, la dyade indéterminée.

Plus tard, les plus célèbres philosophes grecs, Platon et Aristote, adoptèrent cette opinion. Platon en fait quelque chose de vague qu'il appelle la pluralité, le non-être, etc. Aristote, tout en réduisant la matière primitive à un être presqu'idéal, au possible, n'ose pas déclarer franchement que Dieu seul existait dès le principe et avant la matière.

Les Stoïciens admettaient deux principes nécessaires, l'un actif, l'autre passif, et enseignaient que le principe actif, quoiqu'il ne soit pas l'auteur de la matière et qu'il ne puisse pas l'anéantir, peut cependant la modifier.

<< Nos Stoïciens, dit Sénèque, enseignent qu'il y «<a dans la nature des choses deux principes dont << tout est fait la cause et la matière; la matière « est inerte (jacet iners), et la cause, c'est-à-dire la « raison, forme la matière. » (Lettre 65.)

Anaxagore est peut-être le seul philosophe de l'antiquité qui ait fait de la matière coexistant avec Dieu un être réel, contenant dans son sein, à l'état confus, tous les éléments du monde. Mais Anaxagore admet en réalité une infinité de principes, tous nécessaires, éternels, qu'il appelle atomes, et dont il faut que l'Intelligence débrouille le chaos (1).

(1) Le dualisme existait aussi chez les Perses; mais c'est là plutôt le dithéisme ou dualisme religieux, bien qu'ils fassent du double

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